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Marcel Van


Frère Marcel Van

Issu d'une famille aimante, Marcel Van en est séparée dès sa petite enfance, et connaît dès lors durant toute sa vie mépris, injustice, violence, faim. Au milieu de toutes ses brimades et difficultés, son âme reste protégée : il entretient des « dialogues intimes » avec Jésus, Marie et Thérèse de Lisieux. Bien que vietnamien, la cause en béatification de Michel Van a été introduite le 26 mars 1997 dans le diocèse de Belley-Ars.


Sa vie

Joachim Nguyen Tan Van naît le 15 mars 1928 à Ngam Giao, petit village situé entre Hanoï et Haïphong dans le nord du Vietnam. Sa mère, chrétienne, lui apprend très tôt à réciter des prières. L’enfance de Van est heureuse : « Autour de moi, tout respirait la joie, tout reflétait la beauté, surtout dans ma famille. Comment décrire toutes les douceurs de mon enfance et tout l’amour de mes parents ? »

A 4 ans il montre un intérêt peu commun pour la vie des Saints qu’on lui raconte, et le désir de les imiter. A 6 ans, c’est habité d’un grand désir de rencontre avec le Seigneur, qu’il prépare sa première communion : « L’heure a sonné, la minute tant désirée est arrivée. Je m’avance vers la table sainte, l’âme débordante de joie. Je ne manque pas de rappeler sans cesse à Jésus de venir à moi sous la forme d’un tout petit enfant. Je tiens bien serré dans ma main le cierge allumé, symbole du feu de l’amour qui brûle en mon âme. »

Il a 7 ans et comme il ne supporte pas la terreur que le maître fait régner dans l’école du village, sa mère a l’idée de le confier à l’abbé Joseph Nha, curé de Huu Bang, qui accueille des jeunes vietnamiens à son presbytère. Les jeunes aident le curé dans son quotidien, s’initient plus profondément à la vie religieuse tout en poursuivant leurs études. Van passera là 5 années fort sombres de sa vie : frappé, humilié, violenté par le surveillant et quelques catéchistes du presbytère. Il souffre en silence, ne tirant sa force que de sa prière, notamment sa prière à Marie : « Toutes les grâces que Dieu m’a accordées sont passées par ses mains maternelles. De plus, tous les bons sentiments et les belles pensées que j’ai fait monter vers le ciel, c’est encore Elle qui les a fait naître doucement dans mon cœur… Le cœur de Marie est vraiment un livre où s’est inscrit clairement la vie de chacun de ses enfants. »

Puis Van est admis, début 1942, au petit séminaire de Lang-Son. Van a 14 ans, il se prépare à devenir prêtre et est toujours poursuivi par le désir de la Sainteté, mais rejette cette idée comme une tentation, une ambition orgueilleuse, et demande l’aide de la Sainte Vierge : « O Mère chérie, je vous supplie de me donner un signe qui me permette de comprendre si la pensée qui torture mon cœur vient de Dieu ou du Démon » Celle-ci l’éclaire en l’invitant à lire « Histoire d’une âme », autobiographie de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. La plus belle et la plus consolante étape de son itinéraire spirituel s’ouvre. Il trouve en Sainte Thérèse une sœur spirituelle qui partage ses désirs : Aimer Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces avec la simplicité, l’audace et la confiance d’un enfant : « J’ai compris que Dieu est Amour et que l’Amour s’accommode de toutes les formes de l’amour. Je puis donc me sanctifier au moyen de mes petites actions… Un sourire, une parole, un regard, pourvu que tout soit fait par amour. » Sainte Thérèse l’accompagne dans son quotidien au Séminaire. Il l’entend parler et a de longs colloques avec elle. C’est elle qui lui révèle, à l’automne 1942, qu’il ne sera pas prêtre, mais que Dieu le veut religieux, « Apôtre caché de l’Amour. »

En juin 1943, alors que la guerre rend la vie difficile au Séminaire (froid, faim, mauvaise hygiène), Van lutte pour obtenir pour lui et ses congénères des conditions de vie décentes. Son attitude n’est pas tolérée, Van est chassé du Séminaire.

En août 1943, répondant à la révélation de Sainte Thérèse, il demande à entrer chez les Rédemptoristes. Après avoir essuyé plusieurs refus, du fait de sa mauvaise santé, il est finalement admis comme postulant frère, le 17 octobre 1944. Il devient Frère Marcel Van. Il est maintenant dans sa vocation, celle que Dieu a choisi pour lui : « M’étant mis à l’école du Rédempteur, mon seul désir était de mener une vie semblable à la Sienne […] Seule cette ressemblance est capable de satisfaire l’amour et de créer l’unité. » Van cherche à se modeler sur Jésus, mais aussi à le découvrir en ses frères : « C’est merveilleux, Jésus répartit ses vertus sur plusieurs. Aussi, il ne faut pas se contenter de lire l’Evangile pour apprendre le secret de la sainteté ; il faut encore savoir lire les Evangiles vivants que Dieu a placé autour de nous et que sont nos frères ! »

Sur fond de guérilla entre la France et les Viet Minh communistes, Van prend l’habit des Rédemptoristes le 8 septembre 1945. On le nomme Frère Marcel. Pendant son année de noviciat, Frère Marcel va vivre des dialogues intimes avec le Seigneur : « Van un seul regard de ta faiblesse suffit à charmer Mon Amour et à attirer Mon Cœur jusqu’à toi. Laisse à Mon Cœur toute liberté de se manifester à toi. » « Je t’ai choisi pour être la mère des âmes ; or c’est à force de souffrances que la mère parvient à faire de ses enfants des personnes de valeur. » A la demande du Père Antonio Boucher qui avait sa tutelle, il commence à mettre par écrit les grâces reçues depuis son enfance.

Le 8 septembre 1946, Van prononce ses premiers vœux. Il est envoyé en février 1950 dans le monastère de Saïgon, puis celui de Dalat où il prononce ses vœux perpétuels. Il retournera selon le désir de Dieu, à Hanoï en 1954. Les Viet Minh communistes tiennent le Nord du Vietnam et Frère Van vivra là en résidence surveillée avec trois autres pères jusqu’à son arrestation en 1955. Il est déporté dans des camps. Malgré la faiblesse physique et la peine morale, il y mène une vie tournée vers les autres : « En dehors des heures de travail obligatoire, je dois continuellement accueillir les gens qui viennent les uns après les autres chercher du réconfort auprès de moi… Je suis heureux, car durant ces mois de détention, ma vie spirituelle n’a subi aucun préjudice, et Dieu lui-même m’a fait savoir que j’accomplis ici sa volonté. »

Jugé irrécupérable, Van est mis à l’isolement dans un cachot. Fin juin1959, atteint de tuberculose et de béribéri, il est sorti de son cachot et placé dans une salle commune où il agonisera jusqu’au 10 juillet. Il meurt à 31 ans et 4 mois entouré de catholiques : « En donnant mon cœur à Jésus, Jésus me laisse la liberté d’embrasser en mon cœur toutes les personnes, toutes les âmes que j’aime. Je ne veux pas vivre seul dans l’amour de Jésus ; mon seul désir c’est que beaucoup d’autres âmes mènent la même vie que moi, afin que l’Amour infini de Jésus soit satisfait. »


Bibliographie extraite de :
Magnificat, avril-mai 2000 Vol XXXV, N°s 4-5, Ed. Magnificat
« L’amour me connaît - Ecrits spirituels de Marcel Van », Ed. Fayard Le Sarment

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