www.JesusMarie.comAlexis@JesusMarie.com
Luisa Piccarreta
mystique italienne
(23 Avril 1865 -  4 Mars 1947)
Luisa Piccarreta
La Vierge Marie dans le Royaume de la Divine Volonté


La Vierge Marie dans le Royaume de la Divine Volonté
Méditations pour les 31 jours du mois de mai

Ce que je vous dis dans ma Volonté, c’est l’exécution d’un décret fait de toute éternité dans la stabilité de notre Très Sainte Trinité, à savoir que notre Volonté doit avoir son Royaume sur la terre.  Nos décrets sont infaillibles  : personne ne peut nous empêcher de les réaliser.  Comme il y a eu le décret de la Rédemption, il y a aussi eu le décret du Royaume de notre Volonté sur la terre.    Jésus

 
INTRODUCTION

Ce livre a été écrit par Luisa Piccarreta, la Petite Fille de la Divine Volonté, en 1932, par obéissance à son confesseur Don Benedetto Calvi qui, par la suite, le publia en italien.  Sa diffusion fut rapide et publiée en trois éditions.  Le livre se répandit rapidement, non seulement à travers l’Italie et d’autres pays d’Europe, mais aussi en Amérique.  Les bénéfices spirituels des âmes qui en firent la lecture et le méditèrent furent immenses.  On a vu des pécheurs obstinés se convertir après la lecture d’une seule des méditations, parce qu’ils ont cru pieusement à ces écrits dictés par la Vierge Marie.  Nombreuses furent les appréciations écrites et orales (signalées au prêtre qui a publié le livre) de personnes de tous pays, y compris des prêtres et des évêques.

 Le thème de ce livre est la vie de la Reine de la Divine Volonté qui désire ardemment partager la gloire divine, l’amour, la vie, la paix et la félicité qu’elle possède dans ce Royaume.  Avec un amour maternel, elle invite tous ses enfants à vivre dans la Divine Volonté, comme elle l’a fait elle-même durant toute sa vie ici-bas, leur demandant de lui remettre leur volonté humaine faible, obscure, malheureuse et engendrant toutes sortes de maux et de méchancetés.  En échange, elle leur communiquera le don de la Divine Volonté et les guidera pas à pas dans les chemins infinis de la vie dans la Divine Volonté.  Elle leur montrera le bien immense que la Divine Volonté a accompli en elle.  Elle expliquera comment ses enfants devront se laisser dominer par la Divine Volonté et leur signalera les grands maux que cause la volonté humaine.

 
Père J.  Gary de la Fraternité des
Fils de la Divine Volonté

 
PRÉLIMINAIRES
Invitation maternelle de la Reine céleste

Ma très chère fille, j’éprouve l’irrésistible besoin de descendre du Ciel pour te visiter maternellement.  Si tu m’assures de ton amour filial et de ta fidélité, je resterai toujours avec toi, dans ton âme, pour y être ton éducatrice, ton modèle et ta tendre Maman.

Je t’invite à entrer dans le Royaume de ta Maman, le Royaume de la Divine Volonté.  Je frappe à la porte de ton coeur pour être accueillie par toi.  Je t’apporte ce livre comme un cadeau.  Je te l’offre le coeur tout rempli de sollicitude maternelle, avec l’espoir qu’il t’apprendra à vivre plus dans le Ciel que sur la terre.

Ma fille, ce livre sera précieux comme l’or.  Il sera ta richesse spirituelle et causera ton bonheur, même sur la terre.  Tu y trouveras la fontaine de tous les biens : si tu te sens faible, il t’apportera la force ; si tu es tentée, il t’aidera à vaincre ; si tu as succombé au péché, tu y trouveras une aide puissante et compatissante pour te relever ; si tu es affligée, tu y trouveras le réconfort ; si tu as froid, tu y trouveras la chaleur ; si tu as faim, tu y savoureras la nourriture délicieuse de la Divine Volonté.  Tu ne manqueras de rien.  Tu ne seras jamais seule, car tu auras toujours la douce compagnie de ta Maman qui, par ses soins maternels, saura te rendre heureuse.  Ta céleste Impératrice comblera tous tes besoins, pourvu que tu acceptes de vivre unie à elle.

Oh  !  si tu connaissais mes ardents désirs et toutes les larmes que je verse pour mes enfants !  Si tu savais combien je brûle du désir que tu écoutes mes célestes leçons et que tu apprennes à vivre dans la Divine Volonté !

Dans ce livre, tu trouveras des merveilles et découvriras une Maman qui t’aime au point de sacrifier son Fils bien-aimé pour que tu parviennes à vivre comme elle-même le faisait pendant son séjour terrestre.

De grâce, ne m’attriste pas, ne me rejette pas !  Accepte le cadeau du Ciel que je t’apporte.  Accueille mes visites et mes leçons.  Sache que je ferai le tour du monde, que je visiterai chaque personne, chaque famille, chaque communauté religieuse et chaque nation et que, si nécessaire, je poursuivrai pendant des siècles, jusqu’à ce que j’aie formé tous mes sujets, en tant que Reine, et tous mes enfants, en tant que Mère, pour que tous connaissent la Divine Volonté et la laissent régner en eux.

Voilà le but de ce livre.  Ceux qui l’accueilleront seront mes premiers bienheureux enfants à appartenir au Royaume de la Divine Volonté.  J’inscrirai leur nom en lettres d’or dans mon Coeur maternel.

Vois-tu, mon enfant, ce même amour infini de Dieu, qui a voulu se servir de moi pour faire descendre le Verbe Éternel sur la terre pour la Rédemption, me confie maintenant le mandat difficile et sublime de former les enfants du Royaume de la Divine Volonté sur la terre.  Avec un soin tout maternel, je me mets à la tâche de préparer le chemin qui vous conduira vers cet heureux Royaume.

Ainsi, je te donnerai de célestes leçons et t’enseignerai des prières nouvelles et spéciales par lesquelles tu engageras les cieux, le soleil, la création, mon Fils, moi-même, ainsi que tous les saints à supplier Dieu d’établir sur la terre le précieux règne de la Divine Volonté.  Ces prières seront des plus puissantes parce qu’elles impliqueront l’Agir divin lui-même.  À travers elles, Dieu se sentira désarmé et conquis par ses créatures.

Par le moyen de ces prières, tu hâteras la venue du Royaume de la Divine Volonté sur la terre et, ensemble, nous obtiendrons que la Volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au Ciel, conformément au désir du divin Maître.  Sois courageuse, mon enfant.  Contente-moi et je te bénirai.

 
Prière à la Reine céleste pour chaque jour du mois de mai

Reine immaculée, ô céleste Maman, en ce mois qui t’est consacré, je me place sur tes genoux maternels, m’abandonnant entre tes bras comme ton enfant chéri et te demandant avec véhémence la plus grande de toutes les grâces : celle que tu m’admettes à vivre dans le Royaume de la Divine Volonté.

Sainte Maman, toi qui es la Reine de ce Royaume, permets que j’y vive en tant que ton enfant.  Que ce Royaume soit rempli de tes enfants !  Je me confie à toi afin que tu y guides mes pas et que, soutenu par ta main maternelle, tout mon être vive constamment dans la Divine Volonté.  Tu seras ma Maman.  À toi, ma Maman, je confie ma volonté pour que tu l’échanges contre celle de Dieu et, qu’ainsi, je sois assuré de ne jamais quitter cette Divine Volonté.  Je te prie de m’éclairer afin que je comprenne bien ce qu’est la Divine Volonté.  Amen.

Je te salue Marie…
Petite pratique pour chaque jour du mois de mai

Chaque matin, chaque midi et chaque soir (trois fois par jour), se placer sur les genoux de notre céleste Maman et lui dire : «  Maman, je t’aime.  Aime-moi, toi aussi, et donne à mon âme une petite portion de Divine Volonté.  Bénis-moi pour que je fasse toutes mes actions sous ton regard maternel. »

 
 

 
MÉDITATIONS POUR LES JOURS
DU MOIS DE MAI
Premier jour
Premier pas fait par la Divine Volonté en la céleste Maman
au moment de sa Conception immaculée.
L’âme à la Reine immaculée :

Ô très douce Maman, me voici prosternée devant toi.  C’est aujourd’hui le premier jour du mois de mai, ce mois qui t’est consacré et dans lequel tous tes enfants veulent t’offrir leurs petites fleurs pour te manifester leur amour et susciter le tien.

Je te vois comme si tu descendais du Royaume de notre Père Céleste, escortée par des myriades d’anges pour recevoir de tes enfants des roses magnifiques, d’humbles violettes et de gracieux lys blancs, alors que tu leur prodigues en retour de ravissants sourires accompagnés de grâces et de bénédictions.  Je te vois ensuite presser sur ton Coeur maternel ces cadeaux de tes enfants ; tu les amènes avec toi au Ciel pour les y conserver comme des gages et des couronnes pour le moment de leur mort.

Ô céleste Maman, moi, le plus petit et le plus démuni de tes enfants, je veux chaque jour venir m’asseoir sur tes genoux maternels pour t’apporter, non pas des fleurs, mais des soleils.  Cependant, ô Maman, tu dois enseigner à ton enfant comment former ces soleils divins qui te rendront les hommages les plus beaux et te donneront l’amour le plus pur.

Chère Maman, tu as compris ce que je veux : que tu m’enseignes la manière de vivre dans la Divine Volonté.  Quant à moi, après que, en accord avec tes enseignements, toutes mes actions et tout mon être auront été transformés dans la Divine Volonté, j’apporterai chaque jour sur tes genoux maternels toutes mes actions changées en soleils.
Leçon de la Reine du Ciel :

Fille bénie, ta prière a rejoint mon Coeur maternel et m’a fait descendre du Ciel.  Me voici à tes côtés pour te donner ma leçon d’aujourd’hui.

Regarde-moi, chère fille : des milliers d’anges sont autour de moi dans l’attente de m’entendre te parler de cette Divine Volonté dont, plus que quiconque, je suis issue.  Je connais ses admirables secrets, ses joies infinies, sa valeur incommensurable.  Quand tu me demandes de te parler de la Divine Volonté, c’est pour moi un moment de fête et de joie, et je me sens particulièrement heureuse d’être ta Maman.  Oh !  comme je désire avoir une fille habitée par le désir de vivre complètement dans la Divine Volonté !

Dis-moi, ma fille, vas-tu me contenter  ?   Vas-tu déposer ton coeur, ta volonté et tout ton être entre mes mains maternelles afin que je te prépare, te fortifie et te vide de tout pour pouvoir te remplir de la Divine Volonté et faire croître la Vie divine en toi ?  Pose ta tête sur le Coeur de ta Maman du Ciel et sois très attentive à l’écouter, afin que ses leçons te fassent décider de ne jamais faire ta propre volonté mais toujours celle de Dieu.

Ma fille, écoute-moi : c’est mon Coeur maternel, ce Coeur qui t’aime tant, qui veut se déverser en toi.  Sache que tu es inscrite dans mon Coeur et que je t’aime comme ma véritable fille.  Cependant, je sens de la peine en moi parce que je vois que tu n’es pas tout à fait semblable à ta Maman.  Sais-tu pourquoi nous sommes différentes ?  C’est à cause de ta propre volonté : elle éloigne de toi la fraîcheur de la grâce, la beauté qui enflamme le Créateur, la force d’âme qui permet de tout supporter et surmonter, et l’amour qui consume tout.  Bref, tu n’es pas animée par la même volonté que ta céleste Maman.

Tu dois savoir que je n’ai connu ma volonté humaine que pour l’avoir totalement sacrifiée en hommage à mon Créateur.  Ma vie s’est entièrement écoulée dans la Divine Volonté.  À partir du premier instant de ma Conception, j’ai été formée, réchauffée et placée dans la Divine Volonté qui a purifié mon germe humain par sa puissance.  Ainsi, j’ai été conçue pure et sainte, sans la tache du péché originel.

Si ma Conception a été sans tache et glorieuse, au point de me faire partager les honneurs de la famille divine, ce fut uniquement parce que la Divine Volonté s’est déversée sur mon germe humain.  Si la Divine Volonté ne s’était pas penchée comme une tendre maman sur mon germe humain pour empêcher les effets du péché originel, j’aurais eu le même sort que toutes les autres créatures humaines, celui d’être conçue avec ce péché en moi.  Donc, la cause première de ce privilège a été uniquement la Divine Volonté à qui en reviennent tout honneur, toute gloire et tous remerciements.

Fille de mon Coeur, écoute ta Maman : mets ta volonté humaine de côté et préfère plutôt mourir que de lui concéder un seul acte de ta vie.  Ta céleste Maman aurait préféré mourir des milliers de fois plutôt que de faire un seul acte par sa propre volonté.  Ne veux-tu pas m’imiter ?  Ah !  si tu veux sacrifier ta volonté en l’honneur de ton Créateur, la Divine Volonté va faire ses premiers pas dans ton âme.  Tu te sentiras modelée, purifiée et réchauffée par une douce et céleste rosée.  Les germes de tes passions seront anéantis.  Tu feras tes premiers pas dans le Royaume de la Divine Volonté.

Par conséquent, sois attentive.  Si tu m’écoutes bien, je te guiderai.  En te tenant par la main, je te conduirai à travers les routes infinies de la Divine Volonté.  Je t’abriterai sous mon manteau bleu et tu seras mon honneur, ma gloire et ma victoire.
L’âme :

Vierge immaculée, prends-moi sur tes genoux maternels et sois une mère pour moi.  Avec tes saintes mains, prends possession de ma volonté, purifie-la, forme-la et réchauffe-la.  Apprends-moi à vivre seulement de la Divine Volonté.
Petite pratique :

Aujourd’hui, pour m’honorer dans toutes tes actions, tu placeras ta volonté dans mes mains en me disant : « Ma très chère Maman, offre toi-même le sacrifice de ma volonté à mon Créateur.   »
Oraison jaculatoire :

«Ma douce Maman, dépose dans mon âme la Divine Volonté pour qu’elle y occupe toute la place, y établissant sa demeure et son trône.»

 
Deuxième jour
Le second pas fait par la Divine Volonté en la Reine du Ciel.
Le premier sourire de la Très Sainte Trinité à l’Immaculée.
L’âme :

Ô céleste Maman, me voici de nouveau sur tes genoux maternels pour entendre tes leçons.  La fille indigente que je suis se place sous ton autorité.  Je suis très pauvre, je le sais, mais je sais aussi que tu m’aimes comme une maman.  Cela me suffit pour que je vienne me jeter dans tes bras en comptant sur ta compassion.  En ouvrant les oreilles de mon coeur, tu me feras entendre ta douce voix.  Sainte Maman, purifie mon coeur en le touchant de tes doigts maternels et dépose en lui la rosée céleste de tes précieux enseignements.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille, écoute-moi.  Si tu savais à quel point je t’aime, tu aurais une confiance totale en moi et tu ne laisserais aucun de mes mots t’échapper.  Tu dois savoir que, non seulement je te garde inscrite dans mon Coeur, mais que mon Coeur comporte une fibre maternelle me faisant t’aimer sans mesure.

Je veux te faire connaître un autre des grands prodiges que la Trinité a accompli dans mon intérieur.  Ainsi, en m’imitant, tu pourras me procurer l’honneur de devenir ma princesse.  Mon Coeur débordant d’amour languit d’avoir autour de moi la noble compagnie de beaucoup de petites princesses.

Aussitôt que la Divinité se fut déversée sur mon germe humain, afin d’empêcher la triste conséquence du péché originel de m’atteindre, elle sourit et se réjouit en constatant que mon germe humain était pur et saint, conformément à son dessein originel lors de la création de l’homme.  Elle fit son second pas en moi en m’emmenant devant elle de manière à pouvoir se déverser par torrents sur ma petitesse durant l’acte même de ma Conception.  Voyant le résultat de son travail créateur dans mon intérieur si pur et magnifique, elle sourit avec contentement.

Voulant me souhaiter la bienvenue, le Père Céleste répandit sur moi des océans de puissance, le Fils, des océans de sagesse et l’Esprit Saint, des océans d’amour.  Ainsi, je fus conçue dans la lumière infinie de la Divine Volonté.  Immergée dans ces divins océans que ma petitesse ne pouvait contenir, j’ai formé de hautes vagues pour adresser au Père, au Fils et à l’Esprit Saint mes hommages d’amour et d’adoration.

En admiration devant moi, la Trinité me sourit et me caressa et, pour ne pas se laisser vaincre en amour, elle m’envoya encore d’autres océans qui m’embellirent au point que, dès que ma petite humanité eut pris forme, j’étais investie du don merveilleux d’extasier mon Créateur.  Il fut tellement remplie d’admiration pour moi que, entre lui et moi, c’était la fête continuelle.  Nous ne nous refusions jamais rien : je ne lui ai jamais rien refusé et il ne m’a jamais rien refusé.

Mais, sais-tu d’où me vint ce pouvoir de ravir mon Créateur ?  De la Divine Volonté qui était toute ma vie.  La puissance de l’Être divin était mienne et, par conséquent, nous avions une égale capacité de nous ravir mutuellement.

Ma fille, sache que je t’aime beaucoup et que je désire voir ton âme remplie de mes propres océans.  Ces océans sont débordants et veulent se déverser dans les âmes, dans ton âme.  Cependant, pour que cela puisse se faire, tu dois te départir de ta propre volonté.  C’est alors que la Divine Volonté fera son second pas en toi.  Se constituant comme principe de vie en toi, elle attirera sur toi l’attention du Père Céleste, du Fils et du Saint-Esprit, qui voudront déverser en toi leurs océans débordants.  Cela ne sera cependant possible que s’ils trouvent leur propre Volonté en toi, car ils ne veulent pas déverser leurs océans de puissance, de sagesse et d’indescriptible beauté dans une volonté humaine.

Ma très chère fille, écoute ta Maman.  Pose ta main sur ton coeur et dis-moi tes secrets.  Combien de fois as-tu été malheureuse, tourmentée et aigrie parce que tu faisais ta propre volonté ?  Sache que lorsque tu rejettes la Divine Volonté, tu tombes dans l’abîme du mal.  Moi, je veux que tu deviennes pure et sainte, heureuse et belle, d’une beauté enchanteresse.  Mais, en faisant ta propre volonté, tu fais la guerre à la Divine Volonté ; dans la souffrance, tu la chasses da sa chère demeure : ton âme.

Écoute, enfant de mon Coeur, c’est une souffrance pour ta Maman de ne pas voir en toi le soleil de la Divine Volonté et, à la place, l’obscurité de ta volonté humaine.  Lève-toi et prends courage !  Si tu promets de mettre ta volonté entre mes mains, moi, ta céleste Maman, je te prendrai dans mes bras, te placerai sur mes genoux et déposerai dans ton intérieur la Divine Volonté, de telle manière que, après tant de larmes, tu sois mon sourire et ma fête ainsi que le sourire et la fête de la Très Sainte Trinité.
L’âme :

Ô céleste Maman, puisque tu m’aimes tant, je te conjure de ne pas me permettre de quitter tes genoux maternels.  Si tu vois que je suis sur le point de faire ma volonté, serre-moi sur ton Coeur et laisse la puissance de ton amour réduire ma volonté en cendres.  De cette manière, je changerai tes pleurs en sourires de joie.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras trois fois sur mes genoux et, en me remettant ta volonté, tu me diras : « Ma chère Maman, je veux que ma volonté t’appartienne afin que tu puisses l’échanger contre la Divine Volonté.  »
Oraison jaculatoire :

Ô Reine souveraine, par ta maternelle autorité, défais-moi de ma volonté pour que la semence de la Divine Volonté prenne racine en moi.

 
Troisième jour
Le troisième pas fait par la Divine Volonté en la Reine du Ciel.
Le sourire de toute la création à la Conception de la céleste Reine.
L’âme à la Vierge :

Souveraine Maman, ravie par tes célestes leçons, ton enfant sent un grand besoin de venir chaque jour sur tes genoux pour t’écouter et pour que tu déposes dans son coeur tes enseignements maternels.  Ton amour, tes douces paroles et tes étreintes me donnent courage et infusent en moi la confiance que tu me donneras la grâce de percevoir le mal qui se trouve dans ma volonté et m’amèneras à vivre totalement dans la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille, écoute-moi, c’est le Coeur de ta Mère qui te parle.  En voyant que tu désires m’écouter, mon Coeur est dans la joie et espère que tu voudras bien prendre possession du Royaume de la Divine Volonté que je possède dans mon Coeur de Mère et que je peux donner à tous mes enfants.  Sois attentive et écris mes paroles dans ton coeur pour qu’ainsi tu puisses les méditer et ajuster ta vie à mes enseignements.

Après que, au moment de ma Conception, la Sainte Trinité eut souri et célébré, elle fit son troisième pas dans ma petite humanité : même si j’étais toute petite, elle me donna le don de posséder la raison.  D’autre part, toute joyeuse, la création me reconnut comme sa Reine ; elle reconnut en moi la vie de la Divine Volonté et se prosterna à mes pieds, même si je n’étais pas encore née.

Me chantant des hymnes, le soleil me sourit avec sa lumière.  Le firmament me célébra avec ses étoiles en liesse qui formèrent une resplendissante couronne au-dessus de ma tête.  La mer me fêta avec ses vagues montant et descendant doucement.  En somme, la création tout entière s’unit au sourire et à la joie de la Très Sainte Trinité et accepta ma royauté sur elle.  Elle se sentit honorée de trouver en moi sa Reine après qu’elle eut perdu la royauté d’Adam depuis tant de siècles à la suite de sa désobéissance à la Divine Volonté.  Elle me proclama la Reine du Ciel et de la terre.

Ma chère enfant, tu dois savoir que lorsque la Divine Volonté règne dans une âme, elle ne cesse d’y accomplir de grandes choses.  Elle lui communique ses divines qualités.  Tout ce qui émane d’elle entoure cette âme et obéit à tous ses désirs.  La Divine Volonté m’a tout donné.  Le Ciel et la terre étaient sous mon pouvoir.  Je me sentais dominatrice de tout, et même de mon Créateur.

Oh !  comme mon Coeur souffre de te voir si faible et pauvre, sans véritable autorité sur toi-même.  Ce qui te domine, ce sont tes peurs, tes doutes, tes inquiétudes, en somme les misérables haillons de ta volonté humaine.  Il en est ainsi parce que la vie intégrale de la Divine Volonté n’est pas en toi.  Si elle était maîtresse de ton âme, elle ferait fuir tout le mal de ta volonté humaine, te rendrait heureuse et te remplirait de tous ses biens.

Si, avec une ferme intention, tu décidais de ne plus donner vie à ta volonté humaine, tu sentirais mourir tout le mal en toi et y vivre tous les biens.  Par la suite, la Divine Volonté ferait son troisième pas en toi et toute la création te ferait la fête en t’accueillant comme une nouvelle venue dans le Royaume de la Divine Volonté.

Dis-moi, mon enfant, vas-tu m’écouter ?  Vas-tu me donner ta parole que tu n’utiliseras jamais plus ta volonté humaine ?  Sache que si tu fais ainsi, je ne te quitterai jamais, je me placerai comme gardienne de ton âme, je t’envelopperai dans ma lumière afin que personne n’ose venir te troubler, et je dirigerai ton âme de telle manière que tu arrives à écarter tout mal de ta volonté.
L’âme :

Ô céleste Maman, tes leçons me remplissent d’un baume céleste.  Je te remercie pour ton immense indulgence envers ton enfant qui se sent tellement misérable.  Très chère Maman, j’ai peur de moi-même ; cependant, si tu le veux, tu peux tout faire et, avec toi, je peux aussi tout faire.  Je m’abandonne entre tes bras comme un petit bébé entre les bras de sa maman et, ainsi, je suis certaine de répondre à tes désirs maternels.
Petite pratique :

À trois reprises, aujourd’hui, tu m’honoreras en t’unissant avec les cieux, le soleil et la terre et en récitant à chaque fois trois Gloire au Père pour remercier Dieu de m’avoir constituée Reine de tout.
Oraison jaculatoire :

Puissante Reine, domine ma volonté de manière à ce qu’elle soit transformée en Volonté de Dieu.

 
Quatrième jour
Le quatrième pas fait par la Divine Volonté en la Reine du Ciel.  L’épreuve.
L’âme :

Ma chère Maman du Ciel, je viens de nouveau sur tes genoux maternels.  Remplie du désir d’entendre tes merveilleuses leçons, mon coeur palpite d’amour.  Prends-moi dans tes bras où je vivrai des moments paradisiaques.  Je me sens si heureuse !  Oh !  comme j’aime entendre ta voix !  Une vie nouvelle descend dans mon coeur.  Parle-moi et je te promets de mettre en pratique tes saints enseignements.
Leçon de la Reine du Ciel :

Mon enfant, si tu savais à quel point j’aime te presser sur mon Coeur maternel en te faisant entendre les secrets de la Divine Volonté !  Ton ardent désir de m’entendre n’est autre que l’écho de mon propre désir de te confier les secrets de mon Coeur et de te raconter ce que la Divine Volonté a accompli en moi.

Enfant de mon Coeur, prête-moi bien attention.  Mon coeur de maman veux te confier des secrets qui n’ont encore été révélés à personne sur la terre parce que le temps prévu par Dieu n’était pas encore venu.  Voulant gratifier les créatures de grâces surprenantes non accordées jusqu’à présent, Dieu désire faire connaître aux âmes les splendeurs de sa Divine Volonté ainsi que les merveilles qu’elle peut accomplir dans les âmes si celles-ci acceptent de vivre en elle.  Dieu veut me proposer à tous comme modèle, moi qui ai eu l’honneur de vivre ma vie tout entière dans la Divine Volonté.

Sache, mon enfant, qu’aussitôt que je fus conçue et que la Sainte Trinité se trouva en ravissement devant mon petit être, le Ciel et la terre firent la fête en mon honneur et me reconnurent comme leur Reine.  J’étais tellement identifiée avec mon Créateur que je me suis sentie comme investie de la Royauté divine.  Je ne savais pas distinguer de séparation entre mon Créateur et moi.  La Divine Volonté qui m’animait était la même qui animait les divines Personnes ; elle nous rendait inséparables.

Tandis que tout était sourire et fête entre la Sainte Trinité et moi, je compris que tout ce qui m’arrivait devait être sanctionné par une épreuve que j’aurais à surmonter.  L’épreuve surmontée est la bannière qui proclame la victoire.  Elle met en sûreté tous les biens que Dieu désire donner à l’âme, la rend mûre et la dispose à faire de grandes conquêtes.  Je compris la nécessité de cette épreuve et je voulus honorer mon Créateur par un acte de fidélité allant jusqu’au sacrifice de ma vie en reconnaissance des mers de grâces reçues de Dieu.  Comme il est beau de pouvoir dire : « Tu m’as aimé et je t’ai aimé.  » Sans avoir traversé l’épreuve, personne ne peut dire cela.

Dieu créateur m’informa que l’homme avait été créé innocent et saint.  Pour lui, tout était bonheur.  Il avait le contrôle sur toute la création et tous les éléments répondaient à ses souhaits.  Comme la Divine Volonté régnait en Adam, lui aussi était inséparable de son Créateur.  Pour pouvoir lui maintenir tous ces droits et ce pouvoir, le Créateur le soumit à une épreuve.  Il lui demanda de ne pas toucher à l’un des fruits se trouvant dans le paradis terrestre.  Cette épreuve allait confirmer son innocence, sa sainteté et sa fidélité.  Mais Adam a échoué le test.  N’ayant pas été loyal, Dieu ne pouvait pas lui faire confiance.  C’est ainsi qu’il perdit sa royauté, son innocence et sa félicité.  Par son refus, il mit toute la création sans dessus dessous.

En percevant en Adam et en toute sa descendance la grave méchanceté de la volonté humaine, moi, ta céleste Maman, à peine conçue, j’ai pleuré amèrement sur l’homme déchu.  Par la suite, la Divine Volonté me demanda comme épreuve de lui céder ma volonté humaine.  Elle me dit : « Je ne te demande pas, comme à Adam, de me concéder un fruit.  Non et non !  Ce que je te demande, c’est ta propre volonté.  Tu la conserveras, mais tu vivras comme ne l’ayant pas, la plaçant sous la domination totale de ma Divine Volonté, qui sera ta vie et qui pourra disposer de toi à sa convenance.  »

C’est en me demandant ce don total de ma volonté et en attendant que je prononce mon fiat comme preuve d’acceptation que la Divine Volonté fit son quatrième pas dans mon âme.  Demain, quand tu reviendras sur mes genoux, je te ferai part des suites de cette épreuve.

Puisque je désire tant que tu imites ta Maman, je te conjure de ne jamais rien refuser à Dieu, même si cela doit se répercuter sur toute ta vie.  Que tu demeures continuellement fidèle est ce que Dieu attend de toi : son dessein sur toi.  Ainsi, ton âme pourra devenir un chef-d’oeuvre de l’Être Suprême.  L’épreuve surmontée est comme la matière première déposée entre les mains divines pour qu’il puisse agir dans l’âme.  Dieu ne sait que faire de ceux qui sont infidèles.  L’âme infidèle sème le désordre dans les travaux grandioses de son Créateur.

Sois donc attentive, chère enfant.  Si tu demeures fidèle dans cette épreuve, tu m’en verras tout heureuse !  Ne me cause pas d’inquiétude : donne-moi ta parole et, en conséquence, je te guiderai et te soutiendrai en tout comme mon enfant.
L’âme :

Sainte Maman, tu sais combien je suis faible.  Cependant, tes bienfaits maternels font monter tellement de confiance en moi que j’espère tout de toi et, qu’avec toi, je me sens en sécurité.  Je dépose dans tes mains maternelles les épreuves que Dieu désire me donner, en espérant que tu me donneras les grâces nécessaires pour m’empêcher de ruiner le plan divin sur moi.
Petite pratique :

Pour m’honorer, aujourd’hui, tu viendras trois fois sur mes genoux maternels et me confieras toutes les souffrances de ton âme et de ton corps.  Tu les confieras totalement à ta Maman ; elle les bénira pour infuser en toi la force, la lumière et les grâces nécessaires.
Oraison jaculatoire :

Ô céleste Maman, prends-moi dans tes bras et inscris dans mon coeur : Fiat !  Fiat !  Fiat !

 
Cinquième jour
Le cinquième pas fait par la Divine Volonté en la Reine du Ciel.  Le triomphe après l’épreuve.
L’âme :

Céleste Souveraine, je vois que tu m’ouvres les bras pour me recevoir sur tes genoux et je cours, je vole vers toi pour savourer tes chastes étreintes et tes célestes sourires.  Sainte Maman, ton apparence aujourd’hui est triomphale car tu veux me raconter ta victoire sur l’épreuve.  C’est le coeur en joie que je veux t’écouter.  Je te prie de me donner la grâce de triompher des épreuves que Dieu m’enverra.
Leçon de la Reine du Ciel :

Mon enfant bien-aimée, comme je désire te confier mes secrets, secrets qui vont ajouter à ma gloire et à la gloire de Dieu, lui, la cause première de ma Conception immaculée, de ma sainteté, de ma souveraineté et de ma maternité divine !  Je dois tout à Dieu et à lui seul.  Tous les sublimes privilèges, qui étonnent le Ciel et la terre et dont la sainte Église m’honore tant, ne sont rien d’autre que les fruits de la Divine Volonté qui a toujours habité et régné en moi.  C’est pour cela que je désire tant que cette Divine Volonté soit connue par toute la terre.

Quand l’Être Suprême me demanda ma volonté humaine, j’ai compris tout le mal que cette volonté peut faire en la créature et comment elle met tout en danger, même les plus belles oeuvres du Créateur.  Avec sa volonté propre, l’être humain est vacillant, faible et désordonné.  Il en est ainsi parce qu’en créant l’homme, Dieu avait prévu que la volonté humaine serait en symbiose avec sa Divine Volonté pour que cette dernière soit sa force, son moteur, son support, sa nourriture et sa vie.  En n’acceptant pas que la Divine Volonté soit la vie de notre volonté, nous écartons les privilèges et les droits que Dieu avait prévus pour nous en nous créant.

Oh !  comme j’ai bien compris la grave erreur que commettent les créatures et les malheurs qu’elles attirent sur elles quand elles écartent de leur vie la Divine Volonté !  L’idée de faire ma propre volonté me plongeait dans une effroyable crainte, laquelle était justifiée puisque, en effet, Adam aussi avait été créé innocent et, en faisant sa propre volonté, il s’était plongé dans d’innombrables malheurs et, avec lui, toutes les générations qui lui succédèrent.

C’est pourquoi, moi, ta Maman, remplie d’une crainte extrême mais, beaucoup plus encore, remplie d’amour pour mon Créateur, j’ai juré de ne jamais faire ma volonté.  Et, pour être sûre de ne jamais manquer à ma promesse et pour mieux attester mon sacrifice à celui qui m’avait donné tant de grâces et de privilèges, j’ai pris ma volonté humaine et l’ai attachée au pied du Trône divin en hommage continuel d’amour et de sacrifice envers mon Créateur, lui promettant de ne jamais faire usage de ma volonté, mais toujours de la sienne.

Ma fille, il pourrait te sembler que mon sacrifice de vivre sans faire usage de ma volonté humaine ne me fut pas difficile.  Ce fut tout le contraire.  Il n’existe aucun sacrifice plus difficile.  Tous les autres sacrifices peuvent être considérés comme des ombres comparativement à celui-là.  Se sacrifier pendant une journée suivant les occasions est simple, mais se sacrifier à tout instant, dans chacun de ses actes, y compris ses actes vertueux, et cela durant toute sa vie, en ne donnant même pas une ombre de vie à sa volonté, c’est le sacrifice des sacrifices.  Il est si grand que Dieu ne peut en demander un plus grand à la créature et que celle-ci ne peut en faire un plus grand pour son Créateur.

Ma chère enfant, dès que j’eus offert ma volonté en cadeau à mon Créateur, je me suis sentie triomphante de l’épreuve que j’avais à subir, et Dieu s’est senti triomphant de ma volonté humaine.  Il attendait que je sois victorieuse de mon épreuve (c’est-à-dire qu’une créature vive sans sa propre volonté de manière à réparer les impairs de l’espèce humaine) pour accorder sa clémence et sa miséricorde à l’espèce humaine.

Je poursuivrai sur ce sujet plus tard en te racontant ce que fit la Divine Volonté à la suite de mon triomphe sur mon épreuve.

Juste un mot pour finir.  Si tu savais combien je désire te voir vivre sans te servir de ta volonté humaine !  Tu sais que je suis ta Maman et que je veux ton bonheur, mais comment pourras-tu être heureuse si tu ne décides pas de renoncer à ta volonté comme l’a fait ta Maman ?  Si tu décides de m’imiter sur ce point, je te donnerai tout et je serai continuellement à ta disposition, pourvu que j’aie la joie d’avoir une fille qui vit totalement et uniquement de la Divine Volonté.
L’âme :

Reine victorieuse, je dépose ma volonté dans tes mains maternelles afin que tu la purifies, l’embellisses et la lies avec la tienne au pied du Trône divin de telle manière que je ne veuille plus vivre selon ma volonté, mais uniquement selon celle de Dieu.
Petite pratique :

Aujourd’hui, pour m’honorer dans chaque acte que tu poseras, tu placeras ta volonté dans mes mains maternelles et tu me prieras de faire couler la Divine Volonté en toi à la place de ta volonté.
Oraison jaculatoire :

Reine triomphante, départis-moi de ma volonté et fais-moi don de la Divine Volonté.

 
Sixième jour
Sixième pas de la Divine Volonté en la Reine du Ciel.
Après le triomphe sur l’épreuve, la possession.
L’âme à la Vierge :

Maman Reine, je vois que tu m’attends encore et que tu me tends les bras pour que je vienne sur tes genoux afin de me presser sur ton Coeur et de me faire ressentir la vie de la Divine Volonté qui est en toi.  Oh !  que sa chaleur est bienfaisante !  Que sa lumière est pénétrante !  Sainte Mère, puisque tu m’aimes tant, plonge le petit atome que je suis dans le soleil de la Divine Volonté qui est en toi.  Que moi aussi je puisse dire : « Ma volonté n’a plus de vie ; ma vie est la Divine Volonté.  »
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille bien-aimée, aie confiance en ta Maman et sois attentive à ses leçons qui t’aideront à avoir en horreur ta volonté personnelle et à désirer ardemment que celle de Dieu prenne toute la place en toi, comme cela est son souhait le plus ardent.

Ma fille, c’est seulement après que j’eus surmonté l’épreuve à laquelle j’étais soumise par la Divinité que celle-ci se trouva assurée de ma fidélité.  Tous croyaient que je n’ai eu à subir aucune épreuve et qu’il a suffi à Dieu d’avoir réalisé en moi le grand prodige d’être conçue sans la tache originelle.  Oh !  comme ils se sont trompés !  En effet, Dieu me demanda une épreuve qu’il n’avait demandée à personne d’autre.  Il fit ainsi avec justice et sagesse car, comme le Verbe Éternel devait descendre en moi, il aurait été inconvenant qu’il trouve en moi la faute originelle ; il aurait été tout aussi inconvenant qu’une volonté humaine opère en moi.

Voilà pourquoi Dieu me demanda ma propre volonté comme épreuve, non seulement pour un peu de temps, mais pour ma vie entière, afin que soit sécurisée la vie de la Divine Volonté dans mon âme.  Une fois cela réalisé, Dieu pouvait accomplir en moi tous ses désirs selon sa convenance.  Il pouvait tout me donner et, je peux le dire, il ne me refusa rien.

Au cours de mes leçons, je t’expliquerai ce que la Divine Volonté fit en moi.  Pour l’instant, reprenons à l’endroit où nous en étions.

Après mon triomphe sur l’épreuve, la Divine Volonté fit son sixième pas dans mon âme en me faisant prendre possession de toutes les qualités divines, dans la mesure où cela était possible pour une créature.  Tout m’appartenait : le Ciel et la terre, et même Dieu, dont je possédais la Volonté.  Je me sentais maîtresse de la sainteté, de l’amour, de la beauté, de la puissance, de la sagesse et de la bonté de Dieu.  Je me sentais comme la Reine de tout.  Je ne me sentais aucunement étrangère dans la maison de mon Père Céleste.

Je sentais vivement sa paternité et la joie suprême d’être sa fille bien-aimée.  Je peux dire que j’ai été élevée sur les genoux paternels de Dieu et que je ne connus pas d’autre amour ni d’autre science que celles que mon Créateur me donnait.

Qui pourrait dire ce que la Divine Volonté fit en moi ?  Elle m’éleva à une telle hauteur et m’embellit tellement que les anges en étaient muets, ne sachant pas par quel bout commencer quand ils voulaient parler de moi.

À présent, ma très chère fille, tu dois savoir que dès que la Divine Volonté me fit prendre possession de tout, je sentis que je possédais non seulement toutes les choses mais aussi tous les êtres.  Par sa puissance, son immensité et son infinité, Dieu enferma toutes les créatures dans mon âme et je sentais que j’avais dans mon Coeur une place pour chacune d’elles.

Ainsi, à partir du moment où je fus conçue, je te portais dans mon Coeur.  Oh !  comme je t’aimais et que je t’aime encore !  C’est à travers mon amour pour toi que je remplis devant Dieu mon rôle de Mère auprès de toi.  Mes prières et mes soupirs sont pour toi et, dans mon enthousiasme maternel, je te dis : « Comme j’aimerais voir mon enfant en possession de tout comme moi !  »

Ma fille, écoute bien ta Maman.  Renonce totalement à ta volonté humaine.  Si tu fais ainsi, tout sera en commun entre toi et moi.  Tu auras la force divine à ta disposition.  Pour toi, tout sera converti en sainteté, en beauté et en amour divins.  Et puisque le Très-Haut m’exalta en me disant : « Marie, tu es toute belle, toute pure et toute sainte », je te dirai dans l’ardeur de mon amour : « Belle, pure et sainte est ma fille, parce qu’elle possède la Divine Volonté.  »
L’âme :

Reine du Ciel, moi aussi je veux te saluer : « Toute belle, toute pure et toute sainte est ma céleste Maman.  » Et si tu as une petite place pour moi dans ton Coeur, je t’en prie, enferme-moi en son intérieur et, ainsi, je serai certaine de ne jamais faire ma volonté, mais toujours celle de mon Dieu.  Et nous serons heureuses toutes les deux, Mère et fille.
Petite pratique :

Aujourd’hui, à trois reprises, tu réciteras en mon honneur trois Gloire au Père pour remercier la Très Sainte Trinité d’avoir établi en moi le Royaume de la Divine Volonté et de m’avoir ainsi donné possession de tout.  De plus, en faisant tiennes les paroles de l’Être Suprême à mon endroit, tu me diras après chaque Gloire au Père : « Toute belle, toute pure et toute sainte est ma Maman.  »
Oraison jaculatoire :

Reine du Ciel, fais que je sois totalement habitée par la Divine Volonté.

 
Septième jour
La Reine du Ciel dans le Royaume de la Divine Volonté reçoit le sceptre de commande :
la Très Sainte Trinité en fait sa Secrétaire.
L’âme à la divine Secrétaire :

Souveraine Maman, vois ta fille prosternée à tes pieds et qui ne peut vivre sans toi.  Même si, aujourd’hui, tu viens à moi avec ton sceptre de commande et ta couronne royale, tu es quand même ma Maman.  Toute tremblante, je me jette dans tes bras pour que tu soignes les blessures que j’ai faites à mon âme en faisant ma propre volonté.  Écoute, ma souveraine Maman, si tu n’opères pas un prodige et ne prends pas ton sceptre de commande pour me guider dans tous mes actes et empêcher ma volonté de commander en moi, je ne parviendrai jamais à établir ma vie dans le Royaume de la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma très chère fille, viens dans les bras de ta Maman et sois bien attentive.  Je vais te parler des prodiges inouïs que la Divine Volonté a accomplis en ta céleste Maman.

Les six pas faits en moi par la Divinité et décrits plus haut correspondent aux six jours de la Création.  À chacun des jours de la Création, Dieu prononça un Fiat.  C’était comme s’il franchissait une étape à chaque fois.  Au sixième jour, il franchit la dernière étape en disant : « Fiat, faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance.  » Le septième jour, il se reposa de ses travaux comme pour contempler tout ce qu’il avait créé avec tant de magnificence.  En regardant son travail, il dit : « Mes travaux sont d’une merveilleuse beauté !  Tout y est parfait, ordonné et harmonieux !  » Regardant l’homme, il dit dans l’ardeur de son amour : « Ce que j’ai fait de plus magnifique, c’est l’homme ; il est le chef-d’oeuvre, la couronne de toutes mes oeuvres.  »

Ma Conception surpassa tous les prodiges de la Création et c’est ainsi que le Créateur voulut que le Fiat qu’il prononça sur moi se fasse en six étapes, comme pour l’ensemble de la Création.  Au moment où je pris possession du Royaume de la Divine Volonté, les étapes en moi prirent fin et commença dans mon âme la vie complète de la Divine Volonté.

Oh !  à quelles divines hauteurs le Très-Haut me plaça !  Les cieux ne pouvaient ni m’atteindre, ni me contenir.  La lumière du soleil était petite devant la mienne.  Aucune chose créée ne pouvait me dépasser.  Je nageais dans les océans divins comme s’ils étaient miens.  Le Père Céleste, le Fils et le Saint-Esprit aimaient ardemment me tenir dans leurs bras pour chérir leur petite fille.  Quel bonheur pour eux de constater que je les aimais, les priais et les adorais à partir de la Divine Volonté qui se trouvait dans le centre de mon âme.

Ils savouraient les vagues d’amour divin, les chastes fragrances et les joies indicibles qui provenaient du ciel que leur Divine Volonté avait formé dans la petitesse de mon être, à tel point qu’ils ne cessaient de répéter : « Toute belle, toute pure et toute sainte est notre petite fille.  Ses paroles sont des chaînes qui nous lient, ses regards des dards qui nous transpercent, ses battements de coeur des flèches qui nous plongent dans un amour délirant.  »

Le rayonnement de leur Divine Volonté qui émanait de moi nous rendait inséparables.  Ils m’appelaient notre fille invincible qui sera victorieuse de tout, même de notre Être divin.

Dans un excès d’amour pour moi, la Très Sainte Trinité me dit : « Fille bien-aimée, notre amour pour toi suffoquera si nous ne te disons pas nos secrets.  En conséquence, nous faisons de toi notre Secrétaire.  Nous voulons te confier nos peines et nos décrets.  Quel qu’en soit le prix, nous voulons sauver l’homme.  Vois comme il se dirige vers le précipice.  Ses rébellions l’entraînent continuellement vers le mal.  Parce qu’il n’a pas en lui la vie, la force et le support de la Divine Volonté, il dévie des voies de son Créateur et se traîne sur la terre dans la faiblesse, la maladie et tous les vices.

« Il n’y a pas d’autre moyen de le sauver que par la descente sur la terre du Verbe Éternel qui prendra son apparence humaine, avec ses misères et ses péchés.  Le Verbe Éternel deviendra son frère, le conquerra à force d’amour et de souffrances ; il lui donnera tellement de confiance qu’il le ramènera dans nos bras paternels.  Oh !  comme le sort de l’homme nous afflige !

« Notre peine est immense et nous ne pouvons confier la tâche à personne d’autre.  N’ayant pas la Divine Volonté en lui, l’homme ne peut comprendre ni nos souffrances ni la grave méchanceté de l’homme tombé dans le péché.

« À toi qui possèdes notre Divine Volonté, il est donné la possibilité de comprendre cela.  Par conséquent, en tant que notre Secrétaire, nous voulons te révéler nos secrets et mettre entre tes mains le sceptre de commande pour que tu puisses tout dominer et tout gouverner.  Ta domination pourra convaincre Dieu et les hommes et nous les ramener en tant que nos enfants régénérés dans ton Coeur maternel.  »

Qui pourrait dire, ma chère fille, ce que mon Coeur ressentit à ces paroles divines ?  Une souffrance intense m’envahit et je résolus, au risque de ma vie, de conquérir Dieu et les créatures, et de les réunir.

Ma fille, écoute bien ta Maman.  Tu avais l’air surprise en m’entendant te raconter l’histoire de mon entrée dans le Royaume de la Divine Volonté.  Sache que c’est aussi ta destinée.  Si tu décides de ne jamais faire ta volonté, la Divine Volonté formera son Ciel dans ton âme.  Tu te sentiras inséparable de Dieu.  Le sceptre de commande sur toi-même et sur tes passions te sera donné.  Tu ne seras plus esclave de toi-même, car la volonté humaine rend la créature esclave et l’empêche de s’élancer vers son Créateur et Père Céleste.

Avec sa volonté humaine, il est impossible à l’homme de connaître les secrets du grand amour avec lequel le Père l’aime.  Il est comme un étranger dans la maison de son Père Divin.  Quelle distance la volonté humaine établit entre le Créateur et la créature !

Écoute-moi bien et fais-moi plaisir : dis-moi que tu ne donneras plus jamais vie à ta volonté humaine et je t’emplirai complètement de la Divine Volonté.
L’âme :

Sainte Maman, aide-moi.  Ne vois-tu pas ma faiblesse ?  Tes merveilleuses leçons m’émeuvent jusqu’aux larmes et je pleure sur les nombreuses fois où j’ai fait ma propre volonté, m’étant ainsi éloignée de la Volonté de mon Créateur.  Oh !  s’il te plaît, douce Maman, ne me laisse pas à moi-même.  Unis ma volonté à la Divine Volonté et enferme-moi dans ton Coeur maternel où je serai certaine de ne jamais faire ma propre volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu resteras sous mon manteau pour vivre sous ma surveillance.  En m’adressant trois Je te salue Marie, tu me prieras de faire connaître la Divine Volonté à tous.
Oraison jaculatoire :

Céleste Maman, enferme-moi dans ton Coeur pour que je puisse y apprendre la manière de vivre dans la Divine Volonté.

 
Huitième jour
La Reine du Ciel dans le Royaume de la Divine Volonté reçoit le mandat de son Créateur
de mettre la destinée de l’espèce humaine en sûreté.
L’âme à la divine Mandataire :

Me voici, ô céleste Maman.  Je ne peux me priver de toi.  Mon pauvre coeur est sans repos jusqu’à ce que je me retrouve sur tes genoux et me presse sur ton Coeur pour écouter tes leçons.  Ta charmante voix adoucit mon amertume et captive ma volonté ; je la dépose aux pieds de la Divine Volonté afin qu’elle me fasse ressentir sa douce domination et sa félicité.
Leçon de la céleste Mandataire :

Ma fille, je t’aime tellement !  Fais confiance à ta Maman et sois sûre que tu auras la victoire sur ta volonté humaine.  Si tu m’es fidèle, je me sentirai pleinement responsable de toi et me comporterai envers toi comme ta véritable Maman.

Écoute bien ce que je fis auprès du Très-Haut.  Rien d’autre que de demeurer sur les genoux de mon Père Céleste.  J’étais très petite, pas même encore née mais, parce que j’avais en moi la vie de la Divine Volonté, je pouvais me permettre de visiter mon Créateur.  Toutes les portes et tous les chemins m’étaient grands ouverts et je n’étais nullement effrayée par mon Dieu.

La volonté humaine permet la frayeur et la méfiance vis-à-vis de Dieu, lui qui aime tellement ses créatures et qui désire tant être entouré d’elles.  Si les créatures ont peur de leur Créateur et ne savent pas se comporter comme des enfants face à lui, elles vivent le martyre que leur impose leur volonté humaine.  Donc, ne fais jamais ta propre volonté et, ainsi, ne sois pas martyre de toi-même.

Je me maintenais dans les bras de la Divinité qui versait sans cesse en mon âme d’étonnants cadeaux, de nouveaux océans d’amour et de sainteté.  Je priais pour l’espèce humaine.  Souvent, dans les larmes et les soupirs, j’ai prié pour toi et pour tous.  Je pleurais à cause de la volonté humaine rebelle qui vous maintient en esclavage et vous rend malheureux.  Vous voyant ainsi malheureux me faisait verser des larmes amères qui baignaient les mains de notre Père Céleste.  Émue par mes pleurs, la Divinité me dit :

« Fille bien-aimée, ton amour nous touche au point que nous ne savons pas comment te résister ; tes larmes éteignent le feu de la justice divine, tes prières nous rapprochent des créatures.  Pour ces motifs, nous te confions le mandat de mettre en sûreté la destinée de l’espèce humaine.  Tu seras notre mandataire auprès d’eux.  Nous te confions leurs âmes.  Tu défendras nos droits brimés par leurs péchés.  Tu rétabliras les ponts entre eux et nous.  Tu portes en toi la force invincible de notre Divine Volonté, qui prie et pleure à travers toi.  Qui donc pourra te résister ?  Tes prières sont pour nous des ordres.  Tes larmes triomphent de notre Divinité.  Dès lors, empresse-toi d’accomplir ta mission.  »

Mon petit Coeur se sentit consumé d’amour par ces propos divins si remplis d’amour et, de tout mon Coeur, j’acceptai cette proposition en disant : « Très haute Majesté, je suis entre tes bras, dispose de moi selon ton bon plaisir.  Je suis prête à te donner ma vie et, si je disposais d’autant de vies qu’il y a de créatures, je les mettrais toutes à ta disposition afin que toutes reviennent en toute sécurité dans tes bras paternels.  »

Même si, à ce moment-là, j’ignorais que j’allais devenir la Mère du Verbe Divin, je sentis monter en moi une double maternité : une maternité envers Dieu pour défendre ses justes droits et une maternité envers les créatures pour assurer leur sécurité.  Je me sentis Mère de chacun.  La Divine Volonté, qui régnait en moi et qui ne sait pas faire les choses à moitié, plaça en moi toutes les créatures de tous les siècles.

Dans mon Coeur maternel, je sentis le Dieu offensé qui demandait satisfaction et les créatures ayant à subir la justice divine.  Oh !  que de larmes j’ai versées !  Je désirais que ces larmes descendent dans tous les coeurs pour que chacun sente ma maternité amoureuse.  J’ai pleuré pour toi et pour chacun.  Aie pitié de mes larmes, ma fille ; prends-les pour éteindre tes passions et pour annihiler ta volonté humaine.  Oh !  s’il te plaît, accepte mon mandat en faisant toujours la Volonté de ton Créateur.
L’âme :

Céleste Maman, mon pauvre coeur ne peut résister à tant d’amour.  Je sens tes larmes descendre dans mon coeur et, comme des flèches d’amour, me toucher et me faire réaliser combien tu m’aimes.  Je mêle mes larmes aux tiennes et te prie de ne jamais me laisser seule et de me surveiller dans tout ce que je fais.  Punis-moi, au besoin.  Sois ma Maman et moi, en tant que ta petite fille, je te laisserai faire de moi ce que tu voudras afin que, en exerçant sur moi ton divin mandat, tu m’emmènes dans les bras de notre Père Céleste.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu m’apporteras ta volonté, tes souffrances, tes peines, tes larmes et tes peurs, et tu les déposeras dans mes mains maternelles afin que je les place dans mon Coeur comme gages pour ma fille.  Je te donnerai en échange le gage précieux de la Divine Volonté.
Oraison jaculatoire :

Céleste Maman, verse tes larmes dans mon âme pour soigner mes blessures causées par ma volonté humaine.

 
Neuvième jour
La Reine céleste dans le Royaume de la Divine Volonté est établie
Lien de paix entre le Créateur et les créatures.
L’âme à sa céleste Reine :

Souveraine Dame et chère Maman, tu m’interpelles par l’amour ardent qui brûle dans ton Coeur alors que tu veux me raconter ce que tu as fait pour ta fille dans le Royaume de la Divine Volonté.  Je te vois diriger tes pas vers ton Créateur qui est émerveillé par la pureté de ton regard.  Charmé par ton sourire candide, il te sourit lui aussi et a bien hâte de s’amuser avec toi.  Sainte Maman, dans la joie et les sourires que tu échanges avec ton Créateur, n’oublie pas ton enfant en exil dont la faible volonté cherche toujours à l’éloigner du Royaume de la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Fille de mon Coeur, n’aie pas peur, je ne t’oublierai jamais.  Si tu fais toujours la Volonté Divine et vis dans son Royaume, nous serons inséparables.  Je te tiendrai sans cesse par la main pour te guider et t’enseigner la manière de vivre dans la Divine Volonté.  Chasse toute crainte car, dans la Divine Volonté, tout est paix et sécurité.

La volonté humaine perturbe l’âme et compromet les plus beaux travaux, les choses les plus saintes.  Tout est en danger avec elle : la sainteté, les vertus et même le salut de l’âme.  Celui qui agit par sa volonté humaine est caractérisé par l’inconstance.  Qui peux lui faire confiance ?  Personne : ni Dieu ni les hommes.  Il est comme ces roseaux qui s’agitent à chaque brise du vent.  Ma chère enfant, si les mouvements du vent veulent te rendre inconstante, plonge-toi dans l’océan de la Divine Volonté et viens te réfugier sur les genoux de ta Maman.  Elle te défendra contre les bourrasques de la volonté humaine en te serrant sur son Coeur maternel pour te rendre ferme et confiante sur les chemins du divin Royaume.

Ma chère fille, viens avec moi jusqu’auprès de la Majesté Suprême et écoute-moi bien.  D’un vol rapide, je me jetai dans les bras des divines Personnes et, en arrivant, je sentis leur amour débordant me couvrir de ses impétueuses vagues.  Oh !  comme il est merveilleux d’être aimés par Dieu !  À travers cet amour, on ressent le bonheur, la sainteté, des joies infinies ; on devient tellement embelli que Dieu lui-même en est fasciné.

De mon côté, je voulais imiter les divines Personnes et, bien que toute petite, je ne voulais pas être dépassée par elles en amour.  Avec les vagues d’amour qu’elles m’envoyaient, je formais mes propres vagues de manière à les couvrir de mon amour.  Ce faisant, je souriais, parce que je savais bien que mon amour ne pouvait atteindre l’immensité du leur.  Je m’essayais quand même.  L’Être Suprême souriait de mes sourires et s’amusait de mes riens.

Au sommet de notre stratagème d’amour, je me rappelai le triste état de la famille humaine, étant donné que je fais partie de cette famille moi aussi.  Comme j’étais chagrinée à cette pensée, je priai pour que le Verbe Éternel descende sur la terre et remette les choses en ordre.  Je le fis avec tellement de tendresse et de sincérité que ma joie et mon sourire se changèrent en sanglots.  Le Très-Haut fut ému par mes pleurs, surtout parce qu’ils provenaient d’une toute petite.  En me pressant sur sa poitrine et en séchant mes larmes, il me dit :

« Petite fille, ne pleure pas et prends courage.  Puisque nous avons placé entre tes mains la destinée de l’espèce humaine, nous voulons que tu établisses la paix entre nous et elle.  Il t’est donné de nous réconcilier.  La puissance de notre Volonté qui règne en toi nous amène à donner le baiser de paix à cette humanité décadente et vacillante.  »

Qui pourrait dire ce que mon Coeur éprouva devant cette divine condescendance ?  Mon amour devint tellement grand que je me sentis défaillir.  Dans mon délire, je cherchais encore plus d’amour pour être capable de supporter cet amour.

Quant à toi, si tu m’écoutes en mettant de côté ta volonté humaine et que tu donnes totalement la place à la Divine Volonté, toi aussi tu seras aimée d’un amour exceptionnel par ton Créateur.  Tu seras son sourire et sa joie ainsi qu’un lien de paix entre Dieu et l’humanité.
L’âme :

Très belle Maman, aide ton enfant.  Plonge-moi dans l’océan de la Divine Volonté.  Couvre-moi des vagues de l’amour éternel pour que je ne connaisse rien d’autre que la Divine Volonté et l’amour.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu me demanderas tous mes actes et les enfermeras dans ton coeur afin de pouvoir sentir la puissance de la Divine Volonté qui règne en moi.  Ensuite, tu offriras ces actes au Très-Haut en le remerciant de toutes les tâches qu’il m’a confiées pour le salut des créatures.
Oraison jaculatoire :

Reine de la Paix, donne-moi le baiser de paix de la Divine Volonté.

 
Dixième jour
La glorieuse naissance de la Reine du Ciel.  L’aurore qui se lève fait fuir la nuit de la volonté humaine.
L’âme à la Reine du Ciel :

Me voici, sainte Mère, au pied de ton berceau pour être témoin de ta prodigieuse naissance.  Les cieux sont étonnés, la lumière du soleil se concentre sur toi, la terre exulte de joie et est honorée de porter sa Reine nouveau-née, et les anges se bousculent pour entourer ton berceau et répondre à tous tes désirs.  Tous t’honorent et veulent célébrer ta naissance.  M’unissant à eux, je me prosterne devant ton berceau sur lequel, dans le ravissement, sont penchés ta mère Anne et ton père Joachim.

Permets que je t’adresse mes premiers mots et te confie mes premiers secrets.  Je veux déverser mon coeur dans le tien en te disant : « Ma petite Maman, tu es l’aurore du règne de la Divine Volonté sur la terre.  Oh !  s’il te plaît, chasse de moi et de tous les humains les ténèbres de nos volontés humaines.  »
Leçon de la Reine nouveau-née :

Fille de mon Coeur, ma naissance fut prodigieuse.  Aucune autre naissance ne peut lui être comparée.  J’enfermais en moi le soleil de la Divine Volonté ainsi que la terre de mon humanité, une terre bénie et sainte, porteuse des plus belles fleurs.  Bien que je n’étais qu’une nouveau-née, je portais le plus grand des prodiges : la Divine Volonté qui régnait en moi, un ciel plus magnifique et un soleil plus resplendissant que ceux de la création dont j’étais la Reine.  Je portais aussi en moi un océan de grâces qui murmurait constamment : « Amour, amour pour mon Créateur !  » Ma naissance était l’aube mettant en fuite la noirceur de la volonté humaine et présage de l’éclatante lumière du Verbe Éternel sur la terre.

Ma fille, viens à mon berceau et écoute ta petite Maman.  À peine née, j’ouvris les yeux pour voir ce bas monde et me mettre à la recherche de tous mes enfants afin de les enfermer dans mon Coeur, de leur prodiguer mon amour maternel et de leur ouvrir le chemin du Royaume de la Divine Volonté que je possédais.  Je désirais remplir auprès d’eux ma fonction de Mère et de Reine.  Dans mon Coeur, j’avais une place pour chacun, car celui qui possède la Divine Volonté n’a aucune limite : il possède des immensités infinies.  Je posai aussi mes yeux sur toi, ma fille.  Personne ne m’échappait.  Et puisque tous célébraient ma naissance ce jour-là, c’était aussi une fête pour moi.  Néanmoins, je fus peinée de voir les créatures dans la nuit profonde de la volonté humaine.

Oh !  quelle noirceur enveloppe la créature qui se laisse dominer par sa propre volonté !  C’est pour elle la nuit, une nuit sans étoiles.  Au plus, il y a des éclairs suivies de coups de tonnerre déversant sur elle la tempête : tempête de frayeurs, de faiblesses et de dangers qui la pousse au péché.  Mon Coeur fut transpercé en voyant mes enfants dans cet état.

Maintenant, écoute bien ta Maman : je suis dans mon berceau, toute petite.  Vois les larmes que je verse pour toi.  Chaque fois que tu exerces ta propre volonté, tu formes une nuit en toi.  Si tu savais combien de mal cette nuit peut te faire, tu pleurerais avec moi.  Elle te fait perdre la lumière du jour de la Divine Volonté, te met sens dessus dessous et détruit l’amour en toi ; tu deviens comme une pauvre malade manquant de ce qu’il faut pour guérir.  Ah !  ma fille, ma chère fille, ne fais jamais ta volonté !  Donne-moi ta parole que tu veux contenter ta Maman.
L’âme :

Petite sainte Maman, je me sens toute tremblante en t’entendant parler de la nuit de ma volonté humaine.  C’est pourquoi je suis ici à ton berceau pour te demander, par ta prodigieuse naissance, la grâce de me faire renaître dans la Divine Volonté.  Je serai toujours près de toi, petit bébé céleste.  Je joindrai mes prières et mes larmes aux tiennes pour intercéder pour moi et pour tous, afin que le Royaume de la Divine Volonté vienne sur la terre.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras trois fois me visiter dans mon berceau en me disant à chaque fois : « Céleste petit bébé, fais-moi renaître avec toi à la vie dans la Divine Volonté.  »
Oraison jaculatoire :

Petite Maman, fais poindre l’aube de la Divine Volonté dans mon âme.

 
Onzième jour
Durant la première année de sa vie terrestre, la Reine du Ciel a formé la plus splendide des aurores
pour que naisse dans les coeurs un ardent désir du Rédempteur.
L’âme à la petite Reine bébé :

Me voici encore une fois près de ton berceau, petite Maman céleste.  Mon coeur est fasciné par ta beauté dont je ne puis détourner mes yeux.  Comme ton regard est doux !  Les gestes de tes petites mains m’invitent à t’embrasser et à te serrer sur mon coeur.  Petite Maman, donne-moi tes flammes amoureuses pour qu’elles brûlent ma volonté et te rendent heureuse en m’amenant à vivre dans la Divine Volonté comme toi.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille, si tu savais à quel point mon petit Coeur maternel se réjouit de te voir près de mon berceau dans l’attente de mes enseignements !  Ainsi, je ne me sens pas une Mère stérile ou une Reine sans sujets puisque j’ai auprès de moi ma chère fille qui m’aime beaucoup et désire que j’accomplisse auprès d’elle mon rôle de Mère et de Reine.  Tu es pour moi porteuse de joie, d’autant plus que tu es là pour que je t’enseigne la manière de vivre dans le Royaume de la Divine Volonté.  Avoir une fille qui veut vivre dans ce Royaume si saint est pour moi la plus belle fête, le plus bel hommage que tu puisses me rendre.  Sois attentive, ma chère fille, et je continuerai à te raconter les merveilles relatives à ma naissance.

Mon berceau était entouré d’anges qui chantaient des berceuses à leur Souveraine.  Puisque j’avais l’usage de mon intelligence (infusée en moi par mon Créateur), j’adorais la Très Sainte Trinité, ce qui était mon premier devoir, et ce que je faisais à travers mes babillages d’enfant.  L’ardeur de mon amour pour cette sainte Majesté était si grand que je me sentis tomber dans le délire, délire accompagné du désir ardent de me trouver dans les bras de la Divinité pour recevoir ses baisers et lui donner les miens.

Les anges, pour qui mes désirs étaient des ordres, me prirent sur leurs ailes et me déposèrent dans les bras aimants de mon Père Céleste.  Oh !  avec quel amour les trois Personnes divines me reçurent !  J’arrivais de l’exil et la brève pause de séparation d’avec eux fut la cause de nouvelles flambées d’amour.  Ces nouveaux cadeaux de leur part me fournirent de nouvelles ressources pour demander pitié et indulgence pour mes enfants exilés vivant sous le joug de la divine justice.  Remplie d’amour, je leur ai dit :

« Adorable Trinité, je me sens heureuse et Reine ; je ne sais pas ce que c’est que d’être malheureuse et esclave.  Par votre Volonté qui règne en moi, je suis inondée de tellement de joie et d’allégresse que, dans ma petitesse, je ne peux porter tant de faveurs.  Malgré ce grand bonheur, il y a de l’amertume dans mon petit Coeur.  Je sens mes enfants malheureux et esclaves de leur volonté rebelle.

« Ayez pitié, Trinité Sainte, ayez pitié !  Rendez-moi totalement heureuse en rendant heureux ces malheureux enfants que je porte dans mon Coeur maternel.  Faites descendre le Verbe Divin sur la terre et je serai comblée !  Père, je ne quitterai pas tes genoux si tu ne m’accordes pas la joie d’apporter à mes enfants la bonne nouvelle de leur Rédemption.  »

La Divinité fut attendrie par ma prière et, me comblant de nouveaux cadeaux, me dit : « Retourne en exil et continue tes prières.  Fais tous tes actes dans notre Volonté et, au temps voulu, nous te donnerons satisfaction.  » Elle ne précisa ni le temps ni l’endroit où le Verbe allait se manifester.

Pour me conformer à la Divine Volonté, je quittai donc le Ciel.  Cela fut pour moi un sacrifice extrême, mais je l’ai fait de bon gré, car seule la Divine Volonté pouvait décider de mon agir.

Ma fille, vois combien ton âme m’a coûté.  Ce fut au point de changer en amertume l’immense mer de ma joie et de mon bonheur.  Chaque fois que tu fais ta volonté, tu te rends esclave et malheureuse.  Et moi, je ressens dans mon Coeur maternel la tristesse de ma fille.  Quelle peine je ressens quand je vois mes enfants malheureux !  Comme tu devrais avoir à coeur d’accomplir la Divine Volonté en voyant que je me suis résignée à quitter le Ciel pour que ma volonté personnelle continue de n’avoir aucune vie en moi.

Ma fille, dans chacune de tes actions, aie comme premier devoir celui d’adorer ton Créateur, de le connaître et de l’aimer.  Agir ainsi place l’âme dans l’ordre de la Création et l’amène à reconnaître celui qui l’a créée.  Cette connaissance est le devoir le plus saint de chaque créature : connaître son origine.  Mon départ du Ciel et mes prières ont fait poindre l’aurore, prélude du plein jour de la venue du Verbe Divin sur la terre.
L’âme :

Petite Maman céleste, te voir nouveau-née et me donner des leçons si saintes me bouleverse.  Je comprends à quel point tu m’aimes quand je te vois devenir malheureuse à cause de moi.  Sainte Maman, toi qui m’aimes tant, fais que la puissance, l’amour et les joies qui te remplissent descendent dans mon âme afin que, remplie de ces dons, ma volonté personnelle n’ait en moi aucun espace et cède totalement la place à la Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu feras trois actes d’adoration à ton Créateur en récitant trois Gloire au Père pour le remercier pour toutes les fois où j’ai été admise en sa divine Présence.
Oraison jaculatoire :

Céleste Maman, que l’aurore de la Divine Volonté s’élève dans mon âme.

 
Douzième jour
La Reine du Ciel fait ses premiers pas et, à travers ses activités d’enfant, elle appelle Dieu à descendre sur la terre
et convoque les créatures à vivre dans le Royaume de la Divine Volonté.
L’âme à la petite Reine céleste :

Me voici auprès de toi dans la maison de Nazareth, chère petite Reine.  Je veux t’accompagner dans ta petite enfance, te donner la main pour t’aider à faire tes premiers pas et parler avec tes saints parents Anne et Joachim.  Après avoir appris à marcher, tu aides sainte Anne par de petits travaux.  Ma petite Maman, comme tu es charmante !  Donne-moi tes leçons pour que je connaisse mieux ta petite enfance et que, à travers tes activités d’enfant, tu m’apprennes l’art de vivre dans le Royaume de la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma chère fille, mon plus grand désir est de te garder près de moi.  Sans toi, je me sens seule et je ne sais pas à qui d’autre confier mes secrets.  C’est dans mon souci maternel que je désire t’avoir près de moi, dans mon Coeur, pour te donner mes leçons et, ainsi, t’enseigner la manière de vivre dans le Royaume de la Divine Volonté.

La volonté humaine ne peut entrer dans ce Royaume que si elle est broyée par des morts continuelles face à la lumière, la sainteté et la puissance de la Divine Volonté.  Ne crois cependant pas que l’âme s’affligera à cause de cela.  Au contraire, elle sera heureuse car, sur sa volonté vaincue, la Divine Volonté s’élèvera triomphante, lui apportant joie et félicité sans fin.  Chère fille, comprendre ce que veut dire se laisser dominer par la Divine Volonté est une chose, mais être prêt à se laisser mettre en pièces plutôt que de la quitter est beaucoup plus.

Écoute-moi bien.  Afin d’accomplir la Volonté de l’Éternel, j’ai quitté le Ciel, ma patrie céleste, ce Ciel où, toute petite, j’étais en présence des trois Personnes divines qui me berçaient dans leurs bras paternels, me faisant partager leur joie, leur bonheur, leur richesse et leur sainteté jusqu’à la limite du possible pour une créature.

Les Personnes divines se réjouissaient en voyant que, sans crainte et avec le plus grand amour, je me remplissais de leurs richesses.  Je n’étais pas étonnée qu’elles me laissent prendre tout ce que je voulais, puisque j’étais leur fille, qu’une seule et même Volonté nous animait et que tout ce qu’elles désiraient, je le désirais aussi.

Ainsi, je sentais que leurs biens m’appartenaient.  La seule différence était que, étant toute petite, je ne pouvais posséder tous leurs biens ; il en restait toujours que je ne pouvais pas contenir puisque je demeurais toujours une créature alors que, dans leur pouvoir infini, elles pouvaient tout embrasser en un seul acte.

Dès que les trois Personnes divines me firent comprendre que je devais me priver de ces joies célestes et des chastes étreintes que nous nous accordions, j’ai quitté le Ciel sans hésiter pour aller rejoindre mes chers parents.  Mes parents m’aimaient beaucoup car j’étais très aimable, joyeuse, pacifique, remplie de charmes enfantins.  Ils étaient très attentifs envers moi : j’étais leur joyau.  Quand ils me prenaient dans leurs bras, ils percevaient des choses inhabituelles et la Vie divine qui palpitait en moi.

Maintenant, fille de mon Coeur, tu dois savoir que, dès que débuta ma vie sur la terre, la Divine Volonté animait tout en moi : mes prières, mes paroles, mes pas, la nourriture que je mangeais, le sommeil que je prenais, ainsi que les petits services que je rendais à ma Maman.  D’autre part, dans toutes mes activités, je te portais dans mon Coeur et te considérais comme mon enfant.  J’appelais tes actes, même les plus simples, à être unis aux miens pour qu’ils soient ainsi accomplis dans la Divine Volonté.

Je t’aime beaucoup, ma fille.  Quand je priais, j’appelais tes prières à s’unir aux miennes pour qu’elles aient la même valeur et la même puissance que les miennes : celles de la Divine Volonté.  Quand je parlais, marchais ou faisais les actes humains indispensables à la vie journalière — comme apporter de l’eau, balayer ou passer le bois à ma maman pour qu’elle allume le feu —, j’unissais ces actions aux actions similaires réalisées par toi, de telle manière que ces dernières appartiennent au Royaume de la Divine Volonté comme les miennes.  À travers toutes ces actions, je demandais au Verbe Divin de descendre sur la terre.

Oh !  comme je t’ai aimée, ma fille !  Je voulais que tes actes soient unis aux miens pour te rendre heureuse et te faire régner avec moi.  Combien de fois t’ai-je appelée, toi et tes actions, mais, à ma plus grande déception, mes actions restaient isolées et je pouvais voir les tiennes perdues dans ta volonté humaine.  Tes actions — c’est horrible à dire — étaient d’un royaume humain, non pas divin : un royaume de passions, de péchés et de misères.  Encore aujourd’hui, à chaque action que tu fais dans ta volonté humaine, mes larmes coulent, sachant à quel misérable royaume elles appartiennent.

Donc, si tu agis dans la Divine Volonté, joie et bonheur te seront donnés comme si cela était un droit, et tout en toi sera en commun avec ton Créateur.  Les faiblesses et les misères seront bannies de ta vie et tu seras la plus chère de mes filles.  Je te garderai dans mon Royaume pour que tu vives toujours dans la Divine Volonté.
L’âme :

Sainte Maman, qui pourrait supporter de te voir pleurer et ne pas prêter attention à tes saintes leçons ?  De tout mon coeur, je te promets de ne plus jamais faire ma volonté.  Et toi, céleste Maman, ne me laisse jamais seule, afin que ta présence captive ma volonté et me fasse régner sans cesse dans la Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu me donneras tous tes actes pour me tenir compagnie dans ma petite enfance.  Tu me feras trois actes d’amour en souvenir des trois années que j’ai vécues avec ma mère sainte Anne.
Oraison jaculatoire :

Puissante Reine, capture mon coeur pour l’emprisonner dans la Divine Volonté.

 
Treizième jour
La Reine du Ciel se prépare à quitter ses parents pour aller vivre au Temple.
Elle donne l’exemple du triomphe total dans le sacrifice.
L’âme à la Reine triomphante :

Céleste Maman, je me prosterne devant toi et te demande ton invincible force face à mes souffrances.  Tu sais combien mon coeur en est accablé.  Toi qui aimes tant être ma Maman, prends mon coeur dans tes mains et verses-y l’amour, la grâce et la force pour que je triomphe de mes souffrances et les convertisse en actes d’amour dans la Divine Volonté.
Leçon de la Reine triomphante :

Ma fille, prends courage et n’aie pas peur.  Ta Maman est toute à toi.  Aujourd’hui, je t’attends pour que mon héroïsme et mon triomphe dans le sacrifice infusent en toi force et courage et que tu puisses triompher de tes souffrances avec héroïsme et amour dans la Divine Volonté.

Ma fille, écoute-moi bien.  Alors que je n’avais que trois ans, mes parents me firent savoir qu’ils voulaient me consacrer au Seigneur et m’envoyer vivre dans le Temple.  Mon Coeur exulta de joie en apprenant que j’allais être consacrée et que j’allais passer ma vie dans la maison de Dieu.  Ma joie était cependant accompagnée d’une grande peine : celle de devoir être privée de mes parents, les personnes qui m’étaient les plus chères sur la terre.  J’étais petite, j’avais besoin de leurs soins paternels et maternels.  De plus, j’allais être privée de la compagnie de deux grands saints.  Je me rendais aussi compte qu’ils allaient être eux-mêmes privés de moi, leur enfant qui remplissait leur vie de tant de joie et de bonheur.  Ils en ressentaient de la peine à en mourir.  Malgré ces souffrances, ils étaient disposés à accomplir cet acte héroïque.

L’amour qu’ils me portaient était d’ordre divin.  Ils me considéraient comme un cadeau de Dieu et cela leur donnait la force de faire ce si grand sacrifice.  Ainsi, ma fille, si tu veux avoir la force invincible de souffrir les peines les plus douloureuses, considère toutes les choses qui te concernent comme étant d’ordre divin, comme étant des cadeaux précieux du Seigneur.

C’est avec courage que je me suis préparée à partir pour le Temple car, quand j’ai livré ma volonté à Dieu et qu’il prit possession de tout mon être, j’ai reçu toutes les vertus comme si elles m’appartenaient par nature.  J’avais un contrôle complet sur moi-même.  Toutes les vertus étaient en moi comme de nobles princesses et, selon les circonstances, elles remplissaient leur office sans aucune résistance.  On m’aurait faussement appelée Reine si je n’avais pas d’abord été reine sur moi-même.  J’avais sous ma domination une parfaite charité, une invincible patience, une douceur enchanteresse, une profonde humilité de même que toutes les autres vertus.  La Divine Volonté avait fait de la petite terre de mon humanité un jardin magnifique toujours en fleurs et sans aucune des épines du vice.

Comprends-tu maintenant ce que signifie vivre dans la Divine Volonté ?  Par sa lumière, sa sainteté et sa puissance, la Divine Volonté place toutes les vertus dans l’âme comme si elles lui étaient naturelles.  La Divine Volonté ne s’abaisserait pas à régner dans une âme rebelle.  Elle veut que l’âme soit sainte et en ordre pour pouvoir y régner.

Le sacrifice d’aller au Temple était pour moi une conquête et, à travers cette conquête, la Divine Volonté a triomphé en moi.  Ce triomphe m’apporta d’autres océans de grâces, de sainteté et de lumière, au point que je me sentais heureuse dans mes souffrances et en quête de nouveaux triomphes.

Maintenant, ma fille, pose ta main sur ton coeur et réponds à ta Maman : ressens-tu en toi une attirance vers les vertus ou sens-tu plutôt les épines de l’impatience, les mauvaises herbes de l’agitation ou la mauvaise terre des affections malsaines ?  Écoute, laisse ta Maman faire les changements en toi en remettant ta volonté entre ses mains.  Prend la décision de cesser de faire ta volonté et je te ferai posséder la Divine Volonté.  Ta Maman bannira tout de toi et tu accompliras en une journée ce que tu n’as pas pu accomplir durant de nombreuses années.  Ce sera le commencement d’une réelle vie de bonheur et de sainteté.
L’âme :

Sainte Maman, aide ta fille.  Visite mon âme et, de tes mains maternelles, déracine en moi tout ce que tu y trouves de non conforme à la Volonté de Dieu.  Brûle en moi les ronces et les mauvaises herbes, et appelle la Divine Volonté à venir régner dans mon âme.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu m’appelleras trois fois à venir visiter ton âme en me donnant la liberté d’y faire tout ce que je veux.
Oraison jaculatoire :

Reine souveraine, prends mon âme dans tes mains et transforme-la complètement en Divine Volonté.

 
Quatorzième jour
La Reine du Ciel arrive au Temple, sa nouvelle demeure, et devient le modèle des âmes consacrées à Dieu.
L’âme à la Reine du Ciel :

Céleste Maman, moi, ta pauvre fille, je sens un besoin irrésistible d’être avec toi, de marcher dans tes pas et d’examiner tes actions afin d’en faire des modèles pour ma vie.  J’ai besoin d’être guidée car, par moi-même, je ne sais rien faire.  Mais, avec ma Maman qui m’aime tellement, je saurai tout faire et comment vivre dans la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma chère fille, c’est mon ardent désir que tu me voies en action afin que tu deviennes amoureuse et imitatrice de ta Maman.  Donne-moi la main : je me sentirai plus heureuse en sachant que nous sommes ensemble.

Écoute bien.  Je quittai la maison de Nazareth accompagnée de mes saints parents.  Au moment de partir, j’ai jeté un dernier regard sur notre petite maison en remerciant mon Créateur de m’y avoir fait naître et en souhaitant que cet endroit demeure dans la Divine Volonté.  De cette façon, mon enfance et tous mes précieux souvenirs — car, ayant le plein usage de ma raison, je comprenais tout — pouvaient être conservés dans la Divine Volonté comme gages de mon amour envers Celui qui m’avait créée.

Ma fille, remercier Dieu et déposer dans ses mains tous nos actes comme preuves de notre amour pour lui ouvrent de nouveaux canaux de grâces et de communications entre Dieu et notre âme.  C’est aussi le plus bel hommage que l’on puisse donner à Celui qui nous aime tant.  Apprends de moi à remercier Dieu pour tout ce qu’il met à ta disposition et, quand tu t’apprêtes à faire quelque chose, que ta devise soit : Merci Seigneur, je remets tout entre tes mains.

Puisque j’avais tout déposé dans la Divine Volonté qui régnait en moi et ne m’avait jamais quitté — pas même un seul instant de toute ma vie —, je portais cette Divine Volonté comme en triomphe dans mon petit Coeur.  Ô prodigieuse Divine Volonté !  Par sa puissance, elle agissait dans toutes mes actions, petites et grandes.  C’était son triomphe et le mien.  Ainsi, je n’ai jamais perdu la mémoire d’aucune de mes actions.  Cela me donnait tellement de gloire et d’honneur que je me sentais Reine.  Chacune de mes actions, toutes faites dans la Divine Volonté, était plus que le soleil et j’étais inondée de lumière, de félicité et de joie.  La Divine Volonté me maintenait dans son Paradis.

Ma fille, vivre dans la Divine Volonté devrait être le désir de tous, voire leur passion, tant est grande la beauté et le bien que l’âme acquiert en elle.  La volonté humaine est tout à l’opposé.  Elle infecte la pauvre créature, l’oppresse, la maintient dans la nuit et obscurcit son chemin.  L’âme hésite toujours à faire le bien et, souvent, elle oublie le peu qu’elle a fait.

J’ai quitté la maison paternelle avec courage et détachement parce que je ne regardais que la Divine Volonté sur laquelle mon Coeur était toujours fixé.  Pour moi, cela suffisait pour tout.  Pendant que je me rendais au Temple, je contemplais la création et, quelle merveille, je sentais les palpitations de la Divine Volonté dans le soleil, le vent, les étoiles, le ciel ; je la sentais palpiter même sous mes pas.

La Divine Volonté, cachée en mon intérieur, ordonnait à toute la création de s’agenouiller et de rendre honneur à sa Reine.  Ainsi, toutes les choses s’inclinaient en me donnant des signes de leur obéissance à Dieu.  Même les petites fleurs des champs ne manquaient pas de me rendre leurs hommages.  Je rendais toutes les choses en fête quand, par nécessité, je sortais de la maison ; la création se mettait en devoir de me donner des signes d’honneur et je devais ordonner aux choses de demeurer à leur place et de garder l’ordre établi par le Créateur.

Ma fille, écoute bien ta Maman et dis-moi : sens-tu dans ton coeur la joie, la paix et le détachement pour toutes les choses et toutes les personnes, de même que le courage de faire tout ce que la Divine Volonté te demande, pour ainsi sentir en toi une fête continuelle ?  Ma fille, la paix, le détachement et le courage forment dans l’âme l’espace dans lequel la Divine Volonté trouve place.  Être imperturbable quelle que soit sa souffrance apporte un état de fête continuel dans la créature.  Par conséquent, prends courage, ma fille.  Dis-moi que tu désires vivre dans la Divine Volonté, et ta Maman s’occupera de tout.

Demain, je te dirai comment je me comportais dans le Temple.
L’âme :

Chère Maman, tes leçons me ravissent et pénètrent profondément dans mon coeur.  Toi qui désires tellement que ta fille vive dans la Divine Volonté, par ta souveraineté, vide-moi de tout et infuse en moi le courage de donner la mort à ma volonté.  Et moi, avec confiance, je dirai : « Je désire vivre dans la Divine Volonté.  »
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu me donneras toutes tes actions comme preuve de ton amour pour moi en me disant : « Ma Maman, je t’aime.  » Et moi je déposerai tes actions dans la Divine Volonté.
Oraison jaculatoire :

Céleste Maman, vide-moi de tout et cache-moi dans la Divine Volonté.

 
Quinzième jour
La vie de la Reine du Ciel dans le Temple.
L’âme à la Reine du Ciel :

Maman Reine, ton enfant veut être auprès de toi pour suivre tes pas dans le Temple.  Oh !  comme j’aimerais que ma Maman prenne mon âme et l’enferme dans le Temple de la Divine Volonté en l’isolant de tout excepté de sa douce compagnie et de celle de Jésus.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma chère fille, comme tes mots sont doux à mes oreilles quand tu me dis que tu désires être enfermée avec moi dans le Temple pour y vivre dans la Divine Volonté en ne désirant d’autre compagnie que celle de Jésus et la mienne !  Chère fille, tu fais monter dans mon Coeur de grandes joies maternelles.  Si tu me laisses vraiment faire ce que tu me demandes, je suis certaine que tu seras très heureuse et que tu partageras ma joie.  Avoir un enfant heureux est le plus grand bonheur et la plus grande gloire d’un coeur maternel.

Maintenant, ma fille, écoute-moi bien.  Je suis allée au Temple pour y vivre uniquement de la Divine Volonté.  À notre arrivée, mes saints parents me confièrent aux supérieurs du Temple et me consacrèrent à Dieu.  On m’avait vêtue d’habits de fête et on chantait des hymnes et des prophéties relatives à la venue du Messie.  Oh !  comme mon Coeur exultait !

Ensuite, je fis courageusement mes adieux à mes chers et saints parents.  J’embrassai leur main droite et les remerciai pour tous les soins qu’ils m’avaient prodigués depuis ma naissance et pour m’avoir consacrée à Dieu avec autant d’amour et de renoncement.  Mon attitude pacifique, courageuse et sans larmes infusa en eux la force de me quitter.

La Divine Volonté qui régnait en moi étendait son Royaume sur tous mes actes.  Ô puissance de la Divine Volonté, toi seule pouvait me donner la force héroïque de me séparer de ceux que j’aimais tant, moi qui étais si petite et constatais à quel point leurs coeurs étaient brisés par notre séparation.

Écoute bien, ma fille.  Comme le voulait le Seigneur, je m’enfermai dans le Temple pour que, par mes actions accomplies dans la Divine Volonté, j’instaure son Royaume en ce lieu et que toutes les âmes consacrées au Seigneur qui s’y trouvaient puissent en profiter.

J’étais très attentive à tout ce qui se passait dans ce saint lieu.  J’étais en paix avec tous et ne causais jamais de peine ou de tracasserie à personne.  J’étais soumise aux services les plus humbles.  Je ne trouvais aucune difficulté en quoi que ce soit.  Tout sacrifice était pour moi un honneur, un triomphe.

Pour moi, tout était Volonté de Dieu.  Ainsi, j’entendais le son mystérieux de la Divine Volonté dans le tintement de la clochette qui m’appelait.  Alors mon Coeur exultait et j’allais aussitôt à l’endroit où j’étais appelée.  Ma loi était la Divine Volonté si sainte et je voyais mes supérieurs comme ses administrateurs.  Le tintement de la cloche, la loi, les supérieurs, mes actions, même les plus humbles, étaient pour moi joie et félicité émanant de la Divine Volonté.

La Divine Volonté rayonnait autour de moi.  Son Royaume se formait à travers tous mes actes, même les plus petits.  Je faisais comme l’océan qui dissimule tout ce qu’il possède et ne laisse voir que de l’eau : je dissimulais tout dans l’immense océan de la Divine Volonté.  Tout m’apportait bonheur et joie.

Ah !  ma fille, toi et toutes les âmes étiez présentes dans mes actes.  Je ne faisais rien sans y adjoindre tous mes enfants.  C’était précisément pour mes enfants que je préparais le Royaume de la Divine Volonté sur la terre.

Ah !  si toutes les âmes consacrées à Dieu dans les endroits saints faisaient tout disparaître dans la Divine Volonté, comme elles seraient heureuses !  Elles convertiraient leurs communautés en familles célestes et peupleraient la terre de saintes âmes !  Mais, hélas !  je dois reconnaître combien de perturbations et de discordes s’y trouvent parce que ces âmes ne savent pas se conformer à la Divine Volonté.  La Divine Volonté est la pacificatrice des âmes, la force et le soutien dans les sacrifices les plus difficiles.
L’âme :

Sainte Maman, comme tes leçons sont magnifiques.  Avec quelle douceur elles descendent dans mon coeur !  Je te prie d’emplir mon âme de l’océan de la Divine Volonté et d’élever autour un mur pour que je ne voie et ne sache rien d’autre que la Divine Volonté.  Ainsi, je connaîtrai ses secrets, ses joies et son bonheur.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu me feras douze actes d’amour en l’honneur des douze années que j’ai vécues dans le Temple, et tu me prieras d’unir tes actes aux miens.
Oraison jaculatoire :

Maman Reine, enferme-moi dans le Temple sacré de la Volonté de Dieu.

 
Seizième jour
Poursuivant sa vie dans le Temple, la Reine du Ciel prépare et hâte la venue du Verbe Divin sur la terre.
L’âme à sa céleste Maman :

Ma douce Maman, j’accours vers toi.  Je sens que tu as dérobé mon coeur et l’as déposé dans le tien comme gage de mon amour pour toi.  Tu veux déposer dans mon coeur la Divine Volonté.  Je viens dans tes bras pour que tu puisses me donner tes leçons et faire de moi tout ce que tu voudras.  Daigne me garder toujours avec toi.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma très chère fille, comme je désire que tu sois toujours avec moi !  J’aimerais être les battements de ton coeur, ta respiration, le travail de tes mains et les pas de tes pieds pour te faire sentir ce que la Divine Volonté a opéré en moi.  J’aimerais verser sa vie en toi !  Oh !  comme cette vie est douce, aimable, enchanteresse et paisible !  Oh !  comme tu me rendrais heureuse si tu étais complètement soumise à la Divine Volonté, laquelle a été toute ma richesse, mon bonheur et ma gloire.

Ma fille, sois attentive et écoute ta Maman qui désire tant partager sa richesse avec toi.  Bien que je poursuivais ma vie dans le Temple, le Ciel ne m’était pas fermé.  Je pouvais m’y rendre aussi souvent que je le voulais.  J’avais libre passage pour y aller et en revenir.  Au Ciel se trouvait ma divine Famille et j’aimais ardemment être avec elle.  Les trois Personnes divines me recevaient avec beaucoup d’amour pour converser avec moi et me rendre plus joyeuse, plus heureuse, plus magnifique et plus chère à leurs yeux.

Après tout, elles ne m’avaient pas créée pour me garder à distance.  Absolument pas !  Elles voulaient me combler de joie en tant que leur fille.  Elles voulaient entendre mes paroles qui, animées par la Divine Volonté, avaient le pouvoir de mettre la paix entre Dieu et les créatures.  Elles aimaient être vaincues par leur fille et m’entendre leur répéter : « Faites descendre le Verbe sur la terre.  »

Souvent, c’était elles-mêmes qui m’appelaient, auquel cas, bien sûr, je volais vers elles.  N’ayant jamais fait ma volonté humaine, ma présence auprès d’elles leur donnait un retour d’amour et de gloire pour la grande oeuvre de la Création.  Elles me racontaient l’histoire de l’espèce humaine.  Je priais beaucoup pour que la paix vienne entre Dieu et les hommes.

Ma fille, tu dois savoir que c’est la volonté humaine qui ferme le Ciel aux créatures et que c’est pour cette raison qu’elles ne peuvent avoir accès aux régions célestes et avoir des rapports familiers avec leur Créateur.  La volonté humaine a éloigné l’homme de celui qui l’a créé.

Quand l’homme se sépara de la Divine Volonté, il devint peureux, timide ; il perdit la maîtrise de lui-même et de toute la création.  Tous les éléments, parce qu’ils étaient dominés par la Divine Volonté, lui étaient supérieurs et pouvaient lui faire du mal.  L’homme devint craintif de tout.

Cela ne te paraît-il pas surprenant que l’homme, qui avait été créé roi, maître de tout, en vint au point d’avoir peur de celui qui l’avait créé ?  Cela est étrange, ma fille.  En effet, il est contre nature qu’un enfant ait peur de son père.  Il est naturel que lorsqu’un être engendre, l’amour et la confiance entre le père et l’enfant soient engendrés en même temps.  On pourrait appeler cela l’héritage premier dû à l’enfant et le droit premier dû au père.  En faisant sa propre volonté, Adam perdit l’héritage prévu par son Père Céleste.  Il perdit sa royauté et devint la risée de toutes les choses créées.

Ma fille, écoute ta Maman et médite bien sur la grande méchanceté de la volonté humaine.  Elle arrache les yeux de l’âme et, ainsi, tout devient obscurité et frayeur pour la pauvre créature.  Pose ta main sur ton coeur et promets à ta Maman que tu voudras plutôt mourir que de faire usage de ta volonté humaine.

N’ayant jamais fait ma volonté, je n’avais aucune crainte de mon Créateur.  Comment aurais-je pu en avoir peur, lui qui m’aimait tant ?  Sa Royauté était tellement grande en moi que, par mes actes, je hâtais la venue du Verbe Éternel sur la terre.  En voyant que cette venue se rapprochait graduellement, j’augmentais mes supplications pour que ce jour tant attendu de la paix entre le Ciel et la terre vienne encore plus rapidement.

Demain, je te raconterai une autre surprise concernant ma vie ici-bas.
L’âme :

Ma souveraine Maman, comme tes leçons me sont douces !  Elles me font comprendre la grande méchanceté de ma volonté humaine.  Combien de fois, moi aussi, je me suis sentie effrayée et timide, pour ne pas dire très éloignée de mon Créateur.  Ah !  c’était ma volonté humaine qui régnait en moi, non la Divine Volonté !  Ô sainte Maman, toi qui m’aimes comme ta fille, prends mon coeur dans tes mains et chasse la peur et la timidité qui l’empêchent de prendre son envol vers son Créateur.  Remplace tout en moi par la Divine Volonté que tu aimes tant.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu déposeras dans mes mains tout trouble, toute peur, toute méfiance que tu pourrais ressentir, pour que je les convertisse en Volonté de Dieu.  Tu me diras à trois reprises : « Maman, fais régner la Divine Volonté en mon âme.  »
Oraison jaculatoire :

Maman, toi en qui j’ai tant confiance, fais s’élever le jour de la Divine Volonté dans mon âme.

 
Dix-septième jour
La Reine du Ciel quitte le Temple.  Elle épouse saint Joseph.
Un exemple pour tous ceux qui sont appelés à l’état conjugal.
L’âme à sa céleste Maman :

Sainte Maman, aujourd’hui plus que jamais, je veux me réfugier dans tes bras maternels afin que la Divine Volonté qui règne en toi exerce un doux enchantement sur ma volonté et qu’ainsi je n’ose rien faire qui ne soit pas selon la Volonté de Dieu.  Ta leçon d’hier m’a fait comprendre dans quelle prison la volonté humaine jette la pauvre créature.  J’ai peur que ma volonté revienne en moi.  Pour cette raison, je me confie totalement à ma Maman afin qu’elle me surveille.  Ainsi, je serai certaine de toujours vivre dans la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Courage, ma fille ; aie confiance en ta Maman et prends la ferme décision de ne jamais donner vie à ta volonté.  Oh !  comme j’aimerais entendre de ta bouche ces paroles : « Maman, ma volonté est morte et la Divine Volonté domine totalement en moi.  » Ta Maman est prête à utiliser toutes ses astuces de maman afin que sa fille en vienne à vivre dans le même Royaume qu’elle.

Ce sera pour toi une mort douce qui te donnera la vraie vie et, pour moi, la victoire la plus belle dans le Royaume de la Divine Volonté.  Prends courage et aie confiance en moi.  La méfiance appartient aux lâches et à ceux qui ne sont pas réellement déterminés à obtenir la victoire ; ces gens sont toujours sans arme.  Sans arme, on ne peut être victorieux, on est toujours hésitant dans le bien.

Maintenant, ma fille, écoute-moi bien.  Je poursuivais ma vie dans le Temple tout en faisant mes petites visites là-haut dans ma céleste patrie.  J’exerçais mes droits de fille de visiter ma divine Famille.  Quelle ne fut pas ma surprise quand, lors d’une de mes visites, les divines Personnes me firent savoir que c’était leur Volonté que je quitte le Temple et m’unisse par les liens du mariage à un saint homme nommé Joseph — me conformant ainsi aux usages de ce temps-là — pour aller vivre avec lui dans une maison de Nazareth.

Par cette demande, il me sembla que Dieu voulait me mettre à l’épreuve.  Je n’avais jamais humainement aimé personne sur la terre et, comme la Divine Volonté remplissait tout mon être, ma volonté humaine n’avait jamais accompli aucun acte humain.  Par conséquent, il manquait en moi le germe de l’amour humain.  Comment arriverais-je à aimer un homme à la manière humaine, même un homme très saint ?

Il est vrai que j’aimais tout le monde et que mon amour envers tous était maternel.  Le nom de chacun était inscrit dans mon coeur de mère avec des lettres de feu ineffaçables.  Mais tout cela était dans l’ordre divin.  L’amour humain, comparé au divin, est comme une ombre, un atome d’amour.

Cependant, chère fille, ce qui aurait pu me paraître en contradiction avec la sainteté de ma vie, Dieu l’utilisa admirablement dans la poursuite de ses desseins en accordant à l’humanité la grâce que je désirais si ardemment pour elle : celle de la venue du Verbe Divin sur la terre.  De plus, Dieu me garantissait ainsi la protection pour que personne ne puisse douter de mon intégrité.  Saint Joseph allait être le coopérateur fournissant le minimum d’humain indispensable, l’écho de la paternité divine dans la formation de notre petite famille terrestre.

En conséquence, malgré ma surprise, j’ai dit fiat immédiatement, sachant que la Divine Volonté ne me ferait jamais de mal et ne mettrait jamais ma sainteté en danger.  Si j’avais voulu faire un acte de ma volonté humaine, même pour la raison de ne pas vouloir connaître un homme, j’aurais contrecarré les plans divins concernant la venue du Verbe sur la terre.

Ce n’est pas l’état de vie auquel Dieu nous appelle qui peut causer préjudice à la sainteté, mais l’exercice de notre volonté personnelle en opposition avec celle de Dieu.  Tous les états de vie sont saints, y compris celui du mariage, du moment que la Divine Volonté y règne et que l’on sache faire les sacrifices qui y sont inhérents.  La majorité des gens sont paresseux.  En conséquence, ils ne deviennent pas saints et, de leur état de vie, ils font un purgatoire, voire un enfer.

Je n’ai dit à personne que j’allais devoir quitter le Temple.  J’attendais que Dieu lui-même organise les choses pour que s’accomplisse son adorable Volonté.  C’est d’ailleurs ce qui s’est produit : les supérieurs du Temple m’appelèrent et me dirent que, conformément à l’usage, je devais me préparer pour le mariage.  J’ai accepté.  Miraculeusement, parmi plusieurs hommes, le choix tomba sur saint Joseph.  Nous nous sommes donc mariés et j’ai quitté le Temple.

Je te prie, fille bien-aimée, de te conformer en toute chose à la Divine Volonté, si tu veux que les divins desseins s’accomplissent pour toi.
L’âme :

Céleste Maman, ta fille se confie totalement à toi.  Par ma confiance, je veux blesser ton Coeur maternel en espérant que cette blessure dise sans cesse : Fiat, fiat, fiat !
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras sur mes genoux et réciteras quinze Gloire au Père pour remercier le Seigneur pour toutes les grâces qu’il m’a accordées pendant les quinze premières années de ma vie et, en particulier, pour m’avoir donné la compagnie d’un homme si saint, saint Joseph.
Oraison jaculatoire :

Puissante Reine, donne-moi les armes pour que je gagne la bataille dans ma conquête de la Divine Volonté.
Dix-huitième jour
La Reine du Ciel dans la maison de Nazareth.
Le Ciel et la terre sont sur le point de se donner le baiser de paix.
L’âme à sa Reine Maman :

Ma souveraine Maman, me revoici pour poursuivre ma route avec toi.  Ton amour m’enchaîne et me rend tout attentive à écouter tes merveilleuses leçons.  Mais cela ne me suffit pas.  Si vraiment tu m’aimes comme ta fille, enferme-moi dans le Royaume de la Divine Volonté où tu as vécu et vis toujours, et fermes-en les frontières de telle façon que, même si je le veux, je ne puisse plus en ressortir.  Alors, comme une mère avec sa fille, nous vivrons ensemble et serons heureuses.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma très chère fille, si tu savais à quel point je désire te garder enfermée dans le Royaume de la Divine Volonté !  Chacune des leçons que je te donne est une clôture que je dresse pour t’empêcher de sortir.  Elles forment une forteresse qui emmure ta volonté pour qu’elle comprenne et aime la douce domination de la Divine Volonté.  Sois donc attentive en m’écoutant, car mes leçons sont des oeuvres que ta Maman fait pour séduire et captiver ta volonté et pour rendre la Divine Volonté victorieuse en toi.

Ma chère fille, écoute-moi bien.  J’ai quitté le Temple avec le même courage que lorsque j’y suis venue, uniquement pour accomplir la Divine Volonté.  Je me suis rendue à Nazareth, mais je n’y ai pas trouvé mes chers et saints parents.  Durant le voyage, j’étais accompagnée uniquement de saint Joseph, que je voyais comme un ange gardien donné par Dieu, bien que j’avais aussi une cohorte d’anges qui m’accompagnaient.  Toutes les choses créées s’inclinaient à mon passage et moi, en tant que Reine, je les baisais et les saluais en guise de remerciement.  C’est ainsi que nous arrivâmes à Nazareth.

Je dois te dire que saint Joseph et moi, nous nous regardions avec réserve et modestie ; nous avions le coeur gros parce que chacun voulait faire savoir à l’autre que nous avions fait à Dieu le voeu de virginité perpétuelle.  Finalement, le silence fut rompu et chacun de nous déclara ce fait.  Oh !  comme nous nous sommes sentis heureux !  En rendant grâce au Seigneur, nous nous sommes promis mutuellement de vivre comme frère et soeur.  J’étais très attentionnée en le servant.  Nous nous regardions l’un l’autre avec vénération, et une grande paix régnait entre nous.  Oh !  si tous voulaient se refléter en moi, en m’imitant !  Je m’adaptai très bien à une vie ordinaire.  Je ne laissais rien paraître extérieurement de ces grands océans de grâces que je possédais.

Maintenant, écoute-moi bien, ma fille.  Dans la maison de Nazareth, je me sentais plus que jamais enflammée et je priais pour la descente du Verbe Divin sur la terre.  La Divine Volonté qui régnait en moi ne faisait rien d’autre que de revêtir mes actes de lumière, de beauté, de sainteté et de puissance.  Je sentais qu’elle formait en moi un royaume de lumière, mais d’une lumière toujours montante, un royaume de beauté, de sainteté et de puissance qui grandissait toujours.  Ainsi, toutes les divines qualités que la Divine Volonté avait mises en moi par son règne m’apportaient la fécondité.

La lumière qui m’envahissait était tellement immense et mon humanité tellement embellie par le soleil de la Divine Volonté qu’elle ne faisait rien d’autre que de produire des fleurs célestes.  Je sentais le Ciel s’incliner vers moi et la terre de mon humanité s’élever.  Le Ciel et la terre s’étreignaient et se réconciliaient en se donnant un baiser de paix et d’amour.  La terre se disposait à produire la semence pour former le Juste, le Saint ; et le Ciel s’ouvrait pour que le Verbe descende dans cette semence.

Je ne faisais rien d’autre que de descendre et remonter vers ma céleste Patrie et me jeter dans les bras paternels de mon Papa céleste en lui disant avec mon Coeur : « Père Saint, je ne peux plus résister !  Je me sens enflammée et, pendant que je brûle, je sens en moi une grande force qui désire gagner sur toi.  Avec les chaînes de mon amour, je désire te lier, afin de pouvoir te désarmer, pour que tu n’attendes plus.  Sur les ailes de mon amour, je désire transporter le Verbe Divin du Ciel vers la terre.  » Je priais et pleurais pour qu’il m’entende.

La Divinité, vaincue par mes larmes et mes prières, me rassura en me disant : « Fille, qui peut te résister ?  Tu as gagné.  L’heure divine est proche.  Retourne sur la terre et continue d’agir dans la puissance de la Divine Volonté et, par tes actes faits en elle, tout sera secoué et le Ciel et la terre échangeront le baiser de paix.  » Mais, malgré tout cela, je ne savais pas encore que j’allais être la Mère du Verbe Éternel.

Chère enfant, écoute-moi et comprends bien ce que signifie vivre dans la Divine Volonté.  En vivant en elle, je formai le Ciel et son divin Royaume dans mon âme.  Si je n’avais pas formé ce Royaume en moi, le Verbe n’aurait jamais pu descendre du Ciel sur la terre.  S’il descendit, c’est parce qu’il y avait en moi son propre Royaume formé par la Divine Volonté.  Il trouva en moi son Ciel et ses joies divines.  Le Verbe ne serait jamais descendu dans un royaume étranger.  Oh !  non, non !  Il voulut d’abord former son Royaume en moi et, ensuite, y descendre en vainqueur.

En vivant toujours dans la Divine Volonté, j’ai acquis par grâce ce qui est en Dieu par nature :  la divine fécondité, laquelle m’a rendue apte à former la semence sans intervention humaine pour que germe en moi l’Humanité du Verbe Éternel.  Qu’est-ce que la Divine Volonté ne peut faire quand elle opère dans une créature ?  Elle peut tout faire et produire tous les biens possibles et imaginables.  Aie donc à coeur que tout soit Divine Volonté en toi, si tu veux imiter ta Maman et la rendre heureuse.
L’âme :

Sainte Maman, si tu veux, tu peux.  Comme tu as eu la puissance pour vaincre Dieu au point de le faire descendre du Ciel sur la terre, tu ne manqueras pas non plus de puissance pour vaincre ma volonté afin qu’elle n’ait plus de vie.  J’espère en toi et, de toi, je recevrai tout.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu me feras une petite visite à la maison de Nazareth.  Tu me donneras tous tes actes en hommage pour que je puisse les unir aux miens, afin de les convertir en Divine Volonté.
Oraison jaculatoire :

Céleste Impératrice, donne le baiser de la Volonté de Dieu à mon coeur.

 
Dix-neuvième jour
Les portes du Ciel s’ouvrent.  Le Soleil du Verbe Éternel envoie son ange
pour informer la Vierge que l’heure de Dieu est arrivée.
L’âme à sa céleste Maman :

Sainte Maman, me voici de nouveau sur tes genoux.  Je suis ton enfant qui désire être nourrie de tes douces paroles ; elles seront pour moi un baume pour guérir les blessures causées par ma misérable volonté humaine.  Ô ma Mère, parle-moi.  Que tes paroles pénétrantes descendent dans mon coeur et y forment une nouvelle création, afin que germe en mon âme la semence de la Divine Volonté.
Leçon de la Reine Souveraine :

Ma très chère fille, c’est justement pour cela que j’aime tant te parler des célestes secrets de la Divine Volonté.  Je veux que tu connaisses tous les prodiges qu’elle peut accomplir là où elle règne totalement ainsi que les grands dommages que subissent ceux qui se laissent dominer par leur volonté humaine.  Cela avec l’espoir que tu aimeras assez cette Divine Volonté pour la laisser trôner totalement en toi, tout en abhorrant ta volonté humaine au point d’en faire le marchepied de la Divine Volonté.

Maintenant, ma fille, écoute-moi bien.  Je poursuivais ma vie à Nazareth et la Divine Volonté continuait d’accroître son Royaume en moi.  Elle utilisait mes actions les plus petites, même les plus banales, comme tenir la maison en ordre, allumer le feu, balayer : en somme, tous les travaux habituels dans une vie familiale.  Cela me permettait de sentir palpiter la Divine Volonté dans le feu, l’eau, les aliments, l’air que je respirais, bref, en toute chose.

Avec toutes mes petites actions, la Divine Volonté formait des mers de lumière, de grâces, de sainteté car, partout où elle règne, la Divine Volonté fait des choses les plus petites des cieux nouveaux d’une beauté enchanteresse.  Étant immense, elle ne sait pas faire de petites choses et, par sa puissance, elle donne de la valeur aux choses les plus simples en faisant d’elles des choses grandioses au point d’éblouir le Ciel et la terre.  Tout devient saint, tout devient sacré pour qui vit dans la Divine Volonté.

Fille de mon coeur, écoute-moi bien.  Plusieurs jours avant que le Verbe descende sur la terre, j’ai pu voir le Ciel s’entrouvrir et le Soleil du Verbe Divin se tenir à son entrée, comme à la recherche de la personne vers laquelle il allait prendre son envol pour en devenir le céleste Prisonnier.  Oh !  comme il était beau de le voir aux portes du Ciel comme un veilleur, une sentinelle, à la recherche de l’heureuse créature qui allait accorder son hospitalité à son Créateur !

Les divines Personnes ne regardaient plus la terre comme un endroit inhospitalier parce qu’il s’y trouvait la petite Marie possédant la Divine Volonté.  Elle constituait un Royaume divin où le Verbe pourra descendre en toute sécurité, comme dans sa propre demeure, et où il trouvera un Ciel décoré d’une multitude de soleils provenant de la multitude des actes accomplis dans mon âme par la Divine Volonté.

Débordante d’amour, la Divinité enleva le manteau de sa justice qu’elle portait à l’égard de ses créatures depuis tant de siècles et le remplaça par un manteau d’infinie miséricorde.  De plus, elle décréta la descente du Verbe sur la terre, l’heure de ce grand événement étant venue.  À cette nouvelle, le Ciel et la terre furent sidérés et se mirent à l’attention pour être les spectateurs de cet excès d’amour si grandiose, de ce prodige si extraordinaire !

Quant à moi, je me sentis brûlante d’amour et, me faisant l’écho de l’amour de mon Créateur, je voulus former un immense océan d’amour dans lequel le Verbe pourrait descendre sur la terre.  Mes prières étaient incessantes et, pendant que je priais dans ma petite chambre, un ange me fut envoyé du Ciel comme un messager du grand Roi.  Il se plaça devant moi et, se prosternant, il me salua en disant : « Salut, ô Marie, notre Reine.  La Divine Volonté t’a comblée de grâces.  Elle a prononcé son Fiat pour que descende sur la terre le Verbe Divin.  Il est prêt, il est derrière moi, mais il désire ton fiat pour que s’accomplisse en toi son Fiat.  »

Devant cette annonce si sublime et tellement désirée par moi, bien que je n’avais jamais pensé être l’élue, je fus stupéfiée et j’hésitai un moment.  Mais l’ange du Seigneur me dit : « Notre Reine, n’aie pas peur, tu as trouvé grâce devant Dieu, tu as conquis ton Créateur ; aussi, pour que la victoire soit complète, prononce ton fiat.  »

Je prononçai mon fiat et, ô merveille, les deux fiats fusionnèrent, ce qui eut comme conséquence la descente du Verbe Divin en moi.  Mon fiat, auquel Dieu accorda la même valeur qu’au sien, donna vie à la toute petite Humanité du Verbe Divin, à partir de la semence que constituait mon humanité.  Ainsi, le grand prodige de l’Incarnation fut accompli.

Ô puissance de la Divine Volonté, tu m’élevas si haut et me rendis si puissante, que tu as pu déposer en mon intérieur cette petite Humanité qui devait enfermer le Verbe Éternel que ni le Ciel ni la terre ne pouvaient contenir !  Les cieux furent secoués et toute la création prit une attitude de fête.  Exultant de joie, ils se rassemblèrent autour de la petite maison de Nazareth pour rendre leurs hommages et leurs respects au Créateur devenu homme.  Dans leur langage muet, ils disaient : « Ô prodige des prodiges que seul un Dieu pouvait accomplir !  L’Immensité est devenue petite, la Puissance s’est faite faiblesse, la Grandeur inaccessible s’est abaissée à s’enfermer dans le sein d’une vierge !  Elle est à la fois petite et immense, puissante et impuissante, forte et faible !  »

Ma chère fille, tu ne peux comprendre ce que ta Maman ressentit pendant l’acte de l’Incarnation du Verbe.  Tout faisait pression sur moi pour que je prononce mon fiat, que je pourrais qualifier de “tout-puissant”.

Ma chère fille, écoute-moi bien.  Combien tu devrais avoir à coeur de toujours accomplir la Divine Volonté et de vivre en elle !  Ma puissance est toujours là : laisse-moi prononcer ton fiat dans ton âme.  Mais, pour que je puisse le faire, il me faut le tien.  Le bien véritable ne peut s’accomplir par une seule personne ; les travaux les plus grands se font toujours à deux.  Dieu lui-même ne voulut pas accomplir le grand prodige de l’Incarnation seul ; il m’a voulue avec lui dans cette entreprise.  Par son action et la mienne, la vie de l’Homme-Dieu prit forme et la destinée de l’espèce humaine fut restaurée.  Le Ciel ne fut plus fermé et tous les biens furent placés entre les deux fiats.  Disons ensemble : fiat !  fiat !  et mon amour maternel déposera en toi la vie de la Divine Volonté.

C’est assez pour l’instant.  Demain, je t’attendrai de nouveau pour te raconter la suite de l’histoire de l’Incarnation.
L’âme :

Belle Maman, je suis abasourdie par tes si magnifiques leçons.  Je te prie de prononcer ton fiat sur moi ; je prononcerai le mien en même temps.  Ainsi, le fiat que tu souhaites tant voir se réaliser dans ma vie prendra forme en moi.
Petite pratique :

Aujourd’hui, pour m’honorer, tu viendras donner le premier baiser à Jésus et tu lui diras neuf fois que tu veux accomplir sa Volonté.  Par la suite, je répéterai le prodige de la Conception de Jésus dans ton âme.
Oraison jaculatoire :

Reine toute-puissante, prononce ton fiat en mon âme pour que la Divine Volonté prenne vie en moi.

 
Vingtième jour
La Vierge était comme un ciel parsemé d’étoiles.  Dans ce ciel, le Soleil divin brillait de ses rayons les
plus brillants remplissant le Ciel et la terre.  Jésus dans le sein de sa Maman.
L’âme à sa Reine Maman :

Me voici de nouveau avec toi, ma céleste Maman.  Inclinée à tes saints pieds, je te salue et me réjouis avec toi, Comblée de grâces et Mère de Jésus.  Oh !  jamais plus je ne te retrouverai seule, car je te trouverai toujours avec mon petit Jésus prisonnier.  En fait, nous serons trois : ma Maman, Jésus et moi.  Quelle chance pour moi !  Si je veux rencontrer mon petit Roi Jésus, il me suffira de rejoindre sa Mère, qui est aussi la mienne.  Ô sainte Maman, dans ta grandeur de Mère de Dieu, aie pitié de ta misérable petite fille ; dis pour moi ton premier mot au petit Jésus prisonnier afin qu’il m’accorde la grande grâce de vivre dans sa Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel, Mère de Jésus :

Aujourd’hui, ma chère fille, je t’attendais comme jamais.  Mon Coeur maternel est débordant.  Je sens un grand besoin de partager mon amour ardent avec ma fille.  Je veux te souligner que je suis la Mère de Jésus.  Mes joies sont infinies, je suis inondée d’un océan de bonheur car je peux dire : « Je suis la Mère de Jésus !  » Moi, sa créature, sa servante, je suis sa Mère et cela, je le dois uniquement au Fiat de Dieu.  Il me combla de grâces et aménagea en moi une digne demeure pour mon Créateur.  Que toute gloire, tout honneur et tous remerciements soient rendus à la Suprême Volonté !

Maintenant, écoute-moi bien, fille de mon coeur.  Dès que la petite Humanité de Jésus prit place dans mon sein par la puissance du divin Fiat, le Soleil du Verbe Éternel s’y incarna.  J’avais ainsi en moi un ciel magnifique parsemé de brillantes étoiles scintillant de la joie, des béatitudes et des harmonies de la divine beauté.  Le Soleil du Verbe Éternel rayonnait d’une lumière inaccessible au milieu de cet auguste Ciel, caché dans la petite Humanité de Jésus.

Et comme cette petite Humanité ne pouvait contenir tant de lumière, celle-ci débordait à l’extérieur, investissant le Ciel et la terre et atteignant tous les coeurs.  Par ses rayons ardents, elle interpellait toutes les créatures en leur disant : « Mes enfants, ouvrez-moi, donnez-moi une place dans vos coeurs.  Je suis descendue du Ciel sur la terre pour former ma vie en chacun de vous.  Ma Mère est le centre où je réside et mes enfants se placeront tout autour.  En chacun d’eux, je veux établir ma vie et ma demeure.  »

Et cette lumière frappait et frappait, sans jamais cesser, et la petite Humanité de Jésus gémissait et pleurait.  Ces gémissements et ces pleurs d’amour se mêlaient à cette lumière et envoyaient des rayons d’amour dans tous les coeurs.

Ma fille, tu dois savoir qu’une nouvelle vie débuta alors pour ta Maman.  J’étais au courant de tout ce que mon Fils faisait.  Je le voyais dévoré par des mers de flammes d’amour.  Chacun des battements de son coeur, chacune de ses respirations et de ses souffrances étaient des flammes d’amour avec lesquels il enveloppait toutes les créatures pour les faire siennes à force d’amour et de souffrances.

En fait, dès que la petite Humanité de Jésus fut conçue, elle connut toutes les souffrances qu’elle allait assumer durant toute sa vie terrestre.  Jésus enferma toutes les âmes en lui car, étant Dieu, personne ne pouvait lui échapper.  Son immensité divine enfermait toutes les créatures et son omniscience les rendait toutes présentes à lui.  C’est ainsi que mon Jésus, mon Fils, ressentit tout le poids et le lourd fardeau des péchés de toutes les créatures.

Et moi, ta Maman, je le suivais en tout cela et je ressentais dans mon Coeur maternel ses souffrances.  De plus, je prenais connaissance de toutes les âmes que, en tant que Mère et aux côtés de Jésus, j’allais générer à la grâce, à la lumière et à la vie nouvelle que mon cher Fils venait apporter sur la terre.

Ma fille, tu dois savoir que, dès le moment de ma Conception, je t’ai aimée comme une maman, je te portais dans mon Coeur, je brûlais d’amour pour toi, bien que je ne comprenais pas pourquoi il en était ainsi.  La Divine Volonté me faisait accomplir les choses, mais elle en maintenait le secret caché à mes yeux.  Cependant, à l’Incarnation du Verbe en mon sein, elle me révéla ces secrets et me fit comprendre la fécondité de ma maternité : je ne devenais pas uniquement la Mère de Jésus, mais aussi la Maman de toutes les créatures.  De plus, je compris que j’aurais à vivre cette maternité sous le double signe de la souffrance et de l’amour.  Ma fille, combien je t’ai aimée, et combien je t’aime encore !

Maintenant, écoute bien, chère fille, quels sommets la créature peut atteindre quand la Divine Volonté l’habite et qu’elle la laisse agir en elle sans la moindre opposition.  Cette Divine Volonté qui, par nature, possède la vertu d’engendrer, engendre tous les biens dans cette créature.  Elle la rend féconde, lui donnant la maternité sur tout et sur tous, y compris sur son Créateur.

La maternité signifie amour vrai, amour héroïque, amour qui accepte avec joie de mourir afin de donner la vie à l’être engendré.  Sans cela, la maternité est stérile, elle n’est qu’un simple mot, elle n’existe pas dans les faits.

Ainsi, ma fille, si tu veux que tous les biens soient engendrés en toi, laisse la Divine Volonté opérer en toi.  Elle te donnera la maternité et tu aimeras toutes les créatures d’un amour maternel.  Et moi, ta Maman, je t’enseignerai comment rendre féconde cette maternité toute sainte et divine.
L’âme :

Sainte Maman, je m’abandonne entre tes bras.  Oh !  comme je voudrais baigner tes mains maternelles avec mes larmes pour t’émouvoir de pitié à la vue de ma pauvre âme !  Si tu m’aimes comme une mère, enferme-moi dans ton Coeur, laisse ton amour brûler mes misères et laisse la puissance de la Divine Volonté, que tu possèdes en tant que Reine, agir en moi, pour que je puisse dire : « Ma Maman est tout pour moi et je suis tout pour ma Maman.  »
Petite pratique :

Aujourd’hui, pour m’honorer, tu remercieras, au nom de chacun, trois fois le Seigneur pour s’être incarné et s’être emprisonné dans mon sein en me donnant le grand bonheur d’être sa Mère.
Oraison jaculatoire :

Toi, la Maman de Jésus, sois aussi ma Maman, et guide-moi sur les sentiers de la Volonté de Dieu.

 
Vingt et unième jour
Le lever du Soleil, puis son plein midi : le Verbe Éternel parmi nous.
L’âme à sa Reine Maman :

Très douce Maman, mon pauvre coeur ressent l’extrême besoin de venir sur tes genoux pour te confier ses petits secrets et les déposer dans ton Coeur maternel.  Chère Maman, en regardant les si grands prodiges que la Divine Volonté a accomplis en toi, je sens qu’il ne m’est pas possible de t’imiter, étant donné que je suis si petite et faible, et aussi à cause des terribles batailles de mon existence qui m’ont littéralement broyée et ne m’ont laissé qu’un souffle de vie.

Ma Maman, comme j’aimerais verser mon coeur dans le tien pour que tu puisses ressentir la douleur qui m’empoisonne et la peur qui me torture à l’idée d’échouer dans l’accomplissement de la Volonté de Dieu en moi.  Aie pitié, ô céleste Maman, aie pitié !  Cache-moi dans ton Coeur pour que les mauvais souvenirs de mes méchancetés me quittent et que je ne pense plus qu’à vivre dans la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel, Mère de Jésus :

Ma très chère fille, n’aie pas peur, aie confiance en ta Maman, verse tout dans mon Coeur et je prendrai tout sur moi.  Je serai ta Maman, je changerai tes souffrances en lumière et les utiliserai pour agrandir les frontières du Royaume de la Divine Volonté dans ton âme.

Pour le moment, mets tout de côté et écoute-moi.  Je veux te conter ce que le petit Roi Jésus accomplissait dans mon sein maternel, et comment ta Maman ne perdait pas même un seul mouvement de lui.

La petite Humanité de Jésus se développait unie hypostatiquement à sa Divinité.  Mon sein maternel était très petit et sombre : il ne s’y trouvait même pas un rayon de lumière et j’y voyais Jésus immobile et plongé dans une nuit profonde.  Mais sais-tu ce qui formait cette obscurité si totale pour le petit Enfant Jésus ?  La volonté humaine dans laquelle l’homme s’était volontairement placé et tous les péchés qu’il avait commis formaient des abîmes de noirceur en Jésus et autour de lui.  Afin de chasser de chez l’homme la si profonde obscurité dans laquelle il s’était lui-même emprisonné, au point de perdre sa capacité de faire le bien, Jésus choisit la douce prison du sein de sa Maman et, volontairement, il y demeura dans l’immobilité pendant neuf mois.

Ma fille, si tu savais à quel point mon Coeur maternel souffrait le martyre à la vue du petit Jésus pleurant et soupirant dans mon sein !  Délirant d’amour, son Coeur faisait entendre ses palpitations dans toutes les âmes afin qu’elles se tournent vers la lumière de sa Divinité.  En effet, c’était par amour pour elles qu’il avait volontairement troqué sa lumière contre l’obscurité, afin que chaque âme soit dans la vraie lumière et en sécurité.

Ma chère fille, comment te décrire les souffrances indescriptibles que mon petit Jésus a supportées dans mon sein ?  Lui qui était Dieu et qui possédait la sagesse parfaite avait pour les hommes un amour si grand qu’il mettait de côté, en quelque sorte, les mers infinies de joie, de félicité et de lumière qui étaient siennes et plongeait sa petite Humanité dans les mers d’obscurité, d’amertume et de misère que les créatures lui avaient aménagées.  Le petit Jésus prenait tout cela sur ses épaules comme si tout cela lui appartenait.

Ma fille, le vrai amour ne dit jamais “c’est assez” et ne regarde jamais aux souffrances.  Au contraire, à travers la souffrance, il recherche l’être aimé, et quand il donne sa propre vie pour l’être aimé, seulement alors il est content.

Ma fille, écoute ta Maman.  Vois-tu quel grand mal tu fais quand tu accomplis ta propre volonté ?  Non seulement tu formes la nuit pour ton Jésus et pour toi-même, mais tu formes aussi les mers d’amertume, de malheur et de misère dans lesquelles tu deviens tellement engloutie que tu ne sais plus comment t’en sortir.  Par conséquent, sois attentive et rends-moi heureuse en me disant : « Je veux toujours faire la Volonté de Dieu.  »

Le petit Jésus, par ses élans d’amour, s’apprêtait à venir à la lumière du jour.  Son empressement, ses soupirs et ses désirs ardents d’embrasser la créature, de se faire voir par elle et de la voir lui-même, dans le but de se l’attacher à lui, ne lui donnaient aucun repos.  Tout comme précédemment il s’était mis en état de garde aux portes du Ciel, s’apprêtant à venir s’enfermer dans mon sein, de la même manière il se mit à l’attention aux portes de mon sein qui était pour lui plus que le Ciel.  C’est ainsi que le Soleil du Verbe Éternel apparût dans le monde pour en arriver à son plein midi.  Ce ne sera plus la nuit pour les pauvres créatures, ni même l’aube ou le lever du jour, mais le plein midi.

Ta Maman ressentait qu’elle ne pouvait plus le garder en son intérieur.  Des océans de lumière et d’amour m’inondaient et, tout comme il avait été conçu dans un océan de lumière, il quitta mon sein maternel dans un océan de lumière.

Ma chère fille, pour qui vit dans la Divine Volonté, tout est lumière et tout se transforme en lumière.  Dans le ravissement de cette lumière, j’attendais de pouvoir prendre mon petit Jésus dans mes bras et, après qu’il eut quitté mon sein, j’entendis ses premiers vagissements d’amour.  L’ange de Dieu le déposa dans mes bras, je le serrai affectueusement sur mon Coeur, je lui donnai mon premier baiser et le petit Jésus me donna le sien.

C’est assez pour le moment.  Demain je continuerai à t’entretenir sur la naissance de Jésus.
L’âme :

Sainte Maman, comme tu es chanceuse !  En considération des joies que tu éprouvas quand tu pressas Jésus sur ta poitrine pour la première fois et lui donnas ton premier baiser, je te prie de me laisser prendre le petit Jésus dans mes bras pendant quelques instants.  Je veux lui faire la joie de lui dire que je jure de l’aimer toujours et que je ne veux rien savoir d’autre que sa Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras embrasser les petits pieds de Bébé Jésus et tu placeras ta volonté dans ses petites mains pour qu’il joue avec elle en souriant.
Oraison jaculatoire :

Ma Maman, enferme le petit Jésus dans mon coeur pour qu’il le transforme totalement en Volonté de Dieu.

 
Vingt-deuxième jour
Le petit Roi Jésus est né.  Le Ciel et la terre exultent.  Les anges sont de la fête et invitent
les bergers à venir adorer Jésus.  La vie de la Sainte Famille à Bethléem.
L’âme à sa céleste Maman :

Aujourd’hui, sainte Maman, un ardent amour m’habite et je tiens à être sur tes genoux maternels pour y revoir le céleste Bébé dans tes bras.  Sa beauté me ravit, ses regards me transpercent, et ses lèvres, au bord des sanglots, m’incitent à l’aimer.  Ma très chère Maman, je sais que tu m’aimes ; par conséquent, je te prie de me faire une petite place dans tes bras pour que je puisse donner à mon petit Roi Jésus mon premier baiser et verser mon coeur dans le sien pour lui confier mes secrets qui m’oppressent tant.  Pour le faire sourire, je lui dirai : « Ma volonté est à toi et la tienne est à moi, établis en moi le Royaume de la Divine Volonté.  »
Leçon de la Reine du Ciel à sa fille :

Ma très chère enfant, comme je suis impatiente de t’avoir dans mes bras et d’avoir le plaisir de dire à notre petit Bébé Roi : « Ne pleure pas, bel Enfant.  Vois, ma petite fille est avec nous et elle veut te reconnaître comme Roi, t’accorder la complète domination sur son âme et te laisser établir le Royaume de la Divine Volonté en elle.  »

Fille de mon Coeur, pendant que tu contemples le petit Bébé Jésus, écoute-moi bien.  Tu dois savoir qu’il était minuit quand le petit Roi quitta mon sein maternel.  À ce moment, pour signifier ce qu’il venait accomplir dans les âmes, la nuit se changea en jour.  Celui qui est le Seigneur de la lumière faisait fuir la nuit de la volonté humaine, la nuit du péché, la nuit de toutes les méchancetés.

Toutes les choses créées se précipitèrent pour honorer leur Créateur dans sa petite Humanité.  Ainsi, le soleil hâta son lever pour donner son premier baiser de lumière au petit Jésus et pour le réchauffer de sa chaleur ; le vent purifia l’air de l’étable par une douce brise qui fredonnait “je t’aime” à l’oreille de l’Enfant ; les cieux furent ébranlés ; la terre exulta et trembla jusque dans ses fondations et la mer devint tumultueuse avec des vagues gigantesques.  En somme, toutes les choses créées reconnurent que leur Créateur était arrivé chez elles et rivalisaient pour chanter ses louanges.

Les anges illuminaient le ciel en chantant des airs mélodieux que tous pouvaient entendre : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.  Le céleste Bébé est né dans la grotte de Bethléem, il est emmailloté de langes.  » Les bergers, qui étaient de garde dans le voisinage, entendirent les voix angéliques et accoururent rendre visite au petit Roi divin.

Chère fille, quand j’ai reçu mon Fils dans mes bras et lui ai donné mon premier baiser, j’ai ressenti le besoin d’amour de lui donner quelque chose qui m’était propre et, lui présentant ma poitrine, je lui donnai abondamment du lait formé en moi par le divin Fiat.  Qui pourrait raconter ce que j’ai alors ressenti, ainsi que les mers de grâces, d’amour et de sainteté que mon Fils me donna en échange ?

Ensuite, je l’emmaillotai dans des langes pauvres, mais propres, et le déposai dans la crèche.  C’était sa Volonté et je ne pouvais rien faire d’autre que d’obéir.  Cependant, avant cela, je le partageai avec mon cher saint Joseph en le plaçant dans ses bras.  Oh !  comme il exulta !  Il le pressa sur son coeur et le charmant petit Bébé versa des torrents de grâces dans son âme.  Puis, après que Joseph et moi eussions aménagé un peu de foin dans la mangeoire, je détachai Jésus de mes bras maternels pour l’y coucher.  Charmée par la beauté du divin Enfant, je restais à genoux près de lui presque tout le temps, déployant les mers d’amour que la Divine Volonté avait formées en moi pour l’aimer, l’adorer et le remercier.

Et que faisait le céleste Bébé dans la mangeoire ?  Un acte continuel de la Volonté de notre Père Céleste, cette Volonté qui était aussi la sienne.  Il soupirait et pleurait, appelant ainsi toutes les créatures en leur disant par ses larmes d’amour : « Venez tous, mes enfants.  Par amour pour vous, je suis né dans la souffrance et dans les pleurs.  Venez tous pour connaître les excès de mon amour.  Donnez-moi un refuge dans vos coeurs.  »

Et c’était un va-et-vient continuel des bergers qui venaient le visiter.  À chacun, il donnait un doux regard et un sourire d’amour, souvent accompagnés de ses larmes.

Maintenant, ma fille, un petit mot pour toi.  Tu dois savoir que toute ma joie était d’avoir mon cher Fils Jésus sur mes genoux.  Mais la Divine Volonté me fit comprendre que je devais le laisser dans la mangeoire à la disposition de tout le monde, afin que ceux qui le voulaient puissent le prendre dans leurs bras, le caresser et l’embrasser comme s’il était leur propre enfant.

Il était le petit Roi de chacun et, par conséquent, ils avaient le droit de lui faire une douce promesse d’amour.  Quant à moi, pour accomplir la Volonté Suprême, je me privais de mes innocentes joies de Mère, commençant ainsi, dans le travail et le sacrifice, mon rôle de donner Jésus à tous.

Ma fille, la Divine Volonté veut tout, y compris le sacrifice des choses les plus saintes, selon les circonstances, même l’immense sacrifice d’être privé de Jésus.  Cela est dans le but d’étendre davantage son Royaume et de multiplier sa vie.  En fait, quand la créature est privée de Jésus et de son amour, son héroïsme est si grand qu’il produit une nouvelle vie de Jésus et lui procure une nouvelle demeure.  Par conséquent, chère enfant, sois attentive.  Sous aucun prétexte, ne refuse jamais rien à la Divine Volonté.
L’âme :

Sainte Maman, tes leçons si belles me confondent.  Si tu veux que je les mette en pratique, ne me laisse pas seule.  Si tu me vois succomber sous le poids énorme de la privation de Dieu, presse-moi sur ton Coeur maternel ; ainsi, je me sentirai si forte que jamais je ne refuserai rien à la Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras trois fois visiter le petit Bébé Jésus en embrassant ses petites mains et en lui faisant cinq actes d’amour pour honorer ses larmes et apaiser ses pleurs.
Oraison jaculatoire :

Sainte Maman, verse les larmes de Jésus dans mon coeur afin que triomphe en moi la Divine Volonté.
Vingt-troisième jour
La Circoncision.  Une étoile appelle les Rois Mages à venir adorer Jésus.
Un prophète révèle les souffrances qu’aura à vivre la Reine Souveraine.
L’âme à sa Reine Maman :

Ma très douce Maman, me voici de nouveau sur tes genoux.  Ta fille ne peut plus vivre sans toi, ma Mère.  Le doux enchantement provenant du céleste Bébé que tu serres dans tes bras, ou adores sur tes genoux, ou aimes couché dans la mangeoire, me ravit.  Je réalise que ton heureuse destinée ainsi que le petit Roi Jésus lui-même proviennent de la Divine Volonté qui a établi son Royaume en toi.  Ô Maman !  promets-moi que tu utiliseras ta puissance pour former en moi le Royaume de la Divine Volonté.
Leçon de la Maman céleste :

Ma chère fille, comme je suis heureuse de t’avoir auprès de moi et de pouvoir t’enseigner comment le Royaume de la Divine Volonté peut s’étendre à toutes choses.  Toutes les souffrances et les humiliations vécues dans la Divine Volonté sont des matières premières qu’elle utilise pour étendre son Royaume.

Par conséquent, sois attentive et écoute bien ta Maman.  Je continuais de demeurer dans la grotte de Bethléem avec Jésus et ce cher saint Joseph.  Comme nous étions heureux !  Par la Présence du divin Enfant et par la Divine Volonté opérant en nous, cette petite grotte était comme un paradis.

Il est vrai que les souffrances et les larmes ne manquaient pas mais, en comparaison des mers de joie, de félicité et de lumière que la Divine Volonté répandait à travers nos actes, ces souffrances et ces larmes n’étaient que des gouttes tombant dans ces mers.  La présence charmante et aimable de mon Fils était le plus grand bonheur.

Maintenant, chère fille, tu dois savoir que le huitième jour après la venue au monde du céleste Bébé, la Divine Volonté sonna l’heure de la souffrance en nous demandant de le faire circoncire.  C’était une coupure très douloureuse à laquelle il allait être soumis.  C’était la loi de ce temps-là que tous les premiers-nés devaient être circoncis.  On peut appeler cette loi, la loi du péché.  Mais mon Fils était innocent et sa loi était la loi de l’amour.  En dépit de cela, puisqu’il était venu embrasser non pas l’homme roi, mais l’homme dégradé pour devenir son frère et l’élever, il voulut s’abaisser lui-même en se soumettant à cette loi.

Ma fille, saint Joseph et moi, nous tremblions de douleur.  Cependant, sans hésiter, nous avons appelé le ministre et l’Enfant Jésus fut circoncis par cette coupure douloureuse.  À cette souffrance cruelle, Bébé Jésus pleura et se jeta dans mes bras en me demandant de l’aide.  Saint Joseph et moi, nous mélangions nos larmes avec les siennes.  Nous avons cueilli le premier sang que Jésus venait de verser par amour pour les créatures et avons donné à l’enfant le nom de Jésus, ce nom puissant qui fera trembler le Ciel et la terre, et même l’enfer, et qui deviendra un baume de guérison pour chaque coeur.

Mon cher Fils s’est soumis à cette coupure pour guérir la profonde coupure faite à l’homme par la volonté humaine, ainsi que les blessures résultant de la multitude des péchés que le venin de la volonté humaine produit dans les créatures.  Chaque acte fait avec sa volonté humaine est une coupure qu’on s’inflige, une plaie qui s’ouvre.  Le céleste Bébé, par sa coupure douloureuse, a préparé le remède pour la guérison de toutes les blessures des créatures.

Une autre surprise pour nous : une étoile nouvelle brilla dans le ciel.  Par sa lumière, elle était à la recherche d’adorateurs pour les amener au petit Bébé Jésus pour l’adorer.  Trois personnes, éloignées l’une de l’autre, furent rejointes par cette lumière et, investies d’une lumière surnaturelle, elles suivirent l’étoile qui les conduisit à la grotte de Bethléem aux pieds du céleste Bébé.

Quel ne fut pas l’étonnement de ces trois Rois Mages quand ils reconnurent en l’Enfant le Roi du Ciel et de la terre, celui qui venait pour aimer et sauver toute l’humanité !  En fait, pendant qu’ils adoraient l’Enfant et contemplaient sa céleste beauté, le Nouveau-né fit briller sa Divinité à travers sa petite Humanité.  La grotte se transforma en un paradis, si bien que les Rois Mages ne pouvaient se détacher des pieds du divin Enfant, jusqu’à ce que la lumière de sa Divinité revienne à l’intérieur de son Humanité.

Et moi, exerçant mon rôle de Mère, je leur parlai longuement de la descente du Verbe et les fortifiai dans la foi, l’espérance et la charité, symbolisées par les cadeaux qu’ils offrirent à Jésus.  Remplis de joie, ils retournèrent dans leurs régions respectives, pour y être les premiers propagateurs de la Bonne Nouvelle.

Ma chère fille, reste à mes côtés et suis-moi partout.  Nous étions sur le point d’arriver au quarantième jour après la naissance du petit Roi Jésus, quand la Divine Volonté nous convoqua au Temple pour y accomplir la loi : la Présentation de mon Fils.  Nous sommes donc allés au Temple.  C’était la première fois que nous sortions avec le charmant Bébé.

Une douloureuse blessure s’ouvrit dans mon Coeur : je devais offrir mon Enfant comme victime pour le salut de tous.  Nous sommes entrés dans le Temple et, en premier lieu, nous avons adoré la Majesté divine.  Ensuite, nous avons appelé le prêtre et, en déposant l’Enfant dans ses bras, je fis l’offrande du Bébé céleste au Père Éternel en sacrifice pour le salut de tous.

Le prêtre se nommait Siméon.  Quand j’ai déposé Jésus dans ses bras, il a reconnu en lui le Verbe Divin.  Il exulta d’une très grande joie et, après l’offrande, dans un rôle de prophète, il prophétisa mes futures souffrances.  Oh !  comme la Majesté Suprême donna un grand coup à mon Coeur maternel en m’apprenant la tragédie de toutes les souffrances qu’allait vivre mon petit Enfant.  Mais, ce qui me transperça le plus, ce furent les paroles du saint prophète : « Cet Enfant sera le salut et la ruine de beaucoup et sera un signe de contradiction.  »

Si la Divine Volonté ne m’avait pas soutenue, je serais morte instantanément de douleur.  Mais elle me conserva la vie et se servit de cet événement pour former en moi le Royaume des douleurs, à l’intérieur du Royaume de la Divine Volonté.  Outre le rôle de Mère que j’exerçais pour tous, j’acquis aussi le rôle de Mère et Reine des Douleurs.  Oh oui !  par mes douleurs, j’acquis le moyen de payer les dettes de mes enfants, y compris de mes enfants ingrats.

Maintenant, ma fille, tu dois savoir que, par la lumière de la Divine Volonté, je connaissais déjà toutes les souffrances de ma destinée, qui étaient même plus que ce que le prophète m’avait annoncé.  Mais, dans cet acte tellement solennel de l’offrande de mon Fils, en me l’entendant dire, je me sentis tellement transpercée que mon Coeur se mit à saigner et que de profondes déchirures se firent dans mon âme.

Ma chère fille, dans les souffrances et les rencontres douloureuses qui ne manquent pas pour toi, ne te décourage pas.  Avec un amour héroïque, laisse la Divine Volonté prendre sa place royale dans toutes ces souffrances, afin qu’elles puissent être converties en monnaie d’une valeur infinie.  Tu pourras ainsi payer les dettes de tes frères et soeurs en les libérant de l’esclavage de la volonté humaine, pour les faire revenir en enfants libres dans le Royaume de la Divine Volonté.
L’âme :

Sainte Maman, je dépose toutes mes souffrances dans ton Coeur transpercé, et tu sais combien ces souffrances m’affligent !  Sois une mère pour moi et verse dans mon coeur le baume de tes souffrances pour que je sache utiliser mes souffrances comme des petites pièces de monnaie me permettant de conquérir le Royaume de la Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras dans mes bras pour que je puisse verser en toi les premières gouttes de sang versées par le Bébé céleste, afin de guérir les blessures causées en toi par ta volonté humaine.  Et tu feras trois actes d’amour pour atténuer les douleurs de la coupure faite au petit Bébé Jésus.
Oraison jaculatoire :

Ma Maman, verse tes souffrances dans mon âme et convertis toutes mes souffrances en Volonté de Dieu.

 
Vingt-quatrième jour
Un cruel tyran.  Le petit Roi Jésus, sa Maman et saint Joseph s’enfuient dans
un pays étranger comme de pauvres exilés.  Le retour à Nazareth.
L’Âme à sa Reine accablée de douleurs :

Ma Reine Souveraine, ta petite fille sent le besoin de venir à tes genoux pour te tenir compagnie.  Je vois sur ton visage assombri par le chagrin des larmes fugitives.  Le doux petit Bébé tremble et sanglote.  Sainte Maman, je joins mes souffrances aux tiennes pour te consoler et pour calmer les pleurs du Bébé céleste.  Ô ma Mère, daigne me dévoiler ton secret : explique-moi ce qui désole tellement le cher petit Bébé.
Leçon de la Reine Mère :

Ma très chère enfant, le Coeur de ta Maman est aujourd’hui gonflé d’amour et de souffrance, au point de ne pouvoir retenir ses larmes.  La venue des Rois Mages provoqua beaucoup de curiosité à Jérusalem, surtout parce qu’il était question d’un “nouveau roi”.  Le cruel Hérode, par peur de se voir détrôné, donna l’ordre de tuer mon doux Jésus, ma chère vie, avec tous les autres bébés.

Ma fille, quelle souffrance !  On veut tuer celui qui est venu pour donner la Vie à tous et apporter sur la terre une ère nouvelle de paix, de bonheur et de grâces !  Ah !  ma fille, quelle ingratitude, quelle perfidie !  Où donc s’arrêtera l’aveuglement de la volonté humaine ?  Elle devient féroce, elle veut dominer son Créateur lui-même.

Compatis avec moi, ma fille, et essaie d’apaiser les sanglots du doux Bébé.  Il pleure à cause de l’ingratitude des hommes : à peine né, on veut le tuer.  Dans le but de le sauver, nous avons été obligés de fuir.  Le cher saint Joseph a été informé par l’ange de partir rapidement pour un pays étranger.  Toi, chère fille, accompagne-nous, ne nous laisse pas seuls.  Je continuerai à te donner des leçons sur la méchanceté de la volonté humaine.

Tu dois savoir qu’en se retirant de la Divine Volonté, l’homme brisa sa relation avec son Créateur.  Tout sur la terre avait été créé pour lui et lui appartenait.  En refusant de faire la Volonté Divine, il perdit tous ses droits et, si l’on peut dire, il ne savait plus où mettre les pieds.  Il devint un vagabond, n’ayant plus de résidence permanente.  Et cela, non seulement pour son âme, mais aussi pour son corps.

Tout devint instable pour lui et, s’il en vint à posséder des choses passagères, ce fut en vertu des mérites à venir du céleste Bébé.  Toute la magnificence de la création était destinée par Dieu à ceux qui feraient la Volonté Divine et vivraient dans son Royaume.  Pour ce qui est des autres, s’ils en viendraient à posséder quelque chose, ils seraient tout simplement des escrocs de leur Créateur car, sans vouloir vivre dans le Royaume de la Divine Volonté, ils s’approprieraient ses bienfaits.

Ma chère fille, sache combien ce cher Bébé et moi nous t’aimons.  À l’aube de sa vie, il s’exila dans une terre étrangère pour te libérer de l’exil dans lequel ta volonté humaine t’a placée et pour que tu vives, non pas sur une terre étrangère, mais dans le pays que Dieu ton Père t’a donné en te créant, c’est-à-dire le Royaume de la Divine Volonté.

Fille de mon Coeur, aie pitié des larmes de ta Maman et du cher Bébé, car c’est en pleurant que nous te demandons de ne jamais faire ta volonté.  Nous t’implorons de revenir au sein de la Divine Volonté qui se languit tellement de toi.

Chère fille, en même temps que les souffrances que nous causait l’ingratitude humaine, la Divine Volonté nous donnait des joies immenses.  En effet, toute la création fêtait le doux Bébé, la terre reverdissait et fleurissait sous nos pas pour rendre hommage à son Créateur.  Le soleil, penché vers l’Enfant, lui rendait gloire et se sentait honoré de lui donner sa lumière et sa chaleur.  Le vent le caressait.  Les oiseaux, formant comme des nuages, volaient autour de nous et, par leurs gazouillis, chantaient au cher Bébé de charmantes berceuses pour apaiser ses pleurs et l’aider à trouver le sommeil.  Par le fait que la Divine Volonté était en nous, nous avions domination sur tout.

C’est ainsi que nous sommes arrivés en Égypte.  Après une longue période de temps dans ce pays, l’ange du Seigneur informa saint Joseph que nous devions retourner à notre maison de Nazareth, vu que le cruel tyran était mort.  Nous sommes donc revenus dans notre terre natale.

Dans cet épisode, l’Égypte symbolise la volonté humaine remplie d’idoles.  Partout où Jésus passait, il renversait les idoles et les précipitait en enfer.  Combien d’idoles la volonté humaine ne possède-t-elle pas ?  Idoles de vaine gloire, d’amour-propre et de passions tyrannisant la pauvre créature !  Ma fille, sois attentive et écoute ta Maman.  Je ferais n’importe quel sacrifice pour que tu ne fasses jamais plus ta volonté.  Je donnerais ma vie pour que tu obtiennes le grand don de toujours vivre dans la Divine Volonté.
L’âme :

Très douce Maman, comme je te remercie de me faire comprendre les grands malheurs attachés à la volonté humaine !  Par les souffrances que tu éprouvas durant ton exil en Égypte, je te prie de libérer mon âme de l’exil de ma volonté et de me rapatrier dans la Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu offriras tes actions en les unissant aux miennes dans un acte de gratitude envers le saint Bébé, le priant de venir dans l’Égypte de ton coeur pour tout y transformer en Volonté de Dieu.
Oraison jaculatoire :

Ma Maman, enferme le petit Jésus dans mon coeur pour qu’il puisse tout y transformer en Divine Volonté.

 
Vingt-cinquième jour
Nazareth, place de la Divine Volonté.  Vie cachée à Nazareth.
L’âme à sa Reine Souveraine :

Douce Maman, me voici de nouveau à tes genoux maternels.  Je te vois en train de caresser le petit Enfant Jésus.  Tu lui racontes ton histoire d’amour et lui te raconte la sienne.  Oh !  que c’est magnifique de voir Jésus et sa Mère en train de converser !  L’ardeur de leur amour est telle qu’ils sont en ravissement.  Sainte Maman, garde-moi avec toi pour qu’en t’écoutant, j’apprenne à t’aimer et à toujours faire la Très Sainte Volonté de Dieu.
Leçon de la Reine du Ciel :

Chère enfant, j’avais hâte de te revoir pour continuer à te donner mes leçons au sujet du Royaume de la Divine Volonté implanté en moi à tout jamais.

La petite maison de Nazareth était un paradis pour ta Maman, pour le cher et charmant petit Jésus, de même que pour saint Joseph.  Étant le Verbe Éternel, mon cher Fils possédait totalement en lui la Divine Volonté.  Sa petite Humanité nageait dans des océans de lumière, de sainteté, de joie et de beautés infinies.  Quant à moi, je possédais la Divine Volonté par grâce.  Bien que je ne pouvais en embrasser la totalité comme mon cher Jésus — il était Dieu alors que moi j’étais une créature finie —, la Divine Volonté me remplissait à tel point que je participais à ses océans de lumière, de sainteté, d’amour, de beauté et de bonheur.  La lumière, l’amour et tout ce que possède la Divine Volonté qui émanaient de nous deux étaient tels que saint Joseph en était submergé et transformé.

Chère fille, le Royaume de la Divine Volonté régnait en force dans la maison de Nazareth.  Toutes nos petites activités, comme allumer le feu et préparer la nourriture, étaient immergées par la Divine Volonté et marquées de sainteté et d’amour purs.  Pour cette raison, chacun de nos actes, du plus petit au plus grand, étaient remplis de joie, de bonheur et de béatitude.  Nous étions inondés de ces bienfaits, comme sous une pluie de félicité toujours renouvelée.

Par nature, la Divine Volonté est source de joie.  Quand elle règne dans une créature, elle lui communique sa joie et son bonheur à travers chacun de ses actes.  Oh !  comme nous étions heureux !  Tout était paix et union parfaites, et chacun se sentait honoré d’obéir à l’autre.  Mon cher Fils lui-même était heureux de m’obéir et d’obéir à saint Joseph, même pour les tâches les plus simples.  Comme c’était magnifique de le voir aider son père putatif dans son travail d’artisan !  Que d’océans de grâces il faisait couler à travers tous ses actes pour le bénéfice de ses créatures !

Ma chère fille, dans cette maison de Nazareth, la Divine Volonté régnait totalement en l’Humanité de mon Fils et en ta Maman, pour que les familles humaines puissent vivre en son Royaume au moment où elles y seraient disposées.  Bien que mon Fils était Roi et que j’étais Reine, nous étions Roi et Reine sans sujets.  Notre Royaume, bien qu’il pouvait tout contenir et donner vie à tout, était désert parce que la Rédemption devait d’abord s’accomplir afin de disposer l’homme à entrer dans ce Royaume.

Et comme mon Fils et moi, qui possédions ce Royaume, nous appartenions à la fois à la famille humaine et à la famille divine — en vertu du Verbe incarné et du divin Fiat —, les créatures reçurent le droit d’entrer dans ce saint Royaume.  La Divinité concéda ce droit à l’humanité et laissa les portes ouvertes à quiconque voudrait y entrer.  C’est ainsi que notre vie cachée pendant tant d’années servit à préparer le Royaume de la Divine Volonté pour les créatures.  Et c’est pour cette raison que je veux tant te faire savoir ce que la Divine Volonté opéra en moi, afin que tu puisses quitter ta volonté et que, ta main dans la mienne, je puisse te conduire vers les bienfaits que j’ai préparés pour toi avec tant d’amour.

Dis-moi, fille de mon Coeur, veux-tu faire plaisir à ta Maman et à ton cher Jésus qui, avec tellement d’amour, t’attendent dans ce Royaume si saint pour que nous y vivions ensemble ?

Ma chère fille, je veux te signaler encore une autre facette de l’amour de Jésus dans cette maison de Nazareth.  Il fit de moi la dépositaire de sa propre Vie.  Quand Dieu commence un travail, il ne le laisse pas en suspens dans le vide, mais il cherche une créature où y déposer son oeuvre.  Autrement, il y aurait danger que son travail soit sans utilité, ce qui ne peut arriver.  Ainsi, mon cher Fils déposa en moi ses travaux, ses paroles, ses souffrances, et tout le reste.  Il déposa même son souffle en sa Maman.

Quand nous étions retirés dans notre petite maison, il me parlait avec douceur de l’Évangile qu’il allait prêcher aux foules ainsi que des sacrements qu’il allait instituer.  Il me confiait tout.  Déposant tout en moi, il me constitua chemin et source intarissable pour les créatures, parce que sa Vie et tous ses bienfaits devaient passer par moi pour le bénéfice de tous.

Oh !  comme je me sentais riche et heureuse par le fait que tout ce que mon Fils faisait était déposé en moi !  La Divine Volonté, qui régnait en moi, me donna la capacité de tout recevoir d’elle.  Et Jésus sentait qu’il recevait de moi un retour d’amour et de gloire pour la grande oeuvre de la Rédemption.  Que n’ai-je pas reçu de Dieu parce que je ne faisais jamais ma volonté, mais toujours la sienne ?  Tout, y compris la Vie de mon Fils, était à ma disposition.  Comme Jésus était toujours avec moi, je pouvais le donner à quiconque me le demandait avec amour.

Maintenant, ma chère fille, un petit mot pour toi.  Si tu fais toujours la Volonté de Dieu et ne fais jamais la tienne, et si tu vis en elle, moi, ta Maman, je déposerai tous les biens de mon Fils dans ton âme.  Oh !  comme tu te sentiras chanceuse !  Tu auras à ta disposition la Vie divine qui te procurera tout.  Agissant comme ta vraie Maman, je veillerai sur toi pour que cette Vie grandisse en toi et y forme le Royaume de la Divine Volonté.
L’âme :

Sainte Maman, je m’abandonne dans tes bras.  Je suis une toute petite ayant un besoin extrême de tes soins maternels.  Oh !  je te prie de prendre possession de ma volonté et de l’enfermer dans ton Coeur.  Et ne me la redonne jamais.  Ainsi, je serai heureuse et vivrai toujours dans la Divine Volonté.  De plus, je te rendrai heureuse, ainsi que mon cher Jésus.
Petite pratique :

Aujourd’hui, tu feras trois petites visites dans la maison de Nazareth pour y honorer la Sainte Famille, y récitant à chaque fois trois Notre Père, trois Je te salue Marie et trois Gloire au Père, en nous priant de t’admettre parmi nous.
Oraison jaculatoire :

Jésus, Marie et Joseph, prenez-moi avec vous pour que je puisse vivre avec vous dans le Royaume de la Divine Volonté.

 
Vingt-sixième jour
Séparation douloureuse.  Jésus dans sa vie publique et apostolique.
L’âme à sa Mère céleste :

Me voici de nouveau avec toi, ô ma Reine Maman.  Aujourd’hui, l’amour filial que j’ai pour toi m’invite à contempler la scène où Jésus s’est séparé de toi pour engager sa vie apostolique au milieu des créatures.  Sainte Maman, je sais que tu souffriras beaucoup, chaque séparation d’avec Jésus te coûtant ta vie.  Moi, ta fille, je ne veux pas te laisser seule ; je veux sécher tes larmes et briser ta solitude en te tenant compagnie.  Pendant que nous serons ensemble, daigne continuer de me donner tes précieux enseignements sur la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma chère enfant, ta compagnie me sera très agréable parce que ta présence me rappellera le premier cadeau que Jésus m’a donné : un cadeau de pur amour, fruit de son sacrifice et du mien, et qui me coûtera la vie de mon Fils.

Maintenant, écoute-moi bien.  Une vie de souffrance, de solitude et de longues séparations d’avec Jésus, mon plus grand Trésor, commença pour ta Maman.  Sa vie cachée était terminée et il ressentait un besoin d’amour irrésistible de sortir dans le public, de se faire connaître et de se mettre à la recherche de l’homme perdu dans le labyrinthe de sa volonté, cause de tous ses maux.  Le cher saint Joseph étant mort et, Jésus me quittant, je me trouvai toute seule dans ma petite maison.

Quand mon bien-aimé Jésus me demanda la permission de partir — parce qu’il ne faisait rien sans m’en prévenir auparavant —, j’ai senti mon Coeur se déchirer mais, sachant que c’était la Volonté Suprême, je prononçai immédiatement mon fiat.  Je n’ai pas hésité un instant et, dans le Fiat de mon Fils et le mien, nous nous sommes séparés.  Dans la force de notre amour, il me bénit et me quitta.  Je l’ai accompagné du regard aussi loin que je l’ai pu, puis, me retirant, je me suis abandonnée dans la Divine Volonté qui était toute ma vie.  Néanmoins, par sa puissance, la Divine Volonté ne nous laissa pas nous perdre de vue : je ressentais ses battements de coeur dans mon Coeur et il ressentait les miens dans son Coeur.

Chère fille, mon Fils m’avait été donné par la Divine Volonté et, comme ses dons sont permanents et éternels, mon union avec mon Fils n’a pas pris fin avec la séparation.  Personne ne pouvait m’éloigner de mon Fils, ni la mort, ni les souffrances, ni la séparation, car la Divine Volonté me l’avait donné.  Notre séparation était apparente mais, en réalité, nous étions toujours ensemble, animés par une volonté commune.

La lumière de la Divine Volonté me fit voir avec quelle méchanceté et quelle ingratitude les hommes traitaient mon Fils.  Il se rendit d’abord à Jérusalem.  Sa première visite se fit au saint Temple où il commença sa prédication.  Mais, quelle peine !  Ses paroles, pleines de vie, porteuses de paix, d’amour et d’ordre, étaient mal interprétées, mal écoutées, spécialement par les grands et les érudits.  Et quand il leur déclara qu’il était le Fils de Dieu, le Verbe du Père, celui qui venait pour les sauver, ils le prirent si mal qu’ils le dévoraient de leurs regards furieux.

Oh !  comme mon bien-aimé Jésus a souffert !  Le rejet de sa Parole de vie lui faisait ressentir la mort.  Moi, j’étais tout attentive et, en voyant saigner son Coeur divin, je lui offrais mon Coeur maternel pour recevoir les mêmes blessures que lui, pour le consoler et le soutenir quand il allait succomber.  Combien de fois, après ses exposés, je l’ai vu oublié de tous, sans personne pour le réconforter, tout seul à l’extérieur des murs de la cité, penché contre un arbre, pleurant et priant pour le salut de tous.  Moi, ta Maman, dans ma petite maison, je pleurais en même temps que lui.  À travers la lumière de la Divine Volonté, je lui envoyais mes pleurs comme soulagement et mes chastes étreintes maternelles pour le réconforter.

Même s’il se voyait rejeté par les grands et les érudits, mon Fils bien-aimé ne s’est pas arrêté, ni ne le pouvait.  Son amour ne s’arrêtait pas : il voulait les âmes.  Il s’entourait de pauvres, d’affligés, de malades, d’estropiés, d’aveugles, de muets, en sommes de gens oppressés de toutes les manières à cause du mal causé par la volonté humaine.  Mon cher Jésus les guérissait tous, les consolait et les instruisait.  Ainsi, il devint l’Ami, le Père, le Médecin et le Maître des pauvres.

Tout comme ce furent de pauvres bergers qui l’accueillirent à sa naissance, ce furent aussi des pauvres qui le suivirent durant les dernières années de sa vie ici-bas, jusqu’à sa mort.  Étant plus simples et moins attachés à leur jugement, les pauvres et les ignorants étaient plus favorisés et bénis par mon cher Fils ; ils étaient ses préférés.  C’est d’ailleurs ainsi qu’il a choisi de pauvres pêcheurs comme apôtres et piliers de son Église.

Ma chère fille, si je voulais te dire tout ce que mon Fils et moi avons accompli et souffert durant les trois années de sa vie publique, ce serait trop long.  Ce que je te recommande, c’est qu’en tout ce que tu pourras faire et souffrir, tu laisses la Divine Volonté être ton premier et ton dernier mouvement.  Dans cette Divine Volonté, je me suis séparée de mon Fils et c’est elle qui m’en donna la force.  De la même manière, si tu déposes tout dans l’Éternelle Volonté, tu trouveras la force pour tout, même dans les souffrances qui te coûteront ta vie.  Donne à ta Maman ta parole qu’on pourra toujours te trouver dans la Divine Volonté.  Ainsi, tu seras inséparable de moi et du Bien le plus grand : Jésus.
L’âme :

Très douce Maman, comme je compatis avec toi en te voyant souffrir à ce point !  Je t’en prie, verse tes larmes et celles de Jésus dans mon âme, afin de la rénover et de l’enfermer dans la Divine Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu me donneras toutes tes souffrances pour accompagner ma solitude et, dans chacune de ces souffrances, tu placeras un “je t’aime” pour Jésus et pour moi, pour réparer pour tous ceux qui ne veulent pas écouter les enseignements de Jésus.
Oraison jaculatoire :

Sainte Maman, que tes paroles et celles de Jésus descendent dans mon coeur et forment en moi le Royaume de la Divine Volonté.

 
Vingt-septième jour
L’heure de la souffrance arrive : la Passion de Jésus.  Un déicide.  Les pleurs de toute la nature.
L’âme à sa Mère douloureuse :

Ma chère Maman affligée, aujourd’hui plus que jamais, je sens le besoin irrésistible d’être auprès de toi.  Je ne veux pas me séparer de toi afin de pouvoir observer tes souffrances cruelles.  Je te demande de déposer en moi tes souffrances et celles de Jésus, y compris sa mort, pour qu’elles puissent produire en moi la grâce de continuellement faire mourir ma volonté et faire monter en moi la vie de la Divine Volonté.
Leçon de la Reine des Douleurs :

Ma très chère fille, ne me refuse pas ta compagnie dans cette si grande douleur.  La Divinité avait décrété le moment du dernier jour de mon Fils ici-bas.  L’un de ses apôtres venait de le trahir en le remettant aux mains des Juifs pour qu’on le fasse mourir.  Dans un excès d’amour, et ne voulant pas quitter ses enfants, mon cher Fils venait d’instituer le sacrement de l’Eucharistie, afin que quiconque le désirera puisse le posséder.

Ma chère fille, mon Fils était donc sur le point de s’envoler vers sa Patrie céleste.  La Divine Volonté me l’avait donné, c’est en elle que je l’avais reçu et c’est en elle que j’allais le laisser partir.  Mon Coeur était en pièces.  Des mers de douleurs m’inondaient.  Je sentais ma vie me quitter à cause de ces atroces souffrances.  Mais je ne pouvais rien refuser à la Divine Volonté : j’étais prête à le sacrifier de mes propres mains si elle me le demandait.  La force de la Divine Volonté est absolue.  Je ressentais une telle force par elle que j’étais prête à mourir plutôt que de lui refuser quoi que ce soit.

Ma chère fille, mon Coeur était accablé de souffrances.  La seule pensée que mon Fils, mon Dieu, ma Vie, allait mourir était plus que la mort pour ta Maman.  Cependant, je savais que je devais continuer à vivre.  Quelle torture !  Quelles lacérations profondes transperçaient mon Coeur de part en part !

Ma chère fille, c’est très pénible pour moi de te raconter ces choses, mais je le dois.  Dans ces souffrances profondes et dans celles de mon cher Fils, il y avait ton âme, ta volonté humaine qui ne s’était pas laissée dominer par celle de Dieu.  Nous l’avons recouverte de nos souffrances, nous l’avons embaumée, nous l’avons fortifiée pour qu’elle puisse être disposée à recevoir la vie de la Divine Volonté.

Ah !  si la Divine Volonté ne m’avait pas soutenue en m’accordant ses déversements infinis de lumière, de joie et de bonheur en même temps que je subissais mes cruelles souffrances, je serais morte à chacune des souffrances de mon cher Fils !  Quelle torture j’ai vécue quand j’ai vu son visage si mortellement pâle et triste et qu’il m’a dit d’une voix au bord des sanglots : « Au revoir, Maman !  Bénis ton Fils et donne-moi la permission de mourir.  Comme ce fut par mon divin Fiat et par le tien que j’ai été conçue, ce doit être par ces deux fiats que je mourrai.  Vite, ô ma chère Maman, prononce ton Fiat et dis-moi : “Je te bénis et je te donne la permission de mourir crucifié. ” C’est ainsi que le veut la Volonté Éternelle et la mienne.  » Quelle douleur atroce ces paroles firent monter dans mon Coeur !

Toutefois, je dois le dire, il n’y avait pas en nous de souffrances imposées : tout était volontaire.  Ainsi, nous nous sommes bénis l’un l’autre et, échangeant nos regards consternés, mon cher Fils, ma douce Vie, me quitta.  Et moi, ta Maman affligée, je restai.  Cependant, les yeux de mon âme ne l’ont jamais perdu de vue.  Je l’ai suivi au Jardin dans son effroyable Agonie.

Comme mon Coeur a saigné quand je l’ai vu abandonné de tous, même de ses fidèles apôtres qui venaient de s’enfuir !  Ma fille, l’abandon des personnes chères est une des plus grandes souffrances que le coeur humain puisse subir aux heures difficiles.  Ce fut particulièrement le cas pour mon Fils qui avait tant aimé et béni ses apôtres et qui était en train de donner sa vie pour eux.  Quelle douleur !  Quelle douleur !

En le voyant agoniser et transpirer le sang, j’agonisais avec lui et le soutenais de mes bras maternels.  J’étais inséparable de lui.  Ses douleurs se reflétaient dans mon Coeur liquéfié par la souffrance et l’amour : je ressentais ses souffrances plus que si elles avaient été les miennes.  Je l’ai suivi ainsi toute la nuit.  Il n’y avait aucune souffrance ou accusation dont il était affligé que je ne ressentais fortement dans mon Coeur.

À l’aube, je ne pouvais plus résister : accompagnée du disciple Jean, de Marie Madeleine et d’autres pieuses femmes, je l’ai suivi physiquement d’un tribunal à l’autre.

Ma chère fille, j’entendis le bruit des fouets qui s’abattaient sur le corps nu de mon Fils.  J’entendais les moqueries, les rires sataniques, les coups portés à sa tête pendant qu’on le couronnait d’épines.  Je le vis quand Pilate le montra au peuple, complètement défiguré, méconnaissable.  Mes oreilles furent abasourdies par les hurlements de la foule qui criait : « Crucifie-le, crucifie-le !  » Je le vis prendre sa croix sur ses épaules et la porter, épuisé et à bout de souffle.  Ne pouvant plus supporter cette vue, je pressai le pas et vint lui donner un dernier baiser et sécher son visage couvert de sang.  Mais les cruels soldats n’eurent aucune pitié pour nous : ils le tirèrent brusquement avec des cordes et le firent tomber.

Chère fille, quelle peine déchirante ce fut pour moi de ne pouvoir aider mon Jésus ainsi torturé !  Chacune de ses souffrances transperçait mon Coeur.

Finalement, je l’ai suivi au Calvaire où, au milieu de douleurs inouïes et d’horribles contorsions, on le cloua sur la croix et l’éleva.  C’est seulement alors qu’il me fut concédé d’être au pied de la croix.  Et c’est de là que je reçus des lèvres de mon Fils mourant le cadeau de tous mes enfants, ainsi que le sceau de ma maternité sur toutes les créatures.  Peu après, au milieu de spasmes effrayants, il rendit son dernier souffle.

Toute la nature entra en deuil et pleura la mort de son Créateur !  Le soleil s’obscurcit et, horrifié, se retira de la surface de la terre.  La terre manifesta sa peine par un fort tremblement et s’ouvrit à plusieurs endroits.  Tout était en pleurs.  Des sépulcres s’ouvrirent et des morts ressuscitèrent.  Même le voile du Temple manifesta sa désolation : il se déchira.  Tout perdit sa joie et tomba dans la terreur et la peur.  Ma fille, ta Maman était pétrifiée de douleurs en attendant de recevoir son cher Fils dans ses bras pour le déposer dans le sépulcre.

Je veux maintenant, à travers mes douleurs et celles de mon Fils, te parler de la méchanceté de la volonté humaine.  Regarde mon cher Jésus horriblement défiguré dans mes bras affligés.  Il est le portrait réel du mal que la volonté humaine inflige aux pauvres créatures.  Mon cher Fils voulut subir ces si grandes souffrances pour réhabiliter cette volonté humaine plongée dans des abîmes insondables de misères.  Chaque souffrance de Jésus et chacune des miennes appelaient cette volonté à revenir dans la Volonté Divine.  Notre amour est si grand que, pour placer cette volonté humaine en sûreté, nous l’avons noyée de nos douleurs.

En ce jour de si grands tourments, place ta volonté entre les mains de ta Maman pour qu’elle l’enferme dans les plaies sanglantes de Jésus comme la plus belle victoire de sa Passion et de sa mort, et comme le triomphe de mes propres souffrances.
L’âme :

Mère des Douleurs, tes paroles blessent mon coeur.  Je me sens mourir en apprenant que c’est à cause de ma volonté rebelle que tu as tant souffert.  Je te prie d’enfermer cette volonté dans les plaies de Jésus pour qu’elle s’abreuve des souffrances de Jésus et des tiennes.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras embrasser les plaies de Jésus en faisant cinq actes d’amour et en me priant pour que mes douleurs scellent ta volonté dans l’ouverture de son saint côté ouvert.
Oraison jaculatoire :

Que les plaies de Jésus et les souffrances de ma Maman me procurent la grâce de la résurrection de ma volonté dans la Divine Volonté.

 
Vingt-huitième jour
Les limbes.  L’attente.  La victoire sur la mort : la Résurrection.
L’âme à sa Reine Maman :

Mère transpercée, sachant que tu es toute seule, sans ton Jésus bien-aimé, ta chère fille veut te tenir compagnie dans ta si grande désolation.  Sans Jésus, tout est désolation pour toi.  En toi se bousculent bien des souvenirs : ses atroces souffrances ; le son harmonieux de sa voix qui résonne encore dans tes oreilles ; son regard charmant, tantôt doux, tantôt triste, tantôt gonflé de larmes, mais toujours fascinant.  Privé de tout cela, ton Coeur maternel est transpercé comme par une épée tranchante.

Maman désolée, ta fille veut te soulager et compatir avec toi.  J’aimerais être Jésus pour pouvoir te donner tout l’amour, tout le réconfort, tout le soulagement et toute la compassion que Jésus lui-même aurait aimé te donner dans ta si grande désolation.  Le doux Jésus m’a donnée à toi comme enfant : prends-moi à sa place dans ton Coeur et je serai tout pour ma Maman ; je sécherai ses larmes et lui tiendrai compagnie.
Leçon de la Mère désolée :

Ma très chère fille, je te remercie pour ta compagnie, mais si tu veux vraiment qu’elle me soit douce et chère, porteuse de soulagement pour mon Coeur transpercé, n’accorde aucun souffle de vie à ta volonté humaine et que la Divine Volonté soit en toi opérante et dominante.  Alors, oui, je t’échangerai contre mon Jésus parce que, sa Volonté étant en toi, je sentirai Jésus dans ton coeur.  Oh !  que je serai heureuse de voir en toi les premiers fruits de ses souffrances et de sa mort !  En trouvant mon bien-aimé Jésus présent dans ma fille, mes souffrances se changeront en joies et mes douleurs en conquêtes.

Fille de mes douleurs, écoute-moi bien.  Dès que mon Fils eut rendu son dernier souffle, triomphant, glorieux et exultant, il descendit dans les limbes, cette prison où se trouvaient tous les patriarches, les prophètes, le premier père Adam, le cher saint Joseph, mes saints parents, et tous ceux qui étaient sauvés en vertu des mérites du Rédempteur futur.  J’étais inséparable de mon Fils.  Même la mort ne pouvait me séparer de lui.  C’est ainsi que, malgré ma grande affliction, je l’ai suivi dans les limbes.  J’ai été spectatrice de la grande fête que cette multitude de gens firent à mon Fils, lui qui venait de tant souffrir et dont le premier geste après sa Passion fut pour eux, pour les béatifier et les amener avec lui dans la gloire céleste.

C’est ainsi que, dès après sa mort, les conquêtes et la gloire commencèrent pour Jésus et pour tous ceux qui l’aimaient.  Cela, chère fille, illustre le fait que lorsque la créature donne la mort à sa volonté en l’unissant à celle de Dieu, les conquêtes commencent dans l’ordre divin, la gloire et la joie commencent, même au milieu des plus grandes souffrances.

Pendant les trois jours où mon Fils était dans le tombeau et alors que je le suivais sans cesse avec les yeux de mon âme, je sentais en moi une telle hâte qu’il ressuscite que, dans l’ardeur de mon amour, je répétais sans cesse : « Ressuscite, ma Gloire !  Ressuscite ma Vie !  » Mes désirs étaient si ardents et mes soupirs si enflammés que j’en étais littéralement consumée.

Pendant que je vivais ces ardents désirs, je vis mon cher Fils, accompagné par cette grande multitude de gens, quitter les limbes et se rendre au sépulcre.  C’était l’aube du troisième jour.  Comme toute la nature avait pleuré sur lui, elle était maintenant transportée de joie.  Le soleil accéléra sa course pour être présent quand mon Fils reviendrait de la mort.  Mais, quelle merveille, avant de ressusciter, il montra à cette multitude de gens sa sainte Humanité tout ensanglantée, blessée et défigurée, afin qu’ils voient ce à quoi elle avait été réduite par amour pour eux !  Tous étaient bouleversés et en admiration devant ces excès d’amour et le grand prodige de la Rédemption.

Ma fille, comme j’aurais désiré ta présence au moment de la Résurrection de mon Fils !  Il était toute majesté.  Sa Divinité, unie à son âme, fit jaillir des mers de lumière et de beauté féeriques, au point d’en remplir le Ciel et terre.  Triomphalement, en faisant usage de sa puissance, il commanda à son Humanité morte de recevoir de nouveau son âme et de ressusciter pour une vie immortelle.  Quel acte solennel !  Mon cher Jésus triompha de la mort en disant : « Mort, tu ne seras plus mort, mais vie !  »

Par cet acte triomphal, il confirma qu’il était homme et Dieu, il confirma sa doctrine, ses miracles, la vie des sacrements et la vie entière de l’Église.  Non seulement cela, il triompha sur les volontés humaines affaiblies et presque mortes au bien, pour faire entrer en elles la vie de la Divine Volonté qui devait apporter aux créatures la plénitude de la sainteté et de tous les biens.  En même temps, il sema dans tous les corps le germe de leur résurrection à la gloire éternelle.  Ma fille, la Résurrection de mon Fils renferme tout, dit tout, confirme tout ; elle est l’acte le plus solennel qu’il fit par amour pour les créatures.

Écoute-moi bien encore, chère fille.  Je veux te parler comme une maman qui aime beaucoup son enfant en t’expliquant ce que signifie accomplir la Volonté de Dieu et en vivre.  Mon Fils et moi, nous sommes pour toi des exemples.  Nos vies furent remplies de souffrances, de pauvreté et d’humiliations, au point que mon Fils bien-aimé mourut de souffrances.  Mais, dans tout cela coulait la Divine Volonté.

La Divine Volonté était la vie de nos souffrances.  Elle nous rendit vainqueurs et triomphants, au point de changer la mort en vie.  En voyant ce grand bien, nous nous offrions volontairement à la souffrance.  Parce que la Divine Volonté était en nous, personne ne pouvait nous en imposer.  Souffrir était en notre pouvoir et nous appelions la souffrance comme la nourriture et le triomphe de la Rédemption, afin de pouvoir apporter tous les biens au monde entier.

Ma chère fille, si ta vie et tes souffrances ont comme centre la Divine Volonté, sois certaine que le doux Jésus t’emploiera avec tes souffrances pour donner aide, lumière et grâce à tout l’univers.  Prends courage, parce que la Volonté Divine peut faire des choses grandioses partout où elle règne.  En toute circonstance, mire-toi en moi et en ton doux Jésus, et va de l’avant.
L’âme :

Sainte Maman, si tu m’aides et me protèges sous ton manteau en étant ma sentinelle céleste, je suis certaine que je pourrai convertir toutes mes souffrances en Volonté de Dieu et que je pourrai te suivre pas à pas dans les chemins infinis de la Divine Volonté.  Le charme de ton amour maternel et ta puissance seront alors vainqueurs de ma volonté, laquelle tu échangeras contre la Divine Volonté.  Par conséquent, ô ma Mère, je me confie à toi et m’abandonne totalement entre tes bras maternels.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu diras sept fois : « Non pas ma volonté, mais celle de Dieu », en offrant tes souffrances pour obtenir la grâce de toujours accomplir la Volonté de Dieu.
Oraison jaculatoire :

Ma Maman chérie, par la Résurrection de ton Fils, fais-moi ressusciter dans la Divine Volonté.

 
Vingt-neuvième jour
Les apparitions de Jésus.  Les apôtres fugitifs se rassemblent auprès de Marie,
Arche de salut et de pardon.  Jésus part pour le Ciel.
L’âme à sa Maman Reine :

Maman admirable, me voici de nouveau sur tes genoux maternels.  Je veux m’unir à toi durant la fête en l’honneur de la Résurrection de notre cher Jésus.  Comme tu me sembles bien aujourd’hui : toute amabilité, toute douceur, toute joie !  J’ai l’impression que tu ressuscites avec ton Jésus.  Ô sainte Maman, ne m’oublie pas dans cette joie et ce triomphe.  Dépose dans mon âme la semence de la Résurrection, afin que je ressuscite pleinement dans la Divine Volonté et que je sois toujours unie à toi et à mon doux Jésus.
Leçon de la Reine du Ciel :

Fille bénie de mon Coeur, ma joie et mon triomphe furent immenses à la Résurrection de mon Fils.  Je me sentis renaître et ressusciter en lui.  Mes souffrances se changèrent en joies et en mers de grâces, de lumière, d’amour et de pardons pour les créatures.  Elles consolidèrent ma maternité sur tous les enfants que Jésus m’avait donnés avec le sceau de mes souffrances.

Chère fille, tu dois savoir qu’après la mort de mon Fils, je me suis retirée dans le Cénacle en compagnie de mes bien-aimés Jean et Marie Madeleine.  J’avais le Coeur transpercé parce que seulement l’apôtre Jean était avec moi.  Dans mon chagrin, je me disais : « Les autres apôtres, où sont-ils ?  »

Cependant, quand ils apprirent que Jésus était mort, touchés par des grâces spéciales et tout émus, il me rejoignirent un à un et se regroupèrent autour de moi comme une couronne.  En pleurant, ils me demandaient pardon d’avoir abandonné leur Maître et pris la fuite.  Je les recevais maternellement dans l’arche de refuge de mon Coeur.  Je les assurais du pardon de mon Fils et les encourageais à ne pas avoir peur.  Je leur expliquais que leur destin était entre mes mains parce Jésus me les avait donnés comme enfants et que je les considérais vraiment comme tels.

Fille bénie, j’étais présente à la Résurrection de mon Fils, mais je ne l’ai mentionné à personne, attendant que lui-même se manifeste en tant que Ressuscité, glorieusement et triomphalement.  La première personne à le voir fut l’heureuse Marie Madeleine, ensuite les pieuses femmes.  Chacun venait me dire qu’il avait vu Jésus ressuscité et que le tombeau était vide.  Je les écoutais et les affermissais dans la foi en la Résurrection.

Quand vint le soir, presque tous les apôtres l’avaient vu et se disaient enthousiastes d’avoir été les apôtres de Jésus.  Quel changement, ma fille !  Les apôtres en fuite figurent ceux qui se laissent dominer par leur volonté humaine.  Ils ont abandonné leur Maître, ils se sont cachés parce qu’ils avaient peur.  Même Pierre a renié Jésus trois fois.  Oh !  s’ils avaient été dominés par la Divine Volonté, jamais ils n’auraient fui leur Maître ; au contraire, courageusement et en vainqueurs, ils seraient restés à ses côtés et se seraient sentis honorés de sacrifier leur vie pour lui.

Chère fille, mon Fils bien-aimé Jésus ressuscité resta quarante jours sur la terre et apparut souvent aux apôtres et aux disciples pour les conforter dans la foi et dans la certitude de sa Résurrection.  Quand Jésus n’était pas avec ses apôtres, il était avec sa Mère dans le Cénacle, entouré des âmes sorties des limbes.

Les quarante jours terminés, Jésus instruisit ses apôtres et, leur laissant sa Mère comme guide et éducatrice, il leur promit la descente du Saint-Esprit.  Puis, les bénissant tous, il s’éleva vers la voûte des cieux, accompagné de la multitude des âmes sorties des limbes.  Tous ceux qui étaient présents — et ils étaient nombreux — le virent s’élever.  Quand il fut très haut dans le ciel, un nuage de lumière le déroba à leur vue.

Ta Maman le suivit jusqu’au Ciel et fut présente à la grande fête de l’Ascension.  La Patrie céleste ne m’était pas inconnue et, sans moi, la célébration de mon Fils monté aux Ciel n’aurait pas été complète.

Maintenant, chère fille, un petit mot pour toi.  Tout ce que tu as entendu et admiré n’était rien d’autre que des manifestations de la puissance de la Divine Volonté agissant en mon Fils et en moi.  C’est pourquoi je souhaite tellement que la vie de la Divine Volonté soit en toi et y agisse pleinement.  Tous l’ont en eux, mais la majorité l’étouffent en la gardant à leur service.  Alors qu’elle pourrait opérer en eux des prodiges de sainteté, de grâces et accomplir des oeuvres dignes de sa puissance, elle est contrainte de demeurer les bras croisés.  Sois donc attentive et laisse le ciel de la Divine Volonté se répandre en toi et, avec sa puissance, y faire ce qu’elle veut, comme elle le veut.
L’âme :

Très sainte Maman, tes leçons magnifiques m’enchantent.  Comme je désire que la vie de la Divine Volonté opère en mon âme !  Moi aussi, je veux être inséparable de mon Jésus et de toi, ma Maman.  Cependant, pour en être certaine, fais-moi la promesse de garder ma volonté enfermée dans ton Coeur maternel.  Et même si tu vois que cela me coûte beaucoup, ne me la rends jamais.  De cette manière, je serai certaine ; autrement, tout ne sera que paroles sans actes.  Voilà pourquoi ta fille se recommande à toi et place toute son espérance en toi.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu feras trois génuflexions en mémoire de l’Ascension de mon Fils dans les Cieux et tu prieras pour qu’il te fasse t’élever avec lui dans la Divine Volonté.
Oraison jaculatoire :

Douce Maman, par ta puissance, triomphe de mon âme et fais-moi renaître dans la Divine Volonté.

 
Trentième jour
Marie, Barque de la nouvelle Église, instruit les apôtres.  La descente du Saint-Esprit.
L’âme à sa céleste Maman :

Me voici de nouveau avec toi, ô céleste Souveraine.  Je me sens si attirée vers toi que je compte les minutes quand le temps approche où tu vas me donner une nouvelle leçon.  Ton amour maternel m’enchante et m’inonde de joie.  Je suis persuadée que ma Maman me donnera tant d’amour et de grâces que ma volonté humaine se laissera attirer par la Divine Volonté qui remplira mon âme de ses mers de lumière et mettra son sceau sur chacune de mes actions.  Ô sainte Maman, ne me laisse plus jamais seule et fais descendre l’Esprit Saint en moi pour qu’il brûle tout ce qui n’appartient pas à la Divine Volonté.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille bénie, tes propos rejoignent mon Coeur et m’amènent à verser en toi des océans de grâces.  Oh !  comme elles coulent à flots en toi pour te donner la vie de la Divine Volonté.  Si tu me fais totalement confiance, je ne te laisserai plus jamais, je serai toujours avec toi pour te donner la nourriture de la Divine Volonté dans chacune de tes actions, chacun de tes mots et chacun de tes battements de coeur.

Maintenant, écoute-moi bien, ma fille.  Notre plus grand Bien, Jésus, monta au Ciel où il est maintenant avec son Père Céleste, plaidant pour ses enfants et ses frères de la terre.  De sa Patrie céleste, il regarde chacun.  Personne ne lui échappe.  Son amour pour ses enfants — et les miens — était si grand qu’il laissa sa Mère sur la terre pour les consoler, les assister, les instruire et leur tenir compagnie.

Tu dois savoir que lorsque mon Fils partit pour le Ciel, je suis demeurée avec les apôtres dans le Cénacle pour y attendre le Saint-Esprit avec eux.  Ils se tenaient autour de moi et nous priions ensemble.  Ils ne faisaient rien sans me demander conseil.  Quand je prenais la parole pour les instruire et leur raconter des anecdotes qu’ils ne connaissaient pas concernant mon Fils — par exemple les détails de sa naissance, ses pleurs d’enfant, son caractère aimable, divers incidents de notre séjour en Égypte, les si nombreuses merveilles de notre vie cachée à Nazareth —, oh !  comme ils m’écoutaient avec attention !  Ils étaient enchantés d’apprendre tant de choses et d’entendre tant d’enseignements que Jésus m’avait donnés pour que je les leur communique.

En fait, mon Fils ne leur avait presque rien révélé sur lui-même, me réservant la tâche de leur dire combien il les aimait et de leur faire connaître beaucoup de détails sur lui-même que seule sa Mère connaissait.  Ma fille, j’étais pour les apôtres plus que la lumière du jour, j’étais la barque dans laquelle ils trouvaient refuge pour y être en sécurité, à l’abri des dangers.  Je peux dire que je portais l’Église naissante sur mes genoux maternels que mes bras étaient la barque avec laquelle je la menais à bon port — ce que je fais toujours.

Puis arriva le moment de la descente du Saint-Esprit que mon Fils leur avait promise.  Quelle transformation s’ensuivit, ma fille !  Ils reçurent une science nouvelle, une force d’âme invincible, un amour ardent.  Une nouvelle vie commença pour eux.  Courageux et braves, ils se séparèrent et allèrent partout dans le monde pour faire connaître la Rédemption et donner leur vie pour leur Maître.  Je restai avec le bien-aimé Jean et fus obligée de quitter Jérusalem quand débuta le temps des persécutions.

Ma chère fille, tu dois savoir que mon magistère se continue encore dans l’Église.  Il n’y a rien qui ne vienne par moi.  Je peux dire que je me dévoue totalement par amour pour mes enfants et que je les nourris de mon lait maternel.  Dans les temps actuels, je manifeste à mes enfants un amour encore plus spécial en leur faisant connaître comment toute ma vie s’est déroulée dans le Royaume de la Divine Volonté.

C’est pourquoi je te veux sur mes genoux, dans mes bras maternels, comme dans une barque où tu seras certaine de vivre dans l’océan de la Divine Volonté.  Je ne pourrais te donner une plus grande grâce.  Ah !  je t’en prie, rends heureuse ta Maman, viens vivre dans ce Royaume si saint !  Et quand tu t’apercevras que ta volonté veut reprendre vie, viens te réfugier dans la barque sécuritaire de mes bras en me disant : « Maman, ma volonté veut me trahir, je te la confie afin que tu la remplaces par la Divine Volonté.  »

Oh !  comme je serai heureuse quand je pourrai dire : « Ma fille est toute mienne parce qu’elle vit dans la Divine Volonté.  » Je ferai descendre l’Esprit Saint dans ton âme pour qu’il y brûle tout ce qui s’y trouve d’humain et que, par son souffle rafraîchissant, il te dirige et te confirme dans la Divine Volonté.
L’âme :

Divine Maîtresse, je sens mon coeur attristé au point de mouiller tes mains maternelles de mes larmes, car je crains de ne pas pouvoir mettre à profit tes enseignements et tes soins maternels.  Ma chère Maman, aide-moi, fortifie-moi et fais fuir mes craintes.  En m’abandonnant dans tes bras, je serai certaine de vivre complètement immergée dans la Divine Volonté.
Petite pratique :

Aujourd’hui, pour m’honorer, tu réciteras sept Gloire au Père en l’honneur du Saint-Esprit, le priant pour que ses prodiges soient renouvelés dans toute la sainte Église.
Oraison Jaculatoire :

Maman céleste, verse les flammes du Saint-Esprit dans mon coeur afin qu’elles brûlent en moi tout ce qui n’est pas Volonté de Dieu.

 
Trente et unième jour
Passage de la terre au Ciel.  Entrée glorieuse dans le Ciel.  Le Ciel et la terre célèbrent.
L’âme à sa glorieuse Reine :

Ma chère Maman du Ciel, me voici de nouveau dans tes bras maternels.  Un sourire doux et radieux apparaît sur tes lèvres très pures.  J’ai l’impression que tu vas me raconter quelque chose qui me surprendra.  Sainte Maman, je te prie de toucher mon esprit de tes mains maternelles et de libérer mon coeur pour que je puisse bien comprendre tes saintes leçons et les mettre en pratique.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille chérie, ta Maman a le coeur en fête aujourd’hui, parce que je vais te parler de mon départ de la terre pour le Ciel le jour où prit fin mon accomplissement de la Volonté Divine sur la terre.  En fait, durant toute ma vie, aucune respiration, aucun battement de coeur, aucune action ne se sont produits en moi sans la participation totale et exclusive de la Divine Volonté.  Cela m’a tellement embellie, enrichie et sanctifiée que les anges eux-mêmes en sont émerveillés.

Tu dois savoir qu’avant mon départ pour la Patrie céleste, je me rendis une dernière fois à Jérusalem avec mon Jean bien-aimé.  C’était la dernière fois que je voyageais sur la terre dans mon corps mortel et, comme si la création elle-même le savait, elle se prosternait à mon passage.  Depuis les poissons de la mer jusqu’aux plus petits oiseaux que je croisais, tous voulaient être bénis par leur Reine.  Je les bénissais et leur faisais mes adieux.  C’est ainsi que je suis arrivée à Jérusalem où je me suis retirée dans un appartement que Jean avait choisi pour moi et où je me suis enfermée pour ne plus en ressortir.

Là, j’ai commencé à ressentir un tel martyre d’amour, un tel ardent désir de rejoindre mon Fils au Ciel, que je me sentais consumée, malade d’amour, défaillante à en perdre connaissance.  En réalité, je n’avais jamais connu la maladie ni même la plus légère indisposition.  Ayant été conçue sans péché et ayant toujours vécu dans la Divine Volonté, je n’avais aucun germe de mal en moi.

Si j’ai connu tant de souffrances dans ma vie, elles étaient toutes d’ordre surnaturel et elles étaient des triomphes et des honneurs pour moi.  Par elles, ma maternité n’était pas stérile et me permettait de conquérir beaucoup d’enfants.  Vois-tu, ma chère fille, ce que signifie vivre dans la Divine Volonté ?  Cela signifie perdre le germe de ce qui produit, non pas les honneurs et les triomphes, mais les faiblesses, les misères et les défaites.

Chère fille, écoute bien les dernières paroles de ta Maman qui va partir pour le Ciel.  Je ne partirais pas heureuse si je ne te savais pas en sûreté.  C’est pourquoi je veux te donner mon testament en te laissant comme dot cette Divine Volonté que je possédais et qui m’a rendue pleine de grâces, au point de faire de moi la Mère du Verbe, la Dame et Reine du Coeur de Jésus, et la Mère et Reine de chacun.

Ma fille, nous sommes au dernier jour du mois de mai, ce mois qui m’est consacré.  Je t’ai parlé avec beaucoup d’amour de ce que la Divine Volonté a accompli en moi, des grands bienfaits qu’elle sait accorder et de ce que signifie se laisser dominer par elle.  Je t’ai aussi parlé des grands maux que peut causer la volonté humaine.  Crois-tu que ces propos n’étaient que de simples narrations ?  Non, non !  Quand ta Maman parle, c’est qu’elle veut donner dans toute l’ardeur de son amour.  Avec chaque mot que je t’ai dit, j’ai uni ton âme à la Divine Volonté et préparé pour toi une dot par laquelle tu pourras vivre riche, heureuse et remplie de force divine.

Maintenant que je suis sur le point de partir, accepte mon testament.  Puisse ton âme être le papier sur lequel j’inscrirai l’attestation de la dot que je te laisse avec la plume d’or de la Divine Volonté et l’encre de l’amour ardent qui me consume.

Fille bénie, assure-moi que tu ne feras plus jamais ta volonté.  Place ta main sur mon Coeur maternel et promets-moi de l’y enfermer.  Ainsi, ne l’ayant pas en ta possession, tu n’auras plus l’occasion de t’en servir.  Je l’emporterai avec moi dans le Ciel comme le trophée de la victoire de mon enfant.

Chère fille, écoute les dernières paroles de ta Maman qui se meurt de pur amour.  Reçois ma dernière bénédiction comme le sceau de la vie de la Divine Volonté que je te laisse, laquelle sera ton ciel, ton soleil, ton océan d’amour et de grâces.  Durant ces derniers moments, ta Maman céleste veut t’inonder d’amour et se verser complètement en toi pour qu’elle puisse t’entendre dire que tu es prête à faire n’importe quel sacrifice, y compris mourir, plutôt que de donner un souffle de vie à ta volonté.  Dis-le-moi, ma fille, dis-le-moi !
L’âme :

Sainte Maman, dans l’ardeur de ma souffrance, je te dis en pleurant que si tu vois que je suis sur le point de faire un seul acte de ma volonté, fais-moi mourir.  Viens toi-même prendre mon âme dans tes bras et emmène-moi dans le Ciel.  De tout mon coeur, je jure de ne plus jamais faire ma volonté.
La Reine d’amour :

Fille bienheureuse, comme je suis contente !  Je n’aurais pas pu me décider à te raconter mon départ pour le Ciel sans être sûre que ma fille soit en sécurité sur la terre, avec le cadeau de la Divine Volonté en sa possession.  Sache que, du haut du Ciel, je ne te laisserai pas orpheline : je te guiderai en toutes choses, des plus petites jusqu’aux plus grandes.  Appelle-moi et je viendrai aussitôt pour agir auprès de toi comme ta Maman.

Chère fille, écoute-moi bien.  J’étais malade d’amour.  Pour consoler les apôtres et pour me consoler moi-même, la Divine Volonté permit, en intervenant même d’une manière prodigieuse, que tous les apôtres, sauf un, puissent se trouver autour de moi comme une couronne quand j’allais partir pour le Ciel.  Tous pleuraient d’émotion.  Je les consolai et leur confiai d’une façon toute spéciale l’Église naissante.  Je leur donnai ma bénédiction maternelle, renforçant ainsi dans leur coeur leur paternité d’amour pour les âmes.

Mon cher Fils ne faisait que venir du Ciel et y remonter ; il ne pouvait attendre sa Maman plus longtemps.  Je rendis mon dernier souffle dans l’infini de la Divine Volonté et dans le pur amour, et mon Fils me reçut dans ses bras et m’emmena au Ciel au milieu des choeurs angéliques qui me louaient en tant que leur Reine.

Je peux dire que le Ciel s’est vidé pour venir à ma rencontre.  Tous célébraient et disaient en choeur : « Quelle est celle-ci qui vient de l’exil, toute fidèle à son Seigneur, toute belle, toute sainte, avec le sceptre de Reine ?  Sa grandeur est telle que les Cieux s’inclinent pour la recevoir.  Aucune autre créature n’est entrée dans ces régions célestes aussi parée et brillante.  Elle est si puissante qu’elle a la suprématie sur tout.  »

Maintenant, ma fille, veux-tu savoir qui est celle que tout le Ciel chanta avec tant de ravissement ?  Elle est celle qui n’a jamais fait sa propre volonté.  La Divine Volonté fut d’une telle abondance envers moi qu’elle déploya pour moi des cieux encore plus beaux, des soleils encore plus brillants, des mers de beauté, d’amour et de sainteté me permettant de communiquer lumière, amour et sainteté à tous, et de tout enclore en moi.

C’est la Divine Volonté agissant en moi qui a accompli de si grands prodiges.  Je fus la seule créature à s’être présentée au Ciel en ayant accompli sur la terre la Divine Volonté comme elle l’est au Ciel.  Cette Divine Volonté avait établi son Royaume dans mon âme.  En me regardant, la cour céleste s’émerveillait : elle retrouvait en moi le soleil, l’océan, le Ciel.  Elle trouvait aussi en moi la très resplendissante terre de mon humanité, ornée des plus belles fleurs.  Enchantée, toute la cour céleste s’exclamait : « Comme elle est belle !  Tout est rassemblé en elle !  Il ne lui manque rien !  Elle est la seule oeuvre complète de toute la Création !  »

Maintenant, fille bénie, tu dois savoir que ce fut la première fête à être célébrée dans le Ciel en l’honneur de la Divine Volonté qui avait accompli tant de prodiges en moi.  Avec mon entrée au Ciel, la cour céleste célébra les choses belles et grandioses que la Divine Volonté peut accomplir dans une créature.  Une telle fête ne s’est jamais répétée depuis.  C’est pourquoi ta Maman veut tant que la Divine Volonté règne d’une façon absolue dans les âmes, pour que puisse se répéter de si grands prodiges et de si merveilleuses fêtes.
L’âme :

Ô Maman d’amour, Impératrice souveraine, du Ciel où tu règnes glorieusement, tourne ton regard miséricordieux vers la terre et aie pitié de moi.   Oh !   comme j’ai besoin de ma chère Maman !  Sans elle, tout est chancelant en moi.  Ne m’abandonne pas au plein milieu de ma route, mais continue de me guider jusqu’à ce que tout soit converti en Volonté de Dieu en moi.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu réciteras trois Gloire au Père à la Très Sainte Trinité pour la remercier, en mon nom, pour la grande gloire qu’elle m’a donnée quand je fus reçue dans le Ciel.  De plus, tu me prieras pour que je vienne t’assister au moment de ta mort.
Oraison jaculatoire :

Maman céleste, enferme ma volonté dans ton Coeur et place le soleil de la Divine Volonté dans mon âme.

 
APPENDICES
Appendice 1
Dans l’ardeur de son amour, et se sachant Mère de Jésus, Marie se met à la recherche de coeurs à sanctifier.
 Visite de sainte Élisabeth. Sanctification de saint Jean.
L’âme à sa Mère céleste :

Céleste Maman, ta pauvre fille a un extrême besoin de toi.  Puisque tu es à la fois ma Maman et celle de Jésus, je sens que j’ai le droit de me tenir à tes côtés pour modeler mes pas sur les tiens.  Sainte Maman, prends-moi avec toi et tends-moi la main pour que je puisse apprendre à bien faire chacune de mes actions.
Leçon de la Reine du Ciel :

Fille bénie, comme ta compagnie m’est douce !  En voyant que tu veux me suivre et m’imiter, je sens un rafraîchissement dans les flammes d’amour qui me dévorent.  T’ayant tout près de moi, je pourrai t’enseigner plus facilement comment vivre dans la Divine Volonté.

Écoute-moi bien.  Quand je suis devenue la Maman de Jésus — et la tienne —, mes océans d’amour ont doublé et, ne pouvant les contenir, j’ai senti le besoin de les déverser à l’extérieur et, même au prix de grands sacrifices, d’être la première porteuse de Jésus aux créatures.  Mais, qu’est-ce que je dis : sacrifices ?  Lorsqu’on aime véritablement, les sacrifices et les souffrances sont des rafraîchissements et des moyens de déverser son amour.

Oh !  ma fille, si tu n’expérimentes pas les bienfaits des sacrifices, si tu n’éprouves pas les joies intimes qu’ils donnent, c’est un signe que ton âme n’est pas totalement remplie de l’amour divin et que la Divine Volonté ne règne pas comme une reine en toi !  Elle seule peut donner une telle force à l’âme, la rendre invincible et la rendre capable de supporter n’importe quelle souffrance.

Pose ta main sur ton coeur et observe combien de vides d’amour s’y trouvent ?  Cet amour-propre secret, ce trouble à chaque petite contrariété, ces petits attachements pour les personnes et les choses, cette lassitude de faire le bien, cet agacement causé par ce qui n’est pas à ton goût : voilà autant de vides d’amour dans ton coeur.  Pareils à de petites fièvres, ils te privent de la force et du désir d’être remplie par la Divine Volonté.  Oh !  si tu combles ces vides d’amour, comme tu sentiras, toi aussi, la vertu rafraîchissante et conquérante des sacrifices !

Ma fille, donne-moi ta main et suis-moi pendant que je vais continuer à te donner mes leçons.  Accompagnée de saint Joseph, j’ai quitté Nazareth pour me rendre en Judée, affrontant un long voyage à travers les montagnes pour visiter Élisabeth qui, malgré son âge avancée, était miraculeusement devenue maman.  Je me rendais chez elle, non pas simplement pour lui rendre visite, mais surtout parce que je brûlais du désir de lui apporter Jésus.  La plénitude de grâces, d’amour et de lumière que je ressentais me poussait à porter et à multiplier au centuple la vie de mon Fils chez les créatures.

Oui, ma fille, l’amour maternel que j’avais pour tous les hommes — et pour toi en particulier — était tellement grand que je sentais l’extrême besoin de donner mon cher Jésus à tous, afin que chacun puisse le posséder et l’aimer.  Le statut de Mère qui m’avait été accordé par le Fiat me conférait le pouvoir de multiplier Jésus autant de fois qu’il y a de créatures désirant le recevoir.  C’était le plus grand des miracles que je pouvais accomplir : donner Jésus à qui le désirait.  Comme j’étais heureuse et comme j’aimerais que toi aussi, ma fille, en approchant et visitant les gens, tu sois porteuse de Jésus et impatiente de le faire connaître et aimer !

Après plusieurs jours de voyage, nous sommes finalement arrivés en Judée où je me suis hâtée vers la maison d’Élisabeth.  Elle m’a saluée le coeur en fête.  Avec les souhaits que je lui ai donnés, un phénomène merveilleux s’est produit : mon petit Jésus exulta dans mon sein et, fixant le petit Jean dans le sein de sa maman avec les rayons de sa Divinité, il le sanctifia, lui donna l’usage de sa raison et lui révéla qu’il était le Fils de Dieu.  Jean fit un tel soubresaut d’amour et de joie qu’Élizabeth en fut secouée.

Touchée par la lumière de la Divinité de mon Fils, elle comprit, elle aussi, que j’étais devenue la Mère de Dieu et, dans l’ardeur de son amour, pleine de reconnaissance, elle s’exclama : « D’où me vient cet honneur que la Mère de mon Seigneur vienne me visiter ?  »

Je ne niai pas ce très grand mystère.  Au contraire, je le confirmai humblement en exaltant Dieu par le sublime cantique du Magnificat que l’Église utilise encore pour m’honorer.  Par ce cantique, je disais que le Seigneur avait fait de grandes choses en moi, sa servante, et que tous les âges allaient me dire bienheureuse.

Ma fille, je me sentais dévorée par le désir de répandre les flammes d’amour qui me consumaient, de révéler mon secret à Élisabeth qui désirait ardemment elle aussi la venue du Messie.  Un secret est un besoin du coeur que l’on révèle irrésistiblement aux personnes capables de nous comprendre.

Qui pourrait dire tout le bien que ma visite apporta à Élizabeth, à Jean et à toute leur maison ?  Chacun fut sanctifié, connut des joies inhabituelles et comprit des choses extraordinaires.  Jean reçut toutes les grâces nécessaires pour le préparer à devenir le précurseur de mon Fils.

Ma chère fille, la Divine Volonté accomplit des choses extraordinaires partout où elle règne.  Si je fis plusieurs prodiges, c’était parce que la Divine Volonté avait sa place royale en moi.  Toi aussi, si tu laisses la Divine Volonté régner dans ton âme, tu deviendras porteuse de Jésus aux créatures, tu sentiras le besoin irrésistible de le donner à tous.
L’âme :

Sainte Maman, comment te remercier pour tes magnifiques leçons ?  Je sens qu’elles ont un grand impact sur moi, au point de me faire sans cesse désirer vivre dans la Divine Volonté.  Mais, pour que je puisse obtenir cette grâce, viens avec Jésus dans mon âme, renouvelle en moi la visite que tu fis à sainte Élizabeth et les prodiges que tu as accomplis pour elle.  Oh !  oui, douce Maman, apporte-moi Jésus, sanctifie-moi !  Avec Jésus, je saurai comment accomplir sa Très Sainte Volonté.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu réciteras trois fois le Magnificat en remerciement pour la visite que je fis à sainte Élizabeth.
Oraison jaculatoire :

Sainte Mère, visite mon âme et prépare en elle une digne demeure pour la Divine Volonté.

 
Appendice 2
Première heure de souffrance.  L’Enfant Jésus soumis à l’incision cruelle de la circoncision.
L’âme à sa céleste Maman :

Sainte Maman, ton amour me pousse fortement à me tenir près de toi.  Tu veux me faire participer à tes joies et à tes peines en les déposant dans mon coeur comme gage de ton amour et de celui du petit Enfant Jésus, pour m’amener à mieux vous imiter.  Sainte Maman, aide-moi à t’imiter parfaitement.
Leçon de la Mère du Ciel :

Ma chère fille, comme j’avais hâte d’être en ta compagnie pour pouvoir te raconter notre histoire d’amour et de souffrances !  Lorsque l’on est accompagné, les joies sont plus douces et les souffrances atténuées à cause de la compagnie de la personne qui nous aime.

À peine huit jours s’étaient écoulés depuis la naissance du Divin Enfant.  Tout était joie et bonheur pour nous.  La création avait gardé son air de fête depuis la naissance du Créateur Bébé.  Cependant, l’accomplissement de notre devoir vint interrompre notre joie.  À cette époque, en effet, il y avait une loi demandant que tous les garçons premiers-nés soient soumis à la circoncision.  Mon Coeur de Maman saigna à cause du chagrin de devoir soumettre mon cher Fils, ma Vie, mon Créateur, à cette cruelle souffrance.  Oh !  comme j’aurais préféré souffrir à sa place !  Mais la Suprême Volonté ne l’entendait pas ainsi et, en accord avec saint Joseph, je dus passer à l’acte héroïque de faire circoncire le Bébé Dieu.

Ma fille, tu ne peux savoir combien cela me coûta.  À la douloureuse incision, j’ai senti mon Coeur se déchirer et j’ai pleuré.  Saint Joseph a aussi pleuré.  Quant à mon cher Bébé, il sanglotait.  Tremblant de douleur et me regardant, il cherchait de l’aide.  Quelle heure pénible nous avons passée tous les trois !  Elle rejoignit toutes les créatures en leur apportant la première caution de la vie de mon Fils pour les sauver.

Fille bénie, cette coupure cachait de profonds mystères.  Elle scella la fraternité du céleste Bébé avec la famille humaine.  Le sang qu’il versa était le premier paiement à la justice divine pour le rachat de toutes les générations humaines.  Étant innocent, le cher Enfant n’était pas obligé de se soumettre à cette loi, mais il le fit pour donner l’exemple et pour infuser confiance et courage à tous en leur disant : « N’ayez pas peur, je suis votre frère, je suis semblable à vous.  Aimons-nous les uns les autres et je vous sauverai tous.  Je vous amènerai tous à mon Père Céleste comme mes chers frères.  »

Ma fille, quel exemple nous donne le céleste Bébé !  Lui, l’auteur de la loi, il obéit à la loi.  Bien que né à peine huit jours auparavant, il se fit un devoir de se soumettre à la cruelle blessure de la circoncision, blessure ineffaçable comme l’union qu’il était venu établir entre lui et l’humanité dégradée.  Ce geste rappelle que la sainteté consiste à faire son devoir, à observer les lois et à accomplir la Volonté Divine.  La sainteté sans aucun devoir n’existe pas.  C’est le devoir qui met de l’ordre et de l’harmonie dans la sainteté et qui la scelle.

Ma fille, tu dois savoir qu’en se retirant de la Divine Volonté, après sa brève vie dans l’innocence, Adam fut blessé profondément dans sa volonté humaine, beaucoup plus que s’il avait été blessé par un coup de couteau mortel.  À travers cette blessure, le péché et les passions pénétrèrent en lui.  Il perdit la lumière merveilleuse de la Divine Volonté et se dégrada à en faire pitié.

Après les joies de sa naissance, mon cher Fils voulut subir la blessure de la circoncision pour qu’elle puisse guérir la blessure qu’Adam s’infligea et infligea à toute l’humanité en faisant sa propre volonté.  Avec son sang, mon cher Fils prépara le bain qui lavera tous les péchés de l’homme pour le fortifier et l’embellir, de façon à le rendre de nouveau digne de recevoir la Divine Volonté, laquelle, au début, formait sa sainteté et son bonheur.

Ma fille, tous les actes et toutes les souffrances que Jésus vécut sur la terre n’avaient d’autre objectif que de ramener la Divine Volonté dans les créatures.

Ma chère fille, en toutes circonstances, même douloureuses et humiliantes, aie à coeur de toujours accomplir la Volonté de Dieu.  Ces circonstances constituent la matière première dans laquelle la Divine Volonté se cache pour agir dans la créature.  De ces souffrances naissent les joies les plus belles qui tarissent nos larmes.

Quand mon Fils fut circoncis, nous lui avons donné le nom très saint de Jésus, tel que demandé par l’ange.  En prononçant ce nom très saint, notre joie et notre bonheur furent tels qu’ils adoucirent grandement nos souffrances.  Par ce nom, quiconque le veut, trouve un baume pour ses souffrances, une défense dans les dangers, la victoire dans les tentations, et un remède contre tous les maux.

Le nom très saint de Jésus fait trembler l’enfer.  Les anges vénèrent ce nom.  Il a une résonance très douce à l’oreille du Père Céleste.  Devant ce nom, tous s’inclinent et adorent : nom tout-puissant, nom très saint, nom très grand.  Quiconque l’invoque avec foi découvre des merveilles, les secrets de sa puissance.

Ma fille, je te recommande de toujours prononcer le nom de Jésus.  Quand tu verras que ta volonté humaine, faible et vacillante, hésite à faire la Divine Volonté, le nom de Jésus t’y ramènera ; quand tu te sens oppressée, appelle Jésus ; quand tu travailles, appelle Jésus ; quand tu dors, appelle Jésus ; quand tu te réveilles, que ton premier mot soit “Jésus”.  Appelle Jésus continuellement, son nom cache des océans de grâces qu’il donne à ceux qui l’appellent et l’aiment.
L’âme à sa Reine :

Céleste Maman, comme je te remercie pour toutes les magnifiques leçons que tu me donnes !  Je t’en prie, grave-les dans mon coeur pour que je ne les oublie jamais.  Je te prie aussi de baigner mon âme dans le sang du céleste Bébé pour qu’il guérisse les blessures de ma volonté humaine.  Écris sur chacune de ces blessures le nom très saint de Jésus pour qu’il y joue le rôle de sentinelle.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu feras cinq actes d’amour au nom très saint de Jésus et tu compatiras avec moi pour la douleur que j’ai éprouvée à la circoncision de mon cher Fils.
Oraison jaculatoire :

Chère Maman, écris dans mon coeur le nom de Jésus afin qu’il me donne la grâce de vivre dans la Divine Volonté.

 
Appendice 3
La Reine du Ciel quitte Bethléem.  La Divine Volonté l’appelle au sacrifice héroïque
d’offrir le petit Bébé Jésus pour le salut de la race humaine.  La Purification.
L’âme à sa Mère céleste :

Sainte Maman, me voici de nouveau auprès de toi pour t’accompagner au Temple où tu vas accomplir le plus grand des sacrifices : mettre la vie du céleste Enfant à la disposition de toutes les créatures, afin qu’elles puissent s’en servir pour trouver la sécurité et pour se sanctifier.  Mais, quelle souffrance, beaucoup s’en serviront pour l’offenser et même pour se perdre !  Chère Maman, dépose le petit Jésus dans mon coeur et je te promets, je te jure, de toujours l’aimer et le garder comme la vie de mon pauvre coeur.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma chère fille, comme je suis contente de t’avoir auprès de moi !  Mon Coeur maternel veut te révéler son amour et te confier ses secrets.  Dans un grand déversement d’amour, le céleste Enfant était descendu du Ciel sur la terre, avait été conçu, était né et sentait le besoin de faire connaître son amour et ses desseins.

Ça faisait quarante jours que nous étions dans la grotte de Bethléem, la première demeure de mon Fils sur la terre.  Que de merveilles se sont passées dans cette grotte !  Chacune des larmes de l’Enfant, chacun de ses vagissements étaient un déversement d’amour.  Lorsque, engourdies par le froid, ses petites lèvres tremblaient, c’était aussi un déversement d’amour.  Il cherchait sa petite Maman pour déposer cet amour en elle parce qu’il ne pouvait plus le contenir.  Je me sentais atteinte continuellement par cet amour.  Je sentais dans mon Coeur mon cher Petit palpiter, respirer, bouger.  J’étais inondée de son amour.  La circoncision avait ouvert de profondes blessures en moi, dans lesquelles il versait tant d’amour que je me sentais Reine et Maman de l’amour.

J’étais ravie de voir que, dans chacune de ses souffrances, dans chacune de ses larmes et chacun de ses mouvements, il appelait sa Maman comme un doux refuge.  Qui pourrait dire, ma fille, tout ce qui se passa entre le céleste Bébé et moi durant ces quarante jours ?  Ses actes, ses larmes, ses souffrances et son amour étaient en quelque sorte fusionnés avec les miens : ce qu’il faisait, je le faisais aussi.

Les quarante jours étant écoulés, le cher Enfant, débordant d’amour plus que jamais, voulait obéir à la loi et être présenté au Temple pour s’offrir pour le salut de tous.  C’était la Divine Volonté qui nous demandait de faire ce grand sacrifice et nous avons obéi promptement.  Ma fille, quand nous répondons promptement aux demandes de la Divine Volonté, elle met à notre disposition sa force divine, sa sainteté et sa puissance créatrice afin de multiplier nos actes et nos sacrifices pour tous.  Elle leur accorde une valeur infinie avec laquelle on peut payer et satisfaire pour tous.

C’était la première fois que ta Maman, saint Joseph et le cher Bébé sortions ensemble.  Reconnaissant son Créateur, toute la création se sentait honorée de l’avoir au milieu d’elle et, revêtant un air de fête, elle nous accompagnait tout au long de notre route.  Une fois rendus au Temple, nous nous sommes prosternés et avons adoré la Suprême Majesté.  Puis nous avons déposé Jésus dans les bras du prêtre Siméon qui l’offrit au Père Éternel pour le salut de tous.  Tandis qu’il l’offrait, inspiré par Dieu, il reconnut le Verbe Divin et, exultant d’une très grande joie, il adora et remercia le cher Bébé.

Après l’offrande, assumant le rôle de prophète, il prédit mes douleurs à venir.  Oh !  quelle souffrance la Suprême Volonté fit ressentir à mon Coeur maternel en voyant toutes les douleurs que mon Fils allait souffrir !  Chacune des paroles du prophète me transperçait comme par une épée tranchante.

Mais, ce qui transperça le plus mon Coeur, ce fut d’entendre que mon Fils ne serait pas seulement le salut, mais aussi la ruine de plusieurs, et qu’il serait un signe de contradiction.  Quelle souffrance !  Quelle douleur !  Si la Divine Volonté ne m’avait pas soutenue, je serais morte sur le champ de pure souffrance.  Mais elle m’avait donné la vie pour former en moi le royaume des douleurs à l’intérieur du Royaume de la Divine Volonté.  Par conséquent, à mon titre de Mère de toutes les créatures s’est ajouté celui de Mère et Reine des Douleurs.  Oh !  oui, mes douleurs servaient à payer les dettes de tous mes enfants, même des plus ingrats.

Maintenant, ma fille, tu dois savoir que, par la lumière de la Divine Volonté qui régnait en moi, je connaissais déjà toutes les douleurs que j’allais subir et qui étaient même plus que ce que le prophète venait de m’annoncer.  Il m’a prédit mes souffrances qui allaient paraître à l’extérieur, mais il n’a pas dit un mot de mes souffrances intérieures qui allaient me transpercer encore plus que celles extérieures, par exemple, les souffrances intérieures que mon Fils et moi allions vivre ensemble.

Néanmoins, durant cet acte tellement solennel de l’offrande de mon Fils, en entendant les paroles de Siméon, je me suis sentie si transpercée que mon Coeur se mit à saigner et que de nouvelles artères de douleurs et de profondes déchirures s’ouvrirent dans mon âme.

Ma fille, écoute encore ta Maman.  Dans les souffrances et les difficultés que tu rencontreras — et qui ne manqueront pas — et quand la Divine Volonté te demandera des sacrifices, sois prête, ne te décourage pas et redis immédiatement le cher et doux fiat : « Ce que tu veux, je le veux aussi !  » Dans un amour héroïque, laisse la Divine Volonté prendre sa place royale dans tes souffrances afin qu’elle les convertisse en monnaie d’une valeur infinie.  Tu pourras ainsi payer tes dettes et celles de tes frères en les rachetant de l’esclavage de la volonté humaine et en les faisant entrer comme des fils libres dans le Royaume de la Divine Volonté.  La Divine Volonté sera tellement heureuse des sacrifices qu’elle recevra ainsi de sa créature qu’elle lui accordera ses droits divins et la constituera reine des sacrifices et du bien qui en résultera pour les créatures.
L’âme à sa Maman céleste :

Sainte Maman, je dépose toutes mes souffrances dans ton Coeur transpercé — et tu sais combien elles m’affligent.  Sois ma Maman et verse le baume de tes souffrances dans mon coeur pour que je puisse faire comme toi : utiliser mes souffrances pour rendre hommage à Jésus, le protéger contre les offenses, conquérir le Royaume de la Divine Volonté et hâter sa venue sur la terre.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras dans mes bras pour que mon Fils et moi t’offrions au Père Céleste afin que s’établisse le règne de la Divine Volonté sur la terre.
Oraison jaculatoire :

Sainte Maman, verse tes douleurs dans mon coeur et transforme toutes mes souffrances en Volonté de Dieu.

 
Appendice 4
Une étoile nouvelle appelle les Rois Mages à venir adorer Jésus.  L’Épiphanie.
L’âme à sa Mère céleste :

Me voici de nouveau, sainte Maman, sur tes genoux maternels.  Ta beauté enchanteresse et le doux Bébé que tu presses sur ton Coeur me captivent tellement que je ne peux me séparer de vous.  Aujourd’hui, ta beauté est encore plus ravissante.  Il me semble que le chagrin de la circoncision t’a rendue encore plus belle.  Ton doux regard scrute au loin pour voir si des personnes qui te sont chères s’en viennent, car tu as en toi un désir intense de faire connaître Jésus.  Je ne descendrai pas de tes genoux afin de pouvoir profiter de tes magnifiques leçons et d’en venir ainsi à connaître et à aimer davantage le doux Enfant.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille chérie, tu as raison quand tu dis que je parais plus belle.  Tu dois savoir que, quand j’ai vu mon Fils se faire circoncire et le sang jaillir de sa blessure, j’ai aimé ce sang et cette blessure.  Je suis alors devenue doublement Mère : Mère de mon Fils et Mère de son sang et de sa cruelle souffrance.  Pour cette raison, j’ai acquis devant la Divinité un double droit de maternité, un double droit de grâces pour moi-même et pour toute l’espèce humaine.  C’est pourquoi tu me vois plus belle.

Ma fille, comme c’est beau de pouvoir faire du bien, de pouvoir souffrir en paix par amour pour celui qui nous a créés !  Cela lie la Divinité à la créature et lui donne des grâces d’amour au point de l’immerger.  Cet amour et ces grâces ne veulent pas demeurer inactifs, mais se répandre et se donner à tous pour faire connaître celui qui nous a tellement donné.  C’est pourquoi je sentais le besoin de faire connaître mon Fils.

La Divinité, qui ne sait rien refuser à ceux qui l’aiment, fit naître dans le ciel bleu une nouvelle étoile, plus belle et plus lumineuse qu’à l’accoutumée, et qui était à la recherche d’adorateurs pour le petit Roi Jésus.  Par son scintillement muet, elle disait à tous : « Celui qui est venu pour vous sauver est né.  Venez l’adorer et le reconnaître comme votre Sauveur.  »

Mais, ô ingratitude humaine, seulement trois personnes se sont montrées attentives et, sans s’arrêter aux souffrances et aux difficultés, se sont mises en route en suivant l’étoile.  Tout comme une étoile guidait ces personnes, mes prières, mon amour, mes soupirs et mes grâces — dans le but de faire connaître le céleste Bébé attendu depuis tant de siècles — descendirent dans leur coeur comme autant d’étoiles, illuminèrent leur esprit et guidèrent leur intérieur, de telle sorte que même s’ils ne connaissaient pas encore celui qu’ils cherchaient, ils l’aimaient et accéléraient leurs pas pour le trouver.

Ma fille chérie, mon Coeur maternel se réjouissait de la loyauté et des sacrifices de ces trois personnes voulant connaître et adorer mon Fils.  Cependant, je ne peux pas te cacher une souffrance secrète de mon Coeur : seulement trois sont venus.  Dans l’histoire des siècles, combien de fois j’ai vécu cette souffrance et subi cette ingratitude humaine !  Mon Fils et moi ne faisons rien d’autre que de faire se lever des étoiles, plus belles les unes que les autres, pour appeler les uns à connaître leur Créateur, d’autres à la sainteté, d’autres à se relever du péché, d’autres à un sacrifice héroïque, etc.

Et veux-tu vraiment savoir ce que sont ces étoiles ?  Une rencontre pénible est une étoile ; une vérité nouvelle qu’on apprend est une étoile ; un amour non payé de retour est une étoile ; une déconvenue, une souffrance, une désillusion, un événement inattendu sont autant d’étoiles qui mettent de la lumière dans les pensées des créatures.  Doucement, ces étoiles veulent leur faire trouver le céleste Enfant qui gigote d’amour, grelotte de froid et cherche un refuge dans les coeurs pour y être connu et adoré.

Mais, hélas !  j’attends en vain que ces étoiles m’apportent des créatures pour que je dépose dans leur coeur l’Enfant que je tiens dans mes bras.  Ma maternité est paralysée.  Alors que je suis la Maman de Jésus, je ne peux accomplir ma fonction de Maman envers les créatures parce qu’elles ne sont pas autour de moi et ne cherchent pas Jésus.  Quelle souffrance, ma fille, quelle souffrance !  La fidélité et les sacrifices sont nécessaires pour pouvoir suivre les étoiles.  Et si le soleil de la Divine Volonté veut s’élever dans une âme, quelle attention cette âme doit lui accorder !  Sinon, elle reste dans l’obscurité de la volonté humaine.

Quand les saints Rois Mages entrèrent dans Jérusalem, ils perdirent de vue l’étoile, mais ils ne cessèrent pas leurs recherches pour autant.  Et quand ils quittèrent la ville, l’étoile leur est réapparue et les conduisit tout heureux à la grotte de Bethléem.  Je les reçus avec un amour maternel et le cher Bébé les regarda avec beaucoup d’amour et de majesté, laissant sa Divinité transparaître dans sa petite Humanité.  S’inclinant, ils s’agenouillèrent aux pieds de l’Enfant en adorant et contemplant sa céleste beauté.  Ils le reconnurent comme le vrai Dieu.  Ils étaient charmés et extasiés par lui, de telle sorte que le céleste Enfant dut cacher sa Divinité à l’intérieur de son Humanité ; sinon, les Rois Mages seraient restés sur place, incapables de se détacher de lui.

Quand ils furent sortis de leur extase, pendant laquelle ils avaient offert l’or de leur âme, l’encens de leur foi et de leur adoration, et la myrrhe de tout leur être et de tout sacrifice que Jésus attendait d’eux, ils offrirent des cadeaux visibles : or, encens et myrrhe.  Mais cela n’était pas suffisant pour mon amour maternel ; j’ai voulu déposer le doux Enfant dans leurs bras et, oh !  avec quel amour ils l’embrassèrent et le pressèrent sur leur coeur !  Ils sentirent en eux-mêmes le paradis anticipé.

Par cet acte, mon Fils invita toutes les nations païennes à la connaissance du vrai Dieu et disposa les bienfaits de la Rédemption pour tous.  Il se constitua Roi de tous les gouvernements en gouvernant sur tous avec son amour, ses souffrances et ses larmes.  Dominant tout, il mit le Royaume de la Divine Volonté à la disposition de toute la terre.

Et moi, ta Maman, je voulus être le premier apôtre.  J’instruisis les Mages, leur racontai l’histoire de mon Fils et leur parlai de son amour ardent.  Je leur recommandai de le faire connaître à tous.  Prenant la première place en tant que Mère et Reine des apôtres, je les ai bénis et les ai fait bénir par mon cher Bébé.  Ensuite, heureux et en larmes, ils partirent pour leurs régions respectives.  Mais je ne les laissai pas vraiment, les accompagnant de mon affection maternelle et leur faisant ressentir Jésus dans leur coeur.  Oh !  comme ils étaient heureux !  Tu dois savoir que je me sens pleinement Mère seulement quand je vois Jésus régner totalement et en permanence dans les coeurs de ceux qui le cherchent et l’aiment.

Un petit mot pour toi, maintenant.  Si tu veux que je remplisse vraiment mon rôle de Mère auprès de toi, laisse-moi placer Jésus dans ton coeur.  Tu le rendras heureux par ton amour, tu le nourriras avec la nourriture de sa Volonté — car il n’accepte aucune autre nourriture — et tu le vêtiras de la sainteté de tes travaux.  Alors, je viendrai dans ton coeur, je t’élèverai en même temps que mon cher Fils, je remplirai l’office de Mère et pour toi et pour lui.  Ainsi, je ressentirai la joie pure de ma fécondité maternelle.  Tu dois savoir que ce qui se trouve dans ton coeur mais ne part pas de Jésus, même tes travaux les plus magnifiques, ne peut pas me plaire, car cela est dénué de la vie de mon cher Fils.
L’âme à sa Maman céleste :

Sainte Maman, comme je dois te remercier de vouloir placer le céleste Bébé dans mon coeur !  Comme je suis heureuse !  Je te prie de me cacher sous ton manteau pour que je ne voie que le petit Bébé se trouvant dans mon coeur.  Alors, faisant de tout mon être un acte d’amour à la Divine Volonté, je pourrai le laisser grandir tellement en moi qu’il me remplira complètement et qu’il ne restera rien de moi-même.
Petite pratique :

Pour m’honorer aujourd’hui, tu viendras trois fois embrasser le Bébé céleste en lui donnant l’or de ta volonté, l’encens de tes adorations et la myrrhe de tes souffrances, et en me priant d’enfermer le divin Enfant dans ton coeur.
Oraison jaculatoire :

Céleste Maman, enferme-moi à l’intérieur de la Divine Volonté pour que je puisse y nourrir mon cher Jésus.
Appendice 5
Visite au Temple.  Marie, modèle de prière.  La perte de Jésus : douleurs et joies.
L’âme à sa Maman céleste :

Sainte Maman, ton amour maternel m’invite toujours plus à venir vers toi.  Je te vois affairée et sur le point de quitter Nazareth.  Ma Maman, ne me quitte pas, prends-moi avec toi et j’écouterai attentivement la suite de tes sublimes leçons.
Leçon de la Reine du Ciel :

Fille bien-aimée, ta compagnie et le soin avec lequel tu écoutes mes célestes leçons afin de m’imiter sont les joies les plus pures que tu puisses procurer à mon Coeur maternel.  Je me réjouis parce que je peux partager les immenses richesses de mon héritage avec toi.  Sois attentive et fixe ton regard tantôt sur Jésus, tantôt sur moi.  Je vais te raconter un épisode de ma vie qui, malgré sa fin consolante, fut néanmoins très amer pour moi.  Si la Divine Volonté ne m’avait renouvelé sans cesse sa force et ses grâces, je serais morte de douleur.

Nous poursuivions notre vie dans la paisible petite maison de Nazareth et mon cher Fils grandissait en grâces et en sagesse.  Il était attachant par la douceur de sa voix, la beauté fascinante de ses yeux et son amabilité.  Oui, mon cher Fils était vraiment beau, d’une beauté insurpassable !

Il avait douze ans quand, suivant la coutume et pour solenniser la fête de la Pâque, nous nous sommes rendus à Jérusalem.  Pendant le voyage que nous — Jésus, saint Joseph et moi-même — faisions ensemble avec dévotion et recueillement, mon Jésus brisait très souvent le silence pour nous parler de son Père Céleste et de l’immense amour qu’il ressentait dans son Coeur pour les âmes.

À notre arrivée à Jérusalem, nous nous sommes rendus directement au Temple où nous nous sommes prosternés le visage contre terre en profonde adoration et avons longuement prié.  Notre prière était si fervente et recueillie qu’elle ouvrit les Cieux, apaisa le Père Céleste et hâta la réconciliation entre lui et les hommes.

Ici, ma fille, je veux te confier une souffrance qui me torture.  Beaucoup de personnes se rendent à l’église pour prier mais, malheureusement, leur prière reste sur leurs lèvres parce que leur coeur et leur esprit sont loin de Dieu.  Combien vont à l’église par simple habitude ou pour passer le temps !  Ces personnes ferment les Cieux au lieu de les ouvrir.  Comme sont nombreuses les irrévérences commises dans la maison de Dieu !  De combien de fléaux le monde serait épargné et combien de châtiments se changeraient en grâces si toutes les âmes faisaient un effort pour suivre notre exemple !

Seule la prière faite par une âme où règne la Divine Volonté agit de façon irrésistible sur le Coeur de Dieu.  Elle est puissante au point de le conquérir et d’obtenir de lui les plus grandes grâces.  Prends donc bien soin de vivre dans la Divine Volonté et ta Maman, qui t’aime tant, accordera à tes prières le support de sa puissante intercession.

Après avoir rempli nos devoirs au Temple et célébré la Pâque, nous nous sommes préparés à retourner à Nazareth.  Dans la confusion de la foule, nous nous sommes séparés.  Je restai avec les femmes et Joseph rejoignit les hommes.

Je regardai autour de moi pour voir si mon Jésus y était et, ne le voyant pas, j’ai pensé qu’il était avec son père Joseph.  Mais, quelle ne fut pas ma surprise et mon inquiétude quand, parvenus à l’endroit où nous devions nous rejoindre, je me suis rendue compte qu’il n’était pas avec saint Joseph !  Ignorant ce qui s’était passé, nous avons ressenti tellement de frayeur et de douleur que nous en sommes restés muets.  Écrasés par la douleur, nous sommes retournés hâtivement sur nos pas, demandant anxieusement à tous ceux que nous rencontrions : « Oh !  dites-nous si vous avez vu Jésus, notre Fils, car nous ne pouvons vivre sans lui !  »

En pleurant, nous le décrivions : « Il est très aimable.  Ses magnifiques yeux bleus brillent de lumière et parlent au coeur, son regard est ravissant, son front est majestueux, son visage est d’une beauté enchanteresse, sa voix très douce pénètre les coeurs et adoucit toute amertume, et ses cheveux bouclés et dorés le rendent très gracieux.  En lui, tout est majesté, dignité et sainteté ; il est le plus beau parmi tous les enfants des hommes !  » En dépit de nos recherches, personne ne pouvait nous aider.  Je pleurais à chaudes larmes et mon Coeur était déchiré à en mourir.

Ma chère fille, si Jésus était mon Fils, il était aussi mon Dieu et, par conséquent, ma douleur était totalement d’ordre divin, c’est-à-dire grande au point de surpasser toutes les autres douleurs réunies.  Si la Divine Volonté que je possédais ne m’avait pas soutenue continuellement de sa force divine, je serais morte de douleur.

Voyant que personne ne pouvait nous aider, j’interrogeai anxieusement les anges qui m’entouraient : « Mais, dites-moi, où est mon bien-aimé Jésus ?  Où devons-nous diriger nos pas pour le retrouver ?  Oh !  dites-lui que je ne peux pas en supporter davantage ; apportez-le moi sur vos ailes et déposez-le dans mes bras !  Mes anges, ayez pitié de mes larmes !  Aidez-moi, apportez-moi mon Jésus!»

Comme toutes nos recherches demeuraient vaines, nous sommes retournés à Jérusalem.  Après trois jours de peines cruelles, de larmes, d’anxiété et de peurs, nous sommes entrés dans le Temple.  Les yeux attentifs, je regardais partout quand, finalement, débordante de joie, j’aperçus mon Fils au milieu des docteurs de la loi.  Il parlait avec une telle sagesse et une telle majesté qu’il émerveillait tous ceux qui l’écoutaient.  Dès que je l’eus aperçu, j’ai senti la vie revenir en moi et, immédiatement, j’ai compris la raison cachée de sa disparition.

Maintenant, un mot pour toi, ma fille chérie.  Dans ce mystère, mon Fils voulait me donner et te donner un sublime enseignement.  Pourrais-tu penser qu’il ignorait ce que je souffrais ?  Au contraire, mes larmes, mes recherches et mes intenses douleurs se répercutaient dans son Coeur.  Ainsi, durant ces heures si pénibles, il sacrifia à la Divine Volonté sa propre Maman, celle qu’il aimait tant, pour me montrer que, réciproquement, j’aurais un jour à sacrifier à la Suprême Volonté la Vie de mon cher Fils.

Dans cette douleur indicible, je ne t’ai pas oubliée, ô ma fille.  Considérant que cet épisode pourrait te servir d’exemple, je le conservai pour toi afin que, le moment venu, tu aies la force de tout sacrifier à la Divine Volonté.

Quand Jésus eut fini de parler, nous nous sommes approchés avec révérence et lui avons fait un doux reproche : « Fils, pourquoi nous as-tu fait cela ?  » Et lui, avec une dignité divine, nous répondit : « Pourquoi me cherchiez-vous ?  Ne saviez-vous pas que je suis venu dans ce monde pour glorifier mon Père ?  » Ayant compris la haute signification de sa réponse et adoré dans la Divine Volonté, nous sommes retournés à Nazareth.

Fille de mon Coeur maternel, écoute ta Maman.  Quand j’ai perdu mon Jésus, ma douleur fut des plus intenses, mais une autre s’ajouta : celle de te perdre.  En effet, prévoyant que tu t’éloignerais de la Divine Volonté, je me sentais privée de mon Fils et de ma fille en même temps, et ma maternité souffrit doublement.

Ma fille, quand tu es sur le point de faire ta volonté au lieu de celle de Dieu, considère qu’en abandonnant la Divine Volonté, tu te mets en situation de perdre ton Jésus et moi-même, et de tomber dans le royaume des misères et des vices.  Par conséquent, garde la parole que tu m’as donnée : celle de rester indissolublement unie à moi, et je t’accorderai la grâce de ne jamais être dominée par ta volonté, mais exclusivement par la Divine Volonté.
L’âme :

Sainte Maman, je tremble quand je pense à l’abîme dans lequel ma volonté est capable de me faire tomber.  À cause d’elle, je pourrais te perdre ainsi que tous les biens célestes.  Maman, si tu ne m’aides pas et ne m’entoures pas de la puissante lumière de la Divine Volonté, je sens qu’il ne me sera pas possible de vivre constamment dans la Divine Volonté.  Aussi, je place toute mon espérance en toi, j’ai confiance en toi, j’espère tout de toi.  Amen.
Petite pratique :

Tu réciteras trois Je te salue Marie en souvenir de l’intense douleur que j’ai éprouvée durant ces trois jours de privation de mon Jésus.
Oraison jaculatoire :

Sainte Maman, fais que je perde ma volonté à jamais pour vivre uniquement dans la Divine Volonté.

 
Appendice 6
Reine des familles, Reine des miracles et Lien entre la Divine Volonté et les créatures.  Mariage à Cana.
L’âme à sa céleste Maman :

Sainte Maman, me voici auprès de toi et du doux Jésus pour assister à un mariage, y voir un grand miracle, comprendre ses mystères et voir jusqu’où peut aller ton amour maternel pour les créatures.  Ô ma Mère, prends ma main dans la tienne, accepte-moi sur tes genoux, remplis-moi de ton amour, purifie mon intelligence et dis-moi pourquoi tu voulais assister à ce mariage.
Leçon de la Reine du Ciel :

Ma fille chérie, mon Coeur déborde d’amour et je sens le besoin de t’expliquer pourquoi mon Fils Jésus et moi voulions être présents à ce mariage.  On pourrait penser que nous y sommes allés simplement pour faire acte de présence.  Non, ma fille, de profonds mystères allaient s’y manifester.  Sois attentive et je vais te révéler comment mon amour maternel s’y est révélé, et comment mon Fils y donna des signes tangibles de sa paternité et de sa royauté pour les créatures.

Mon Fils était revenu du désert et s’apprêtait à entreprendre sa vie publique.  Il voulut d’abord être présent à ce mariage et c’est pour cela qu’il s’y laissa inviter.  C’était non simplement pour célébrer avec les autres, mais pour y accomplir de grandes choses pour les générations humaines.  Il y prit la place de Père et Roi des familles et moi, celle de Mère et Reine.

Par notre présence, nous allions renouveler la sainteté, la beauté et l’ordre du mariage humain constitué par Dieu au jardin d’Éden, quand Adam et Ève furent mariés par l’Être Suprême en vue du peuplement de la terre.  Le mariage est la substance par laquelle jaillit la vie des générations.  On peut dire qu’il est le tronc par lequel la terre est peuplée.  Les prêtres et les religieux sont des branches mais, sans le tronc, les branches ne peuvent exister.

Par leur péché, en se retirant de la Divine Volonté, Adam et Ève firent perdre à la famille sa sainteté, sa beauté et son ordre.  Et moi, ta Maman, la nouvelle et innocente Ève, avec mon Fils Jésus, nous allions ramener à l’ordre ce que Dieu avait accompli dans l’Éden.  J’obtins la grâce que la Divine Volonté puisse régner à nouveau chez les couples humains.  Je devins ainsi Reine des familles.

Notre amour nous consumait et nous voulions faire savoir aux créatures combien nous les aimions, et nous voulions leur donner un sublime enseignement.  Voici comment.  Au plein milieu du repas, le vin manqua.  Rempli d’amour, mon Coeur maternel voulut aider les nouveaux époux.  Sachant que mon Fils pouvait tout accomplir et sûre qu’il allait m’écouter, je lui ai dit : « Mon Fils, les époux n’ont plus de vin.  » Il me répondit : « Mon heure d’accomplir des miracles n’est pas encore venue.  » Étant certaine qu’il ne dirait pas non à la demande de sa Maman, j’ai dit à ceux qui servaient : « Faites ce que mon Fils vous dira et vous obtiendrez ce que vous désirez ; vous l’obtiendrez même en surabondance.  »

Ma fille, par ces quelques mots, je donnai aux créatures une leçon des plus utiles et sublimes.  Avec mon coeur de maman, je leur ai dit : « Mes enfants, voulez-vous devenir saints ?  Faites la Volonté de mon Fils.  Ne vous éloignez pas de ce qu’il vous dit et vous obtiendrez sa ressemblance, sa sainteté et sa puissance.  Voulez-vous que cessent tous vos maux ?  Faites tout ce que mon Fils vous dit.  Voulez-vous obtenir une grâce, même difficile ?  Faites ce qu’il vous dit et ce qu’il désire.  Voulez-vous obtenir ce qui est nécessaire à la vie naturelle ?  Faites ce que mon Fils vous dit.  »

Ce qu’il vous dit et désire renferme une telle puissance qu’elle fait naître dans vos âmes les grâces voulues.  Combien d’âmes se voient remplies de passions, faibles, affligées et misérables !  Elles prient et prient mais, parce qu’elles ne font pas ce que mon Fils demande, elles n’obtiennent rien ; les Cieux leur semblent fermés.  Cela est une grande souffrance pour ta Maman car je vois que, pendant que ces âmes prient, elles s’éloignent de la source dans laquelle résident tous les biens : la Volonté de mon Fils.

Les serviteurs firent exactement ce que mon Fils leur avait dit, à savoir : « Remplissez les jarres avec de l’eau et placez-les sur la table.  » Mon cher Jésus bénit cette eau qui se changea aussitôt en un vin délicieux.  Que ceux qui font ce que Jésus dit et désire soient bénis mille fois !

Par ce miracle, mon Fils m’accorda un très grand honneur : il me constitua Reine des miracles.  Et c’est pour cela qu’il voulut ma participation et ma prière pour l’accomplissement de son premier miracle.  Il m’aimait tellement qu’il voulut me constituer Reine des miracles.  Il le fit dans les faits et non seulement dans les mots.  Il dit : « Si vous voulez des grâces et des miracles, venez à ma Mère ; je ne lui refuse jamais rien de ce qu’elle me demande.  »

Par ma participation à ce mariage, songeant aux siècles à venir, j’entrevoyais le Règne de la Divine Volonté sur toute la terre.  Je songeais aussi aux familles en intercédant pour que la Très Sainte Trinité règne pleinement sur elles.  Avec mes droits de Mère et de Reine, j’avais à coeur de mettre à la disposition des créatures les grâces, l’aide et la sainteté nécessaires pour qu’elles puissent vivre dans le Royaume si saint de la Divine Volonté.  Et c’est pourquoi je continue de répéter continuellement : « Faites tout ce que mon Fils vous dit.  »

Ma fille, écoute-moi bien.  Si tu veux que tout soit en ton pouvoir, ne cherche pas ailleurs : fais-moi le plaisir d’être ma vraie fille et celle de la Divine Volonté.  Alors je prendrai sur moi de former le mariage entre toi et la Divinité et, remplissant mon vrai rôle de Mère, je confirmerai ce mariage en te donnant comme dot la Vie de mon Fils et comme cadeaux ma maternité et mes vertus.
L’âme :

Céleste Maman, comme je dois te remercier pour le grand amour que tu me portes, pour avoir une pensée pour moi en tout ce que tu fais et pour me donner de telles grâces que le Ciel et la terre en sont émus et enchantés.  Tous te disent : « Merci, merci !  » Sainte Maman, grave dans mon coeur tes saintes paroles : « Fais tout ce que mon Fils te dit » pour qu’il engendre en moi la vie de la Divine Volonté que je désire tant.  Scelle ma volonté pour qu’elle soit toujours soumise à celle de Dieu.
Petite pratique :

Dans toutes nos actions, tendons l’oreille pour entendre notre céleste Maman nous dire sans cesse : « Faites tout ce que mon Fils vous dit » afin que nous fassions tout avec le souci d’accomplir la Divine Volonté.
Oraison jaculatoire :

Sainte Mère, viens dans mon âme et accomplis le miracle de me rendre totalement possédée par la Divine Volonté.

 
OFFRANDE DE SA VOLONTÉ HUMAINE
À LA REINE CÉLESTE

Douce Maman, voici ton enfant prosterné au pied de ton trône pour te manifester son amour filial.  De toutes les petites pratiques, les oraisons jaculatoires et les engagements à ne jamais faire ma volonté que j’ai faits durant ce mois de grâces, je tresse une couronne que je dépose sur tes genoux maternels comme l’expression de mon amour et de ma reconnaissance.

Je te prie de prendre cette couronne dans tes mains comme signe que tu acceptes mon offrande et, de tes doigts maternels, de la transformer en autant de soleils qu’il y a eu de fois où j’ai essayé de me conformer à la Divine Volonté dans mes petites actions.

Reine Maman, je te fais hommage de ces soleils ; qu’ils soient des plus resplendissants !  Je sais que tu possèdes déjà beaucoup de soleils, mais ce ne sont pas ceux de ton enfant ; je veux te donner les miens pour te dire combien je t’aime et pour t’inciter à m’aimer encore plus.  Sainte Maman, je vois que tu me souris et que tu acceptes avec bonté mon présent.  Je te remercie de tout mon coeur.

Je voudrais te dire tant de choses !  Ton Coeur maternel est mon refuge où je veux enfermer mes souffrances, mes peurs, mes faiblesses et tout mon être.  Je te consacre ma volonté.  Daigne l’accepter, chère Maman, et en faire un triomphe de grâces et un espace où la Divine Volonté étendra son Royaume.

Cette consécration que je te fais de ma volonté nous rendra inséparables, nous gardera en union continuelle et m’ouvrira les portes du Ciel, car tu me donneras ta volonté en échange de la mienne.  Ainsi, ou bien ma Maman viendra demeurer auprès de son enfant sur la terre, ou bien son enfant ira demeurer auprès de sa Maman dans le Ciel.  Oh !  comme je serai heureux !

Chère Maman, pour que cette consécration soit plus solennelle, je fais appel à la Très Sainte Trinité, à tous les anges et à tous les saints, et c’est devant eux, et sous serment, que je te consacre ma volonté.

En terminant, Reine Souveraine, je te demande ta sainte bénédiction pour moi et pour tous mes frères et soeurs de la terre.  Que cette bénédiction soit une rosée céleste qui descende sur les pécheurs pour les convertir, sur les affligés pour les consoler et sur les âmes du purgatoire pour adoucir le feu qui les brûle.  Qu’elle descende sur toute la terre, l’inonde de bienfaits et soit un gage de salut pour tous.  Amen.

 
CONSÉCRATION À LA DIVINE VOLONTÉ

Ô adorable et Divine Volonté, me voici devant l’immensité de ta lumière.  Que ton éternelle bonté m’ouvre les portes et me fasse entrer en toi pour y vivre ma vie.  Ô adorable Volonté, je me prosterne devant ta lumière, moi, la dernière de toutes les créatures, pour que tu me places toi-même dans le petit groupe des fils et des filles de ton suprême Fiat.

Ô Divine Volonté, prosterné dans mon néant, je demande tes lumières et te supplie de me plonger en toi et d’écarter de moi tout ce qui n’est pas de toi.  Tu seras ma vie, le centre de mon intelligence, le ravissement de mon coeur et de tout mon être.  Je ne veux plus que la volonté humaine vive dans mon coeur.  Je veux la rejeter loin de moi et ainsi construire en moi le nouveau Paradis de paix, de bonheur et d’amour.  Là, je serai toujours joyeux.  J’aurai une force singulière et une sainteté qui sanctifieront toutes choses et les amèneront à toi.

Prosterné devant toi, ô Divine Volonté, je demande l’aide de la Très Sainte Trinité afin que je puisse vivre dans ton cloître d’amour, et que soit rétabli en moi l’ordre premier de la Création comme à l’origine.

Ô Mère céleste, Reine souveraine du divin Fiat, prends ma main et introduis-moi dans la lumière de la Divine Volonté.  Ma très tendre Mère, tu seras mon guide et m’enseigneras comment vivre dans cette Volonté, et comment y demeurer à tout jamais.

Céleste Mère, je me consacre entièrement à ton Coeur immaculé.  Tu m’enseigneras la doctrine de la Volonté Divine et j’écouterai très attentivement tes enseignements.  Tu me couvriras de ton manteau afin que le serpent infernal n’ose pas pénétrer dans cet Éden sacré, pour m’entraîner et me ramener dans le labyrinthe de la volonté humaine.

Jésus, coeur de la Très Sainte et Divine Volonté, tu me donneras ton feu pour qu’il me brûle, me consume, me nourrisse, et que soit consolidée en moi la vie dans la Divine Volonté.

Saint Joseph, tu seras mon protecteur, le gardien de mon coeur, et tu conserveras dans tes mains les clés de ma volonté.  Tu garderas mon coeur jalousement et ne me le remettras plus jamais, afin que je ne puisse jamais quitter la Volonté de Dieu.

Mon ange gardien, garde-moi, défends-moi et aide-moi en tout, afin que mon Éden puisse fleurir et attirer tous les hommes dans le Royaume de la Divine Volonté.  Amen.
 

http://www.divinewill.org/French%20Page/
www.JesusMarie.comAlexis@JesusMarie.com


Cette page appartient au site http://www.temoins-amour-esperance.fr/